Présidentielle française : Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront le 7 mai pour la présidence de la République française, selon des estimations diffusées dimanche à l'issue d'un premier tour historique qui voit le candidat de la droite républicaine, François Fillon, éliminé et la gauche socialiste décimée.
Quelque 47 millions de Français étaient appelés aux urnes pour désigner le successeur du président socialiste François Hollande, qui ne se représentait pas, au terme d'une campagne sans précédent marquée par l'irruption de la menace terroriste et des affaires judiciaires.
Trois jours après une attaque revendiquée par l'Etat islamique contre des policiers aux Champs-Elysées, à Paris, 50.000 membres des forces de l'ordre, appuyés par les militaires de Sentinelle, étaient mobilisés pour assurer notamment la sécurité des quelque 67.000 bureaux de vote.
Le taux de participation provisoire s'établissait à 69,42% à 17h00. La participation définitive s'était élevée à 79,48% lors du précédent scrutin, en 2012.
Quinze ans après le 21 avril 2002, date de la qualification de Jean-Marie Le Pen face au président sortant Jacques Chirac, l'extrême droite accède de nouveau au second tour : Marine Le Pen, la fille du cofondateur du Front national, obtient entre 21% et 22%, selon les estimations des instituts de sondage.
Elle était systématiquement donnée perdante au second tour dans les sondages d'avant le premier tour quel que soit le scénario du duel du 7 mai.
Inconnu du public jusqu'à sa nomination au ministère de l'Intérieur en 2014, Emmanuel Macron, qui était à 39 ans le benjamin de ce scrutin à onze candidats, relève un pari jugé fou il y a encore un an avec un positionnement idéologique inédit, ni droite ni gauche, à la tête de son mouvement En Marche!, créé le 6 avril 2016.
Héraut du renouvellement politique, il est en tête avec environ 23% des suffrages, selon les estimations.
La déroute de la droite
Présenté par ses adversaires comme un héritier du hollandisme, un prétendant inexpérimenté, cet ancien banquier, qui n'avait jamais brigué le suffrage universel auparavant, serait bien placé, selon les instituts de sondage, pour devenir le 7 mai le plus jeune chef de l'Etat de la Ve République.
Pour la droite, c'est une déroute là aussi sans précédent depuis la réélection au suffrage universel direct du général de Gaulle en 1965. Avec la défaite de François Fillon, en dessous de 20% des suffrages, c'est la première fois que la droite républicaine est éliminée au premier tour.
L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui avait triomphé contre toute attente en novembre 2016 face à l'ancien président et Alain Juppé dans la primaire de la droite et du centre, paye les affaires judiciaires qui ont plongé sa campagne et son camp dans la tourmente, après la révélation, le 25 janvier, des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope, puis celle des cadeaux vestimentaires consentis par Robert Bourgi, figure sulfureuse de la "Françafrique".
Pressé par son camp de se désister au profit du finaliste malheureux de la primaire Alain Juppé, au plus fort de la crise en mars, le député (Les Républicains) de Paris avait tenu bon, obtenant l'adoubement d'un parti déchiré.
Le candidat d'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, qui avait joui d'une dynamique semble-t-il irrésistible dans la dernière ligne de la droite de la campagne, échoue à 65 ans mais fait jeu égal avec le principal candidat de la droite. Il avait recueilli 11,1% des voix au premier tour en 2012, sa première candidature.
Le Parti socialiste, dont la blessure de 2002 - avec l'élimination de Lionel Jospin au premier tour - était à peine cicatrisée, subit la débâcle annoncée avec l'élimination de Benoît Hamon avec un score estimé entre 5% et 6%, du jamais vu depuis la présidentielle de 1969 (Gaston Defferre, 5%, et Michel Rocard, 3,6%).
Reuters
Commentaires (4) | Réagir ?
merci pour les informations
Hi,
Thanks for sharing this post,