Un collectif d'Amazighs appelle à voter pour Jean-Luc Mélenchon
Nous citoyens Amazighs et Amazighs de la diaspora, établis des deux côtés de la méditerranée, et après avoir écouté les divers candidats à l’élection présidentielle française, considérons que le candidat de la France insoumise, M. Jean-Luc Mélenchon, constitue le candidat le plus proche de nos valeurs morales et humaines, comme de nos aspirations à la liberté, à la dignité et à la souveraineté des peuples en toute équité.
Parmi les 11 candidats sollicités par le Collectif national des Amazighs de France (CNAF) en vue de connaitre leurs positions et leurs intentions vis-à-vis des peuples amazighs, seuls deux candidats ont daigné répondre au courrier qui leur a été adressé. Il s’agit de messieurs Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Si la réponse de M. Macron a été des plus décevante, celle de M. Mélenchon a fait preuve de beaucoup plus de respect quant aux doléances des Amazighs, augurant une certaine convergence de vue en matière d’enseignement des langues maternelles, de solidarité avec les détenus politiques et de lutte contre les Etats pourvoyeurs d’islamisme et de terrorisme, à l’image du Qatar, de l’Arabie saoudite et de la Turquie.
De plus, considérant un point particulier du programme de Jean-Luc Mélenchon en lien avec la nécessaire remise en cause des frontières dans le bassin méditerranéen, tel qu’exprimé le 9 avril 2017 à Marseille où le candidat de la France Insoumise a notamment déclaré : "Dans la Méditerranée pour faire la paix, il faut rediscuter, bousculer les frontières coloniales qui ont laissé des vielles cicatrices. Il est nécessaire de toucher à ces frontières et mettre sur la table le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes" ; citant notamment Gibraltar, Ceuta et Mélilla, Jean-Luc Mélenchon n’a pas hésité à affirmer ses positions, ajoutant que «Le principe d’intangibilité des frontières est remis en cause", et qu’"ujourd’hui les frontières sont tangibles", des propos que nul autre candidat n’a osé tenir ;
Considérant que le candidat de la France insoumise a appuyé ses propos en s’engageant à convoquer, s’il est élu, une conférence internationale sur ces questions de frontières coloniales et de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ;
Considérant que Jean-Luc Mélenchon n’a pas hésité à bousculer les lourds silences diplomatiques de la France en apportant publiquement son soutien à plusieurs prisonniers politiques dans le monde qui résistent contre des dictatures et contre l’islamisme, dont notamment le Dr Kamelddine Fekhar, martyrisé par le régime algérien et victime d’un racisme flagrant envers les amazighs du M’zab ; ce à quoi nous sommes particulièrement sensibles ;
Considérant sa position clairement opposée à la politique de dissémination planétaire de l’islamo-terrorisme, menée par certains Etats, dont le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie; Considérant son franc engagement aux côtés des peuples qui luttent réellement contre Daesh, c’est-à-dire le peuple kurde à qui il a clairement apporté son soutien, notamment à Toulouse le 16 avril 2017 où Jean-Luc Mélenchon a tenu des propos sans équivoques, n’hésitant pas à cibler les grands patrons français qui rachètent le pétrole de Daesh via la Turquie : «Monsieur Erdogan martyrise les Kurdes, Monsieur Erdogan qui à cette heure retient en prison une jeune femme née à Moissac, une étudiante de Toulouse, Ebru Firat, qui a eu l’honneur de combattre en notre nom contre Daesh ! Je demande qu’on nous la rende ! Je demande qu’elle revienne en France, pour qu’on puisse lui mettre la légion d’honneur, que je ferai retirer aux grands patrons de Lafarge qui ont collaboré avec l’ennemi !»
Considérant la position de la France insoumise en faveur d’une séparation stricte entre la religion et l’Etat ;
Considérant la mise en valeur des valeurs humaines d’entraide, de solidarité et de partage ; considérant les projets écologiques ambitieux et salvateurs, non seulement pour la France mais pour la planète entières ;
Considérant le principe du pouvoir placé entre les mains du peuple, tel que défendu par la France Insoumise et considérant que ce modèle socio-politique reste le plus proche de celui de la Kabylie historique, basé sur un système de démocratie participative ;
Considérant que le programme de Jean-Luc Mélenchon préserve la dignité des étrangers établis en France, et percevant l’émigration comme un facteur de développement et de richesse culturelle ;
Nous arrivons à la conclusion, au vu de tous les points évoqués ici, notamment ses positions en matière de politique internationale et de valeurs morales et humaines, le candidat de la France Insoumise, M. Jean-Luc Mélenchon est le candidat qui nous a le plus convaincu de la sincérité de ses positions.
Enfin, nous saluons sa capacité de remise en cause sur des principes jugés naguère immuables, tel que celui de l’intangibilité des frontières dont il reconnait aujourd’hui l’invalidité, et ce, dans le souci de la paix dans le monde, mais aussi dans un souci de justice et d’équité entre les peuples.
Aussi, en faveur d’un vote massif pour Jean-Luc Mélenchon, nous disons OUI
Puisse la France officielle réparer ses fautes lourdes de conséquences pour des peuples entiers qu’elle a contribué à diviser pour certains (Touaregs) où qu’elle a enfermé pour d’autres (Kabylie, M’zab, Rif), en traçant des frontières au mépris de la réalité des peuples et au grès des intérêts de la puissance coloniale qu’elle a été et qu’elle continue encore d’être, notamment à travers la Françafrique, pour ce qui est de l’Afrique subsaharienne, et à travers sa politique orientaliste et arabo-islamique en Afrique du Nord ; celle-ci ayant lourdement contribué à effacer notre réalité amazighe, depuis que l’obsessionnel «royaume arabe» a germé dans le cerveau du monarque Napoléon III.
C’est aussi dans la perspective de la réparation de cette politique négationniste que nous appelons les Amazighs en France à voter pour Jean-Luc Mélenchon, tout en espérant que les actes suivront effectivement les paroles.
Signataires :
Bouaziz Ait-Chebib, ancien président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK)
Hocine Azem, ancien secrétaire national aux relations extérieures (MAK)
Nadia At U3issa, activiste au sein du Collectif des Amazigh en France (Kabylie) et ancienne secrétaire nationale aux relations avec les peuples Amazigh (MAK)
Rachid Oufkir, activiste au sein du Collectif des Amazigh en France (RIF)
Sadia Maddi, activiste au sein du Collectif des Amazigh en France (Kabylie),
Nacer Tigrine, militant pour l’indépendance de la Kabylie,
Yasmina Oubouzar, ancienne vice-président du MAK, activiste au sein du Collectif des Amazigh en France (Kabylie),
Boussad Becha, ancien président du Centre d’alerte kabyle (MAK)
Fikri El Azrak, activiste au sein du Collectif des Amazigh en France (RIF)
Marion Nacéra Benameur, citoyenne Franco-Kabyle
Amar Benhamouche, journaliste, écologiste et militant politique de gauche
Youcef Rezzoug, journaliste, militant politique de gauche
Hassan Oumessaoud, militant amazigh (Maroc)
Meriem Ait-Abbas, artiste, militante kabyle
Samir Oukaci, Militant pour l’autonomie de la Kabylie
Mohammed Ajtar, militant pour la république du Rif
Zahir Boukhelifa, journaliste kabyle
Malika Taos Rahmani, féministe kabyle, militante de l’autodétermination de la Kabylie, activiste au sein du Collectif des Amazighs en France
Khodir Sekkouti, activiste Amazigh du Mzab, membre du bureau de la ligue des droits de l’Homme (Ghardaïa)
Azar At Musa, militant pour l’autodétermination de la Kabylie
Sifaw Lounes Oumouche, militant Amazigh
Fatiha Rahmouni, militante des droits humains et de l’autodétermination de la Kabylie, ancienne secrétaire nationale du MAK aux droits humains
Karim Amghar, comédien, militant kabyle
Souad Ouamara, féministe kabyle
Djamila Kemel, militante associative
Mhenna Tigrini, artiste et militant pour l’autodétermination de la Kabylie
Tenna Tigrini, artiste et militante pour l’autodétermination de la Kabylie
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merci bien
Merci