Y a-t-il quelqu'un habilité à faire entendre la voix officielle de l'Algérie ? La question mérite d'être posée après le démenti basé sur des sources anonymes rendu public par la très officielle agence APS. En effet, la voix officielle des autorités nous apprend à partir "d'une source diplomatique autorisée" qui s'est confiée à l'APS, que "les prétendues informations relatives à une demande algérienne d'éclaircissements au sujet du projet de partition de la Libye, relayées par la presse, sont dénuées de tout fondement".

Nous voilà rassurés ! La diplomatie bicéphale use de source anonyme autorisée. Lesquelles ? Car finalement, il s'agit de porter la voix de l'Algérie dans la très importante question libyenne ! Comment à l'ère du tout média, on en arrive au sein de nos institutions à utiliser des sources anonymes ?

Sans rire, la même source ajoute qu'à "aucun moment, il n'a été question d'une demande algérienne d'informations comme cela a été rapporté par la presse, dont certains titres se livrent à des extrapolations tendancieuses, allant même jusqu'à parler de demande algérienne formulée au Département d'Etat américain par l'entremise de canaux diplomatiques". Voilà donc comment le très sourcilleuse diplomatie algérienne donne de la voix... en extrapolant sur des témoignages anonymes.

Bien entendu, il fallait rajouter l'antienne qui fait la matrice des Affaires étrangères, autrement dit "la constance de la position algérienne sur la crise libyenne en faveur de la solution politique consensuelle, basée sur un dialogue inclusif et la réconciliation nationale, loin de toute ingérence extérieure". Et comme pour se donner de l'importance, on ajoute que "l'Algérie, étant à équidistance, jouit de la confiance de toutes les parties libyennes". Voilà, la diplomatie algérienne expédiée en deux phrases !

Mais enfin pourquoi l'Agence presse service se laisse aller à rédiger une telle dépêche quand on sait qu'on presque deux ministres des Affaires étrangères ? Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel seraient-ils si débordés pour laisser parler des sources anonymes ?

Sofiane Ayache