Où Sonatrach va trouver ses 50 milliards de dollars d'investissements ?
Sonatrach prévoit d’investir plus de 50 milliards de dollars sur la période 2016-2021 en matière d’exploration et de production, a-t-on appris mercredi à Oran du vice-président de l’activité exploration et production de ce groupe pétrolier, Salah Meknouche.
Réveil difficile pour l'état-major de Sonatrach ballotté par les changements à sa tête et la stratégie du tout exploitation menée par la clique à Chakib Khelil. Pour rattraper le retard, elle tente d'investir massivement pour augmenter les capacités de production qui baissent terriblement chaque année. A quel prix ? Dans une communication lu en son nom par M. Farid Djattou, directeur de la division Associations à Sonatrach dans le cadre du NAPEC 2017, M. Meknouche a soutenu que "malgré l’incertitude sur l’évolution des prix au niveau mondial, l’activité Exploration et production de Sonatrach prévoit d’investir plus de 50 milliards de dollars sur la période 2016-2021.
Ce programme d’investissement ambitieux, assuré à 70% sur fonds propres, vise en priorité l’élargissement de la base de réserves nationales et l’augmentation des capacités de production et par conséquent, l’exploitation du domaine minier algérien inexploré et loin d’avoir livré tous ses secrets.
Alors que la production pétrolière est en déclin, Sonatrach se fixe, pour les cinq prochaines années des objectifs particulièrement ambitieux. "Cette nouvelle dynamique est caractérisée par un effort permanent et soutenu en matière d’exploration et de production, afin d’élargir la base de nos réserves pétrolières et gazières et d’augmenter nos capacités de production à travers le développement des gisements tout en s’engageant dans de nouvelles thématiques porteuses de croissance", a-t-il justifié.
Contrairement à toutes les projections des analystes, Salah Meknouche, promet un bel avenir pour l'industrie de l'énergie. Il estime que la baisse des prix et des investissements est toujours suivis d’une hausse des prix pour ajuster l’offre et la demande, ce qui renforce l'optimisme pour l’avenir. Une vision qui élude complètement l'importance des énergies propres qui gagnent de plus en plus de parts du marché mondial mais aussi celle du gaz de schiste qui revient en force à partir des Etats-Unis.
Une enveloppe de 40 milliards de dollars a été consacrée pour le développement des gisements, avec un objectif prioritaire d’augmenter le niveau de production primaire tous produits confondus, a-t-il indiqué.
Plus de 1.300 forages sont prévus d’être réalisés dans la période 2017-2021, avec comme objectif d’atteindre progressivement, d’ici 2021, un niveau de production supérieur à 230 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). Est-ce suffisant pour palier le retard pris par Sonatrach dans ses investissements ?
Dans cette étude publiée le 28 février, Global Risk Insights (GRI) estime que "l'Algérie a tardé à faire des réformes énergétiques, ce qui va provoquer de graves troubles sociaux dans l'un des derniers bastions de stabilité en Afrique du Nord".
GRI estime aussi qu'"il faudrait 100 milliards de dollars pour moderniser et étendre sa vaste infrastructure énergétique, un montant que l’Algérie n’a pas !" alors d'où compte les dirigeants algériens trouver cet argent d'autant plus qu'ils veulent financer les recherche à 70% de fonds publics ? Il aurait été plus judicieux de penser au réformes depuis au moins 18 ans, date de l'intronisation du président Bouteflika, avec des financement diverses qui n'entameraient pas les recettes du pays. Mais là, c'est bien trop tard.
Il est manifeste que Sonatrach a manqué d'analyse prospective, se contentant d'exploiter à outrance les puits. Alors que pensez de cette tentative de combler le retard pris ? Peu de chose.
La rédaction/APS
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Merci pour cet article
Thank you very nice article