Le Cnesto soutient les étudiants en chirurgie dentaire de Tizi-Ouzou en grève de la faim
Le conseil national des enseignants du supérieur (CNES) soutient les
Le risque pris par les étudiants en chirurgie dentaire de la faculté de médecine de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, en s’engageant dans une grève de la faim depuis hier et ce jusqu’à la satisfaction entière de leurs revendications, interpelle toute la communauté universitaire, enseignants, étudiants et ATS voire au delà.
Ce n’est pas par excès de zèle, ni par désir démesuré de faire l’intéressant, et encore moins par folie que ces étudiants ont brandit aujourd’hui cette arme à double tranchant. C’est le recours de l’administration à l’usage de la violence et de la force publique pour étouffer leur mouvement de protestation enclenché en novembre 2016, qui les a acculés dans ce dernier retranchement et ce désespoir.
Qu’espérait vraiment l’administration en réprimant sauvagement cette protestation ? Que les étudiants soient terrorisés et abdiquent après plus de quatre mois de grève sans interruption et sans résultats rassurants ? Mais il y va non seulement de leur avenir mais aussi et maintenant de leur dignité, froissée et piétinée.
Si les doléances exprimées par ces étudiants avaient été convenablement prises en charge, leur protestation n’aurait pas durée tout ce temps.
Mais que demandent-ils vraiment ? Ils n’ont pas tout de même demandé la lune. Devant un avenir effrayant, ils ont demandé la mise en place de mécanismes et de mesures à même d’améliorer à terme la qualité de leur formation et plus de possibilités d’employabilité.
Pour les mécanismes et les mesures d’amélioration de la qualité de leur formation s’ils n’existent pas encore après des années d’existence de ce cursus dans notre pays, c’est qu’il y a mauvaise gestion et mauvaise planification.
Quant à l’employabilité des diplômés, c’est vrai qu’elle concerne toutes les spécialités et tous les domaines et qu’elle n’est pas du ressort de l’université. Mais si aujourd’hui dans notre pays le chômage des diplômés universitaires effrayent nos jeunes au point de risquer leurs vies, c’est parce que la politique générale de l’emploi suivie n’est pas performante et celle de la solidarité non rassurante.
Parce que le chômage est systémique au capitalisme sauvage et à l’économie de la concurrence et du marché imposé au monde entier, en Suède et en Norvège, les politiques ont instauré et institutionnalisé un salaire universel minimum garanti pour rassurer leurs citoyens, notamment les plus jeunes d’entre eux, et préserver leur dignité tout en levant les contraintes sociales sur leurs entreprises qui ont renoué d’ailleurs par là avec la compétitivité.
Notre pays aussi a tout à gagner (stabilité, paix et développement économiques et sociaux) en suivant l’exemple de ces pays là qui ont fait de l’épanouissement humain une priorité nationale. Cette voie permettra à terme à notre pays de revoir de fond en comble tous nos systèmes (éducatifs, formation professionnelle et universitaires,…) qui sont loin de répondre aux attentes des citoyens, des entreprises et de l’Etat.
Ainsi, le CNESTO lance un appel d’urgence à toutes les autorités concernées pour se pencher sur cette situation alarmante où se retrouvent nos étudiants et de mettre en avant toute la sagesse et toute la compréhension que cette crise requiert.
Tizi-Ouzou, le lundi 08/03/2017
P/Le CNESTO
Commentaires (4) | Réagir ?
merci pour les informations
danke schoon