A comme Algérie (11)
Ecrire sur l’Algérie en barbotant dans l’océan du blabla du baratin et de la déprime. Accoucher dans la douleur d’une imagination désintégrée par le flot des infos officielles et des rares contre-infos encore accessibles qui ne se lisent qu’entre les lignes avec des points de suspension à l’infini. Sans jamais atteindre l’info désirée vérifiée et vérifiable. Pays formaté par le silence qui hurle et le cri qui étouffe.
K comme karama
Une actualité constamment confirmée par l’histoire. Pour conclure avec optimisme que les pessimistes ont toujours raison. Quand c’est trop tard, c’est déjà trop tard, ronronne l’implacable horloge. Pays de la karama. Une dignité qui se calcule au prix du baril des déchets antédiluviens de la sardinette à 1000 dinars et du prix 30 fois multiplié de l’ail importé. Dans son livre «Corruption et démocratie en Algérie» qui lui a valu d’être expulsé du journal El Watan, monsieur anticorruption, Djillali Hadjadj conclut en mauvais prophète : "Le temps arrivera en Algérie où les gouvernements rendront compte de l’utilisation de l’argent public…» Plus d’une décennie plus tard c’est les gouvernés dépouillés qui rendent compte auprès des gouvernants corrompus de l’utilisation de l’argent public. Ils n’ont rien vu venir, hypnotisés par le mauvais génie de la lampe baraka délavée à force d’être frottée. A l’aube du 5eme mandat et des caisses vides, les experts de la première puissance mondiale reconnaissent, eux aussi, qu’ils n’y voient que les sommets d’un triangle des Bermudes : opacité, trouble et mystère. Jusqu’à prédire l’effondrement d’une maison jamais construite.
Après avoir digéré le fromage, l’ingrat renard revient exiger les plumes du niais corbeau. Question : Pourquoi les zombies inquiètent les Rambos ? Les tympans des premiers sont encore imprégnés des youyous lancés par les représentants des seconds contemplant la 8eme merveille du monde : la Régence d’Alger à la veille du 4eme mandat. «Il n’y a pas de programme, mais il a été programmé», parole d’un politicien français. Là où un Américain n’aurait pas hésité à reconnaitre qu’il y a bien un programme, mais il a été déprogrammé. Pauvre France quand le «Pilleur d’Etat»est incarnée par le visage abruti d’une Penelope Fillon au moment où le Zorro milliardaire Trump déclare son admiration pour une Algérie classée dans la zone rouge de la corruption. Le premier gendarme du monde et le deuxième forment avec notre pays un mariage à 3 réussi. Une lune de miel que l’on doit, parait-il, à notre victoire sur le terrorisme. Pourtant quand l’ambassadrice du pays victime du 11 septembre se déplace et investit, elle ne choisit pas Bentalha, mais Tamanrasset où fleure bon l’or le gaz et le pétrole. S’empressant auprès de migrants victimes de l’hydre terroriste. Oubliant les patriotes survivants disparu des medias algériens au moment où ils osaient revendiquer la même reconnaissance due aux repentis.
Comment parler de la karama quand ces illustres invités signent des accords mirifiques dans le palais d’Alger et se précipite vers la frontière interdite pour sabler le champagne et passer une nuit sereine sous le ciel marocain. Comme effrayés par un fantôme. Sans doute celui du peuple écorché qu’ils n’ont jamais cherché à connaitre. En 1968, R. Kalisky dans son livre, Le Monde arabe à l’heure actuelle, écrit : "Le monde arabe est, en mouvement. Guerre d’Algérie, affaire de Suez, conflit israélo-arabe, coups d’Etat en Syrie et en Irak, volte-face déconcertantes, crise du pétrole…font périodiquement du Moyen-Orient un point chaud de la planète. Devant ce malaise chronique, ces brusques flambées de colère, l’observateur occidental reste perplexe. Quelles forces travaillent donc ce monde en pleine mutation ?" On constate que l’heure est toujours actuelle d’un monde mutant d’une karama à une autre. Programmé par une meute arrivée aux «dignités» grâce à 1000 indignités (Bacon). On se demande quelle différence il y a entre nous et ces bêtes chassées de leur jungle qui se vengent par contamination. Seule consolation, une justice "paranormale". Les Suisses, citoyens les plus armés au monde, au lieu de s’entretuer ou de repousser les envahisseurs, préfèrent devenir de grands consommateurs de cocaïne assurant leur euphorie avant leur dévastation. Un trafic bien huilé par des bougnouls chassés de leur sol natal transformé en coquille vide recouverte d’épines au profit de la Banque suisse. Dans l’Empire de la Honte, le citoyen suisse, Ziegler, précise bien que les catastrophes sont dues à la rupture de la réciprocité.
K comme Khalifa
La malédiction algérienne se résume bien dans le duo Affaire Khalifa Bank et l’Autoroute Est Ouest. La plus moche la plus meurtrière et la plus chère, 15 milliards de dollars, nous confirme le rapport américain. Les USA peuvent se lâcher puisque l’heure n’est plus à la séduction, mais à la satisfaction. Ils n’ont même pas besoin de bombarder pour se sentir maitres. Seulement que peut faire un pays qui tombe pour un bled qui s’effondre ? Pour avoir perdu 1 malheureux milliard à cause de la délocalisation du Mexique aux USA, Ford , la compagnie fondatrice de l’industrie automobile et deuxième constructeur mondial, ne cesse de maudire l’élection de Trump qui a scindé l’Oncle en deux : Sam qui rit et Sam qui pleure. En Algérie, l’Autoroute ne se rappelle à notre souvenir que par le nombre de morts comptabilisés chaque jour sur son asphalte mouvant. Pourtant, c’est une saignée 5 fois Khalifa. Pour compenser un dinar handicapé à la naissance, on le fait exister à partir de 10 et dans la foulée on fait de même avec les devises. Seulement si la baguette fait 10 dinars en Algérie, en France avec 10 euros on a 10 baguettes garanties non cancérigènes et rarement au fond d’une poubelle. Quand les prix augmentent en France, ils explosent en Algérie. Un malheur vient toujours à plusieurs. Haddjadj ajoute : «Un industriel français a confié à Eric Laurent qu’il n’a jamais vu «une nomenklatura si avide et si peu soucieuse des intérêts de son pays. A un moment, le responsable de l’Office algérien des céréales, et le cas n’est pas isolé, réclamait 25 % de commission à ses négociateurs occidentaux, au lieu de 2 % traditionnels ? C’était un véritable pillage ?» Le mot pillage est dépassé puisque utilisé de nos jours par les opposants français. Le pire pour l’Algérie ce n’est pas le pillage, c’est le sabotage. Ce n’est plus le vol qui inquiète, c’est l’assassinat. Celui qui accepte de payer 25 % au lieu de 2 % est obligé de saboter pour trouver son compte. Il peut ruser arnaquer en toute impunité, l’important c’est de graisser la patte du dieu de la maison dont le gros ventre donne le feu vert : après moi, tuez-les tous ! Fatalement l’Autoroute la plus chère devient la plus meurtrière. En comparaison, Khalifa, le pharmacien-magicien nous parait bien sympathique malgré un papa pilier de la nomenklatura FLN, écrit Le Monde. A donner au rejeton la bague de Soliman et le bâton de Moussa réunis. Sans avoir à décrocher un Prix Nobel, à l’aide d’une seule officine, le petit génie fait jaillir une banque et une compagnie aérienne de stature internationale. Khalifa Bank a beau engloutir l’argent de la sécurité sociale de la retraite des chômeurs de dizaines de milliers de particuliers des billets à tapisser la circonférence de la planète, l’Autoroute lui damne le pion : 5 fois dans l’œil des jaloux. Qui est mieux placé qu’une Louisa Hannoune, fidèle au Président jusqu’au bout, pour affirmer : "L’Algérie est devenue la Mecque des prédateurs." (El Watan 31/10/2015)
K comme kouffars
Avant, les kouffars se limitaient aux juifs et aux chrétiens. Puis s’y sont ajoutés les Kabyles notamment avec la «confiscation» de l’indépendance et la triple répudiation «benbellliene» : "Arabes ! Arabes ! Arabes" A l’ère de Daech, les Mozabites ont suivis et dernièrement la soucoupe volante des Ahmadites dont 99,99 % d’Algériens n’a jamais entendu parler. Cette minorité menace l’Algérie, d’après le Ministère du Culte. Est-elle responsable de la chute du prix du pétrole, de la decennie noire, du diabete du cancer des drogués des prostitués du ciel pollué, de la pénurie du sachet de lait des médicaments et de celle des 5 fruits et légumes par jour recommandés par l’OMS, de la canicule des inondations des séismes du bakchich etcetera ? La voix officielle ne le précise pas, mais la baraka de la Main intérieure veille à ce que cette poignée de démons articulée par la Main extérieure ne trouble pas l’éden des 40 millions de croyants. Vendredi (24/02/2017) avant l’heure de la grande prière, sur le plateau de Djazair-tv, l’expert en religion ne va pas jusqu’à les traiter de kouffars, mais insiste sur l’union sacré du pays et la nécessité de sévir fissa si on ne veut pas renouveler les années de terreur. En un mot, cette engeance peut causer une fitna avec sa vision déformée de l’Islam. Il s’étonne que dans le minuscule groupe arrêté à Chlef, la police découvre un chirurgien.
Que dire du malchanceux Pakistan dont l’unique Prix Nobel n’a pas échappé à cette diabolique influence. Mais les dirigeants pakistanais se sont vengés sur le père de leur bombe atomique en détruisant son héritage jusqu’à effacer de sa pierre tombale le mot musulman tout en accueillant à bras ouverts un Ben Laden. Le mardi suivant, Djazair-tv revient sur le danger ahmadite en invitant un représentant de la ligue des droits de l’Homme. Le démocrate n’aborde pas le coté religieux car il souligne judicieusement que la Constitution algérienne garantie la liberté du culte. Par contre, il se pose certaines questions. Il se demande pourquoi ces intrus apparaissent maintenant et quel est leur but. Pour le démocrate, si la justice prouve qu’ils sont des espions ennemis, elle doit sévir vite et sans pitié. Tout en reprochant à la justice algérienne de dépendre de la politique. Quand on sait que des «si» suffisent à remplir les charniers de l’histoire, on ne peut que plaindre ces idiots d’Ahmadites. On ne sait pas qui a été le plus clément des deux : le défenseur de l’Islam ou le défenseur des droits de l’Homme. C’est curieux qu’on puisse voir le danger chez des Ahmadites qui prônent la non-violence dans un pays traumatisé par la violence comme l’Algérie. Les psychologues disent que c’est le manque qui fait le désir.
Le pouvoir d’Alger peut toujours les refouler vers le Maroc où le roi semble avoir succombé au maléfice. Il a demandé à ses oulémas de réfléchir sur les textes sacrés afin de les purger de tout ce qui incite à la violence afin de protéger la jeunesse marocaine de l’influence de Daech. Une initiative qui a poussé la France, l’Angleterre et la Belgique à envoyer des experts chez nos inquiétants voisins. C’est l’Algérie qui aurait dû y penser la première ou du moins ouvrir le débat et non envoyer les policiers qui ne savent plus où donner du bâton. Réactiver les listes noires de la terreur, c’est la dernière chose à faire au moment où la terreur fiscale et la misère forent la peau jusqu’à l’os. On croyait naïvement que le moment était propice pour les représentants de l’Islam, la religion de l’Etat, pour s’humaniser en se rapprochant des croyants en grande souffrance. Ouvrir leurs mosquées pour accueillir les SDF offrir des soupes populaires faire le boulot d’un Abbé Pierre qui ne faisait aucune différence entre un musulman un chrétien un juif un bouddhiste ou un athée. On aurait aimé que le représentant officiel de l’Islam en Algérie se penche sur le problème de ces enfants de plus en plus nombreux, d’après sa collègue, la Ministre de la Solidarité, fruit du mariage religieux c'est-à-dire sans papier sans parler des 100 % illégitimes etc. N’est-il pas temps de respecter au moins la Constitution que le pouvoir écrit et réécrit en solo ?
Dans le livre "Misères de l’Islam de France", l’auteur, Didier Leschi, ancien préfet délégué pour l’égalité des chances, conseiller de Chevènement au ministère de l’Intérieur, chef du bureau central des cultes, se penche sur le problème des musulmans en France. Il utilise les mots, de pathétique d’impasse... Il reproche aux musulmans intellectuels de n’avoir pas un Bernanos et un Abbé Pierre. «la parole défaillante des pères…le mauvais exemple de responsables qui gèrent leur grande mosquée sans en faire un lieu de spiritualité, qui cumulent les bénéfices du halal ou du pèlerinage plutôt que les dépenses pour les nécessiteux, qui donnent le sentiment de vivre de l’islam plutôt que pour l’islam.» Il pointe du doigt la rivalité des imans importés d’Algérie du Maroc et de la Turquie qui fait qu’après 30 ans pour la réflexion et 15 ans après sa création, le CFCM cherche encore une légitimité. Dans tous les pays arabes, les minorités sont en train d’être liquidées, le Ministre du Culte ne fait que suivre les «frères» en quête de bouc émissaire pour divertir une foule menaçante. Il faudrait qu’un jour, on arrive à remplacer un Karadaoui par un Abbé Pierre qui ne coûte rien qui aime tout le monde sans aucune confession et qui est capable de combler le manque sans avoir à diviser encore moins à verser le sang. Comme le note Leschi : «Il manque encore cette dimension d’un islam social qui, à partir de la foi, prouve dans ses actes qu’il prend en charge notre commune humanité.» On raconte qu’un Africain affamé est venu frapper à la porte d’un monastère où vivait en autarcie quelques moines. Ces derniers partagèrent avec joie leur repas avec lui. Il revint le lendemain avec un autre affamé. Le jour d’après les moines sauvèrent de la faim 4 personnes. Le 3 eme jour, ils durent satisfaire 16 estomacs et ainsi de suite. Une règle exponentielle : un affamé nourri revient avec un autre à nourrir. Rapidement, le jour vint où on tua les poules puis les moutons puis les vaches pour finir par… dévorer les moines. Quand toutes les minorités du monde arabo-sunnite seront expédiées en enfer, il faut bien trouver une autre proie et l’Algérie est suffisamment traumatisée pour le savoir.
K comme Karat
L’or avec du vrai carat ou karat, on n’en voit plus depuis que nos aïeules ont offert leurs bijoux à la patrie. Un trésor, qui servait plus à nourrir les enfants en cas de disette qu’à embellir les femmes. On aurait dû faire un procès genre Khalifa et enterrer l’affaire aurifère comme d’habitude. Après tout c’est plus facile de leurrer des femmes, mais moins d’échapper à leur malédiction si on est superstitieux. Car ce genre de calamité inhumaine ne s’oublie pas et on y revient automatiquement quand on voit le succès du plaqué-or et la mémoire phénoménale du Cheikh Google. En un clic, ce dernier peut nous livrer un article datant de 1997, sur l’or des généraux algériens déposé en Suisse, par la célèbre plume d’un Jean Ziegler. Considéré comme un grand ami du peuple algérien, il le prouve avec plus de courage que les faucons myopes de la Maison Blanche : "Les centaines de victimes de massacres de Rais et de Bentalha ne risquent pas de chagriner les militaires : par leur mort, elles contribuent au maintien de la rente… des généraux algériens, déposée majoritairement dans les banques de Genève... D’immenses fortunes prospèrent sur les comptes numérotés algériens.
A Berne, un général algérien…occupe l’ambassade, il veille sur la bonne marche des transferts. Certains diplomates algériens se sont même fait rappeler à l’ordre par le département (Suisse) des Affaires étrangères : ils passent leur temps à fonder des sociétés écrans au Liechtenstein. Ce qui n’est pas exactement une activité classique de diplomate. Pourquoi Genève ?...une des plus grandes places financières de la planète offrant des services compétents et discrets. Les banquiers privés de la place sont habitués à organiser l’accueil des butins de la corruption. Ensuite entre Genève et les Algériens, il existe une longue histoire…La Banque arabe SA (tombée plus tard entre les mains de Guenoud, l’exécuteur testamentaire de Goebbels) avait été fondée par Mohamed Khider, trésorier du FLN… La grande partie de la diaspora algérienne en France à, durant toute la guerre, versé annuellement des millions de francs dans les caisses du FLN." Quelle influence ont eu ces "nababs du lac Leman" dans le non-retour de cette généreuse diaspora et de l’hémorragie migratoire postindépendance ? Les ogres non rassasiés devaient aussi faire leur razzia sur l’or des femmes indigènes restées au bled. Plus on est obèse plus l’appétit augmente. Maintenant, ils s’attaquent aux gisements d’or dans une atmosphère secrète à donner le tournis à Satan : "Pourquoi les réserves d’or en Algérie n’augmentent pas ? Selon une déclaration à l’APS, le directeur des mines d’or (ENOR) avait déclaré : "Le gisement d’Amessmessa…va bénéficier d’un plan de développement... S’agissant des exportations de l’entreprise entre 2009 et 2010, elles ont été de l’ordre de 848,49kg d’or…le marché local a consommé 208,78kg." Où est passée la différence ? Dans tous les articles liés à l’or, la vicieuse question revient telle une goutte d’eau que ratent des lèvres desséchées et cousues. Nous sommes condamnés à la Question jusqu’à en crever : Où sont passés les millions de francs des émigrés, les millions des bijoux des femmes, les milliards du matelas en devises de l’or noir, les milliards de l’Autoroute etc. C’est là où réside malheureusement notre exception, des questions toujours des questions qui évoluent en tumeurs malignes. Le pire dans les gisements d’or ce n’est pas le gavage des 40 voleurs, mais la dévastation sur l’environnement des générations à venir. On estime que l’or est aussi gourmand de poisons et d’eau pour son extraction que le gaz de schiste. D’après l’organisme Blacksmith, les prix record de l’or ont propulsé cette industrie au premier rang de la pollution toxique mondiale… Jean Ziegler conclut son article : "Même les députés conservateurs suisses s’en étonnent : jamais jusqu’à ce jour le gouvernement algérien n’a déposé la moindre requête en entraide judiciaire internationale pour récupérer ne serait-ce qu’une modeste partie de ce butin sanglant volé au peuple algérien." Qu’aurait-il dit s’il avait écrit cet article 20 ans plus tard c'est-à-dire en 2017 quand les millions se sont mués en milliards ? La seule conclusion logique : ils ont tout tué avant de tout voler.
K comme kabyle
La Kabylie, cœur des Amazighs. Un muscle cardiaque «pauvre, lamentable, abattu et triste…retourné, chaviré, mutilé, écorché, déchiré, découpé en 1000 morceaux, en 1000 lamelles, en 1000 rubans, scié et découpé en 1000 tranches et tous ces 1000 et 1000 morceaux mal recousus, mal rapiécés, mal recollés." Ainsi parlait Saïd Mekbel d’un pays charcuté à la veille des législatives de 1991. D’où vient cette peur de faire "16260 coups de lame gilette pour 542 sièges", sinon pour se débarrasser du trouble-méchoui. Malgré les terroristes, les non-jeûneurs", les bars, la prostitution, le kidnapping, la drogue, la main étrangère, les grèves à répétition, la fronde des rues, les oliviers brûlés,… les casernes, les barrages et les indics, il y a quelque chose de serein dans ce chaos chaotique. La double négation est une affirmation. Quand les touristes s’intéressaient au bled, c’est en Kabylie qu’ils dénichaient leurs souvenirs : bijoux, poterie, gandouras, tapis etc. Hélas, le tourisme a disparu telle une étoile filante et la robe kabyle pour s’exhiber à la foire d’Alger a dû s’islamiser. Pas de touristes pas de cameras. Pas de témoin pas de crime. Comment expliquer le duo mort-né du FFS-RCD dans le seul endroit où il pouvait s’épanouir et tirer de sa paralysie le restant du bled ? Que dire de la langue amazighe à l’écran : de la vulgarité partout, de la noblesse nulle part.
Vivant, il fantasmait sur une datte, mort, on lui suspend une grappe, dit le proverbe. Tout oppose la Régence d’Alger à la Kabylie. Qui des deux, l’Algérie rêve de sacrifier ? Triomphante, elle sera toujours avec la première ; décapitée, elle ne sera sauvée que par la seconde. Ce qui fait dire au spécialiste de l’Etat-FLN, Slimane Zeghidour : "Quand l’Algérie a de la fièvre, c’est la Kabylie qui tousse… " Tout en ajoutant : "Tous les réseaux, tous les cercles y ont leur relais." A l’exception du Réseau. Si l’indépendance a un sens, la terre de Massinissa est la seule à pouvoir la réaliser avec 0 % de pétrole quitte à subir 100 % d’hostilité. Elle seule possède le facteur humain, précieux héritage de nos ancêtres Amazighs, son existence même empêche notre espoir de mourir. Il suffit de constater que la coalition des grands de ce monde ne peut rien contre des pays aussi négligeables que la Corée du Nord, l’Iran, Cuba. Il suffit de constater le poids des 22 pays arabes ou des 57 pays musulmans face au nain israélien. Une Kabylie fait la différence des uns et des autres. Ce qui fait dire au grand historien Toynbee que c’est le suicide qui tue les civilisations, pas l’ennemi.
Mimi Massiva
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merci bien pour le site
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