La démocratie, cette immense désillusion !
Il ne fait pas bon pour la démocratie cette année.
Il y a quelque chose de vicié dans certaines "démocraties" en vue. Aux Etats-Unis d’abord. L’élection de l’imprévisible Donald Trump est l’une des premières mauvaises nouvelles de cette année. Les méthodes, les discours, les pratiques ainsi que les visées de cet homme sont du pain béni pour les dictateurs de tout poil. Car finalement, si Trump critique les médias, cultive l’ultranationalisme, ment et invente parfois toutes sortes d’arguties pour faire avaliser sa politique qu’est-ce qui empêcherait les potentats de tout acabit de ne pas prendre sur le président de l’une des plus grandes démocraties du monde ? Rien. Si Trump s’enfonce dans le ridicule pourquoi les Mugabe de la terre ne le feraient pas ?
Plus près de chez nous, en Europe, les démocraties de l’Union européenne sont confrontés à d’inénarrables scandales de détournement. En France d’abord, un des candidats le plus en vue de la droite est enfoncé en pleine campagne pour la présidentielle dans une affaire d’emplois fictifs. Les accusations sont imparables. Même le premier concerné, François Fillon ne les nie pas. Pour autant, contre toute attente, il se présente comme le chevalier blanc souillé par la justice et la presse qui a révélé ses petites affaires. Mieux encore, ses partisans, des élus de carrière, se liguent derrière lui et cautionnent l’entreprise Fillon. Ils ont choisi l'ambition à la démocratie et au respect des citoyens. Demain comme aujourd'hui ils viendront jurer devant les électeurs qu'ils n'ont agi que pour le bien des citoyens et de la démocratie, menacée par de méchants médias.
Ici comme ailleurs, même si l’on nous susurre qu’il n’y en a pas en politique, la morale en prend un sacré coup et la démocratie un terrible uppercut.
En Roumanie, des centaines de milliers de citoyens ferraillent depuis plusieurs semaines contre le gouvernement qui entendait introduite une dose de corruption acceptable dans un projet de loi.
En Algérie enfin, après le festin des promesses de lendemains qui chantent est venu le moment des réalités les plus cruelles. Au moment où le gouvernement se fait le chantre de la démocratie et du respect des libertés dans les textes, il est strictement interdit à tout Algérien d’émettre le moindre avis contraire, de manifester, de se rassembler, encore moins de critiquer les mesures du gouvernement ou les méthodes autoritaires en oeuvre. On confond à dessein autorité avec autoritarisme. Sécurité et répression.
Voilà où nous en sommes, car finalement si Donald Trump agit à sa guise, pourquoi les démocrates approximatifs s'en priveraient-ils ?
En dépit du sirocco à venir, gardons tout de même les yeux ouverts !
Yacine K.
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