Index Heritage Foundation : "instable et corrompue", l'Algérie classée à la 172e place
Rien n’échappe aux instituts mondiaux, et surtout pas la médiocrité de la gouvernance en Algérie. Dans une analyse extrêmement pertinente, Heritage Fondation, dresse un tableau noir, mais réaliste, sur l’état économique et politique du pays. Il pointe les carences d’un système de gouvernance "sous développé" et d’une Algérie qui peine à faire des réformes à même de lui permettre de se mettre au diapason des autres nations de la planète.
Une autre tuile sur le climat des affaires en Algérie. Une autre analyse qui décoiffe les discours rassurants instillées par le pouvoir et ses relais médiatiques. L’Algérie se classe ainsi à la catastrophique 172e place sur 180 pays de l’index des libertés économiques établi par le Think Tank Heritage Foudation émis en ce début de l’année 2017. On observe de prime abord que l’Algérie se retrouve (naturellement), dans la partie réservée aux pays "répressifs" des libertés économiques.
"Une incertitude politique persistante et une attitude négative à l'égard des investissements étrangers".
Le Think tank américain explique ce classement catastrophique de l’Algérie par une incertitude politique et une lourdeur bureaucratique qui fait fuir les investisseurs étrangers. "Les faiblesses institutionnelles continuent de saper les perspectives d'un développement économique durable à long terme en Algérie. Une incertitude politique persistante et une attitude négative à l'égard des investissements étrangers entravent une intégration plus complète dans l'économie mondiale et les politiques visant à promouvoir ou à soutenir la réforme ont été négligées voire inversées.» Soutien l’institut.
"Des niveaux élevés de corruption affectent les entreprises et les secteurs publics algériens"
Une justice opaque et corrompue ainsi que le climat délétère général sont aussi pointés par l’institut américain. "Le système judiciaire est généralement faible, lent et opaque. Des niveaux élevés de corruption affectent les entreprises et les secteurs publics algériens, en particulier le secteur de l'énergie. On estime que la moitié de toutes les transactions économiques en Algérie se produisent dans le secteur informel".
"Les marchés des capitaux sont sous-développés"
Un système bancaire des plus archaïques, une administration bureaucratique et diablement en retard, une corruption endémique... Rien n'est au beau fixe pour attirer investisseurs et créateurs de richesses. Les lourdeurs douanières et le sous-développement des marchés des capitaux sont mis également en cause dans cette étude, alors que le sous-développement du marché des capitaux est l’un des talents d’Achille de la sphère financière de l’Algérie. "Le gouvernement veut les investissements étrangers mais son processus douanier est lourd. Les marchés des capitaux sont sous-développés; Les banques privées ont augmenté, mais le secteur financier reste dominé par les banques publiques". Et d’ajouter : "Les dépenses publiques ont représenté 40,4% de la production totale (PIB) au cours des trois dernières années et les déficits budgétaires ont été en moyenne de 7,7% du PIB. La dette publique équivaut à 8,7% du PIB."
Tout un chacun constatera que des pays extrêmement pauvres font mieux que nous : encore un peu plus de médiocrité et on se classera bon dernier ! Cet index est basé sur 10 critères qui permettent d’évaluer le climat des affaires dans les pays. C’est ainsi que la liberté de commerce, de finance, de l’entreprenariat, droits de propriétés ou l’ouverture de marché ont été utilisé dans l’élaboration du classement.
Ce classement donne le vertige. On retrouve en premières places des pays comme Hong-Kong, Singapour et la Nouvelle-Zélande. La Suisse et l’Australie sont respectivement à la quatrième et cinquième places. Le Maroc est 86e, la Tunisie à la 123e place, les Émirats Arabes Unis sont classés à la respectable 8e place, quant au Qatar, il est à la 28e place.
Mais il y a pire comme indices pour notre pays. Le plus triste est que des pays très pauvres sont mieux classés que nous en terme de libertés économiques, comme le Mali 102e, la Guinée-Bissau 119e, le Niger 154e, Mozambique 158e, Haïti 159e. L’Algérie surclasse courageusement des pays comme la Guinée-équatoriale 174e, le Zimbabwe (175e) du dictateur nonagénaire Mugabe ou l’Érythrée (177e) du petit Staline parano, Issayas Afwerki. Voilà où est classée après des dépenses de 1000 milliards de dollars en 17 ans de règne.
Encore un peu plus de médiocrité et on pourra déloger, "inchallah", la Corée du Nord, 180e et bon dernière!
Hebib Khalil
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