The Global Risk Insights dresse un rapport alarmant sur la santé de Bouteflika
L’avènement d’une nouvelle administration américaine et son intérêt pour la région d'Afrique du Nord et l’Algérie en particulier, semble se traduire par une multitude de rapports qui analysent la situation politique, économique et sociale de notre pays.
Et le moins que l’on puisse dire c'est que ceux-ci ne renvoient pas une belle image de l’Algérie du président Bouteflika. Et les ignorer, comme le recommande expressement le ministre des Affaires étrangères algérien Ramtane Lamamra, serait ignorer l’influence de tels rapports sur le climat des affaires mondiales et sur les investisseurs étrangers en quête de stabilité et particulièrement sensibles à la moindre note ou rumeur.
Après le rapport présenté, en début de semaine, à l’administration Trump, par The Washington Institute for Near East Policy qui soutenait que Bouteflika était "confiné en fauteuil roulant et incapable de parler", voici donc un autre institut américain de renom, The Global Risk insights, qui en remet une couche, et parle d’un président qui a carrément un "pied dans la tombe" ! Comme le lecteur le constate, les analystes de cet institut américain se sont avancés plus que les autres sur l'état de santé du président.
L’institut analyse les perspectives ouvertes aux États-Unis dans un contexte d’incertitude concernant la succession de Bouteflika et d’une situation économique préoccupante. Comme certains autres études publiées par ailleurs, celle de The Global Risk Insights estime que "les risques d’une implosion sont grands" dans la mesure où "il est difficile d’estimer si Bouteflika contrôle les décisions prises en Algérie".
Le rapport cite pour preuve, l'ancien ministre français de l'Intérieur et ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, qui avait rendu visite au président algérien en décembre 2015, et fait une remarque alarmante sur la situation du président: "Il est fatigué dans son fauteuil, très essoufflé, sa voix faible (…) un petit microphone collé à sa bouche, il est plus facile d'entendre ce qu'il dit. Il a beaucoup de difficultés à s'exprimer". Cette déclaration rappelle également cette vidéo de la rencontre entre le président Bouteflika et l'ancien premier ministre Manuel Valls qui avait fait couler beaucoup d'encre et suscité une grosse colère des autorités.
L’analyste Emylie Boulter, rédactrice du rapport, estime qu'"entre-temps, son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est intervenu pour le représenter à de nombreuses réunions et sommets de haut niveau. L'observation n'est au demeurant pas neuve, puisque depuis son AVC d'avril 2013, Abdelaziz Bouteflika ne participe plus à aucune rencontre internationale.
Sur une éventuelle passation de pouvoir, les analystes semblent formels. "Il semble y avoir une grande réticence parmi ses proches pour accélérer toute forme de transition politique" avant d’aborder une question qui fâche, celle de la possible destitution du président Bouteflika soulevée par l’opposition à une certaine époque, pas si lointaine. "En dépit du fait que, conformément à l'article 102 de la nouvelle Constitution, il est possible que le chef d'État soit démis de ses fonctions par les militaires en cas de maladie grave ou à long terme", lit-on dans le rapport. Il y a toutefois un paramètre à ne pas oublier. C'est que le vice-ministre de la Défense (qui doit beaucoup au chef de l'Etat) a, à maintes reprises, réitéré, "le soutien de l'armée" au locataire d'El Mouradia.
L’opacité du système préjudiciable pour le climat des affaires dans le pays !
Le fonctionnement interne du système intrigue toujours les observateurs étrangers, comme nationaux d'ailleurs. La rareté des conseils des ministres et de gouvernement, les mesures prises puis les rétropédalages jettent un voile sur la transparence qui devait régir tout gouvernement qui se réclame de la démocratie. "Un des sujets importants que Bouteflika et son gouvernement ne peut ignorer est l'économie défaillante de l'Algérie", clame la rédactrice du rapport. "Pour le budget de cette année, un certain nombre de mesures ont été introduites, notamment la réduction des subventions à l'électricité et l'augmentation des impôts sur les produits consommables dans le but d'accroître les recettes". Ces mesures ont à leur tour encouragé de nombreux Algériens à investir la rue et à manifester. En réponse, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, a menacé de "frapper d'un coup de fer, quiconque tente de déstabiliser la sécurité du pays".
Avant de conclure sur une leçon que devrait apprendre nos dirigeants, adeptes de la politique de l’autruche et des slogans creux : la clarté des mesures prises vaut mille paroles lancées dans un média, fût-il par le président de la république lui-même. "Alors que Bouteflika peut dire aux étrangers (Il avait accordé dernièrement une entrevue à Oxford Business Group) qu'il espère «corriger» l'image globale de l'Algérie, le manque de transparence qui existe aujourd'hui laisse beaucoup de frustrés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Sans fournir de plan de transition clair, les observateurs doivent continuer à spéculer sur l'avenir politique algérien", est-il encore observé.
Tous ces éléments d'incertitudes sont autant de raisons qui font que les investisseurs étrangers ne se presseent pas à venir investir le marché algérien, et que le pays ne peut attirer des capitaux étrangers.
Hebib Khalil
Qu’est-ce que Global Risk Insight :
Global Risk Insights (GRI) est une publication de premier plan qui fournit une analyse du risque politique et de la géopolitique. Spécialisés dans les développements politiques à travers le monde afin de donner aux clients la possibilité d’optimiser les opportunités et atténuer les risques. Leur réseau d'analystes va des officiers de renseignements, des diplomates, des universitaires à un ancien conseiller du président Obama.
GRI a été largement référencé, y compris par le New York Times, la BBC, le Wall Street Journal, le Washington Post et beaucoup plus.
Commentaires (3) | Réagir ?
The Global Risk Insights base son analyse sur des faits verifiables et reels. Mais cette ONG n'a pas inclu un parametre important : la baraka.
Le president Bouteflika et sa clique ont la baraka de dieu tant que les algériens n'ont pas assez faim pour vaincre leur peur et ainsi sortir dans la rue.
Le régime, malheureusement, semble abuser de la gentillesse ou de la prudence du peuple Algerien. Mais y a une limite au mépris du peuple qu'il ne faut pas depasser.
Aquoi bon de commenter? L'opinion publique est juste une paire de mots, dont ne trouve un sens qu'en dehors de DZ et toute la ligue, vous savez ! La veritable question est: Puisqu'on est a la saison des vaches maigres, pourquoi gaspiller autant de salive de Bytes, etc. ?