Instituts et médias américains unanimes sur la fin du règne de Bouteflika (I)
En une semaine ; un rapport présenté à l’administration Trump par The Washington Institute for Near East Policy et deux dossiers de la presse Américaine augurent d’une probable instabilité de l’Algérie entourant la succession de Bouteflika
1- The Washington Institute for Near East Policy : Bouteflika est "confiné en fauteuil roulant et incapable de parler"
À la demande de la nouvelle Administration américaine, l’institut Winep prédit à l’Algérie dans un compte-rendu de dix pages, une "difficile transition" et "une succession contestée ou houleuse". Le rapport présenté par Robert Satloff et Sarah Fauer, explique d’abord que le pays avait échappé au printemps arabe à cause principalement de la décennie noir". "En Algérie, l'un des principaux producteurs de pétrole et de gaz, où les souvenirs d'une guerre civile tout au long des années 1990 ont probablement supprimé l'appétit pour un changement radical cette fois-ci, le régime des personnes âgées et le président en difficulté a rapidement répondu aux rumeurs de dissidence en plongeant dans les revenus de l'Etat pour élargir les avantages sociaux et ainsi éviter les troubles plus larges", peut-on lire dans ce rapport.
Puis de pointer le doigt sur la santé fragile du président algérien aujourd'hui âgé de 79 ans : "Le président algérien qui a duré le plus", observent les analystes américains est "confiné en fauteuil roulant et incapable de parler".
"Les militaires et les services de sécurité choisiront, ou auraient déjà choisi, le successeur de Bouteflika"
Concernant le fonctionnement interne de l’appareil de l’Etat, l’Institut américain estime que éles appareils politiques et de sécurité en Algérie restent opaques, mais le pouvoir est généralement présumé résider parmi les groupes de chefs militaires, d'agents de renseignement, d'hommes d'affaires et de politiciens collectivement appelés le pouvoir". Les problèmes de santé d'Abdelaziz Bouteflika semblent préoccuper les auteurs de la note, censée donner des orientations claires et l’attitude à prendre vis-à-vis de l’Algérie, d’autant plus que la succession n’est toujours pas tranchée, semble-t-il. "Les problèmes de santé de Bouteflika, conjugués à une série de restructurations au sein des services de sécurité de l'État et entre ceux-ci, ont soulevé des inquiétudes quant à la stabilité du pays en cas d'un plan de succession peu clair. Très probablement, les militaires et les services de sécurité choisiront, ou auront déjà choisi, le successeur de Bouteflika, bien qu'une succession contestée ou houleuse reste une possibilité", supputent les analystes.
Cependant, une succession douce ne serait pas, estiment les auteurs, un gage de stabilité à cause de la situation économique délicate qu'affronterait le nouveau président. Expliquant toutefois que "… même avec une succession harmonieuse, la probabilité d'une baisse persistante des prix du pétrole signifie que le prochain président algérien héritera d'une perspective économique de plus en plus critique." Une analyse au demeurant partagée depuis plusieurs mois par de nombreux économistes qui ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. En vain.
Les milliers de petites protestations des Algériens des dernières années, pourraient ébranler les fondements du régime!
Les cinq dernières années ont déjà vu des milliers de petites protestations des Algériens demandant l'accès au logement, aux soins de santé et aux emplois. "L'une des raisons pour lesquelles ces protestations ne se sont pas transformées en une force nationale, plus perturbatrice, est que l'État a généralement réussi à récompenser suffisamment les manifestants dans un laps de temps relativement court". Toutefois, prévient l'institut Winep : "Si les recettes en baisse de l'État limitent sa capacité à répondre au mécontentement du public, les protestations croissantes pourraient ébranler les fondements du régime". Ce qui pourrait selon le rapport, détourner les services de sécurités de leur rôle antiterroriste. "Dans ce processus, l'instabilité croissante éloignerait les services de sécurité de l'État de leurs opérations antiterroristes dans les régions frontalières et augmenterait le risque d'un événement majeur de déstabilisation", préviennent les limiers de l'institut Winep.
Hebib Khalil
Lire la 2e partie : Instituts et médias américains unanimes sur la fin du règne de Bouteflika (II)
Commentaires (7) | Réagir ?
thanks
wanissa
merci