Fêter le Canada qui assimile ses francophones ?
Il faudrait se demander sérieusement pourquoi un francophone devrait fêter le 150e anniversaire d’un pays qui sait que sa culture va disparaître et qui ne l’empêche pas.
La politique d’immigration mise en place actuellement par le Canada mène tout droit vers l’assimilation des francophones partout au pays. Les projections linguistiques de 2011 à 2036 que Statistiques Canada vient de publier ne peuvent être plus claires. Le pourcentage de francophones dont c’est la langue maternelle baissera de 78,9% à 70,1% au Québec et de 3,8% à 2,7% ailleurs au pays dans cette période de temps. Même au Nouveau-Brunswick, la seule province bilingue du pays, la proportion de francophones passera de 31,5% à moins de 29%.
Ce n’est pourtant pas naturel que le français recul au Canada puisqu’il est en expansion dans le monde. Il y a actuellement 274 millions de francophones sur la planète. Selon le plus récent rapport de l'Observatoire de la langue française, ils devraient être 700 millions en 2050. À elle seule, l'Afrique comptera environ 85% de ces francophones. De plus, le français est la troisième langue la plus utilisée dans le secteur des affaires au niveau international. En ce qui concerne ses locuteurs, il est cinquième sur un total de 6 000 langues après le chinois, l’anglais, l’espagnol et l’indien.
Il y a donc un bassin amplement suffisant de francophones sur la planète pour permettre de maintenir la proportion de personnes parlant cette langue au pays. D’autant plus que bon nombre de ceux-ci se situent dans des pays d’où proviennent de nombreux immigrants. Il suffirait d’augmenter le poids de la langue parlée à la maison dans les critères d’admission au pays pour que cette situation soit réglée. L’excuse qu’il faut compter avec l’accueil de réfugiés ne tient pas la route puisque leur nombre peut aussi être compensé par une augmentation du poids de la langue dans la pondération menant à l’acceptation d’un immigrant qui n’est pas en situation d’urgence. Au Canada, c’est actuellement un choix politique que de laisser la langue française dépérir à petit feu. Alors, quelle raison aurait un francophone qui veut le rester de fêter le 150e anniversaire d’un pays qui n’empêche pas sa langue de disparaître alors qu’il en aurait les moyens ?
Michel Gourd
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verry nice post, thanks for share
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