Le faux pronostic de Djamel Ould Abbès
Dès son parachutage au poste de secrétaire général du FLN, au mois d’octobre 2016, le docteur Djamel Ould Abbès a fait publiquement un pronostic, non pas sur les chances de son parti de remporter les prochaines élections législatives, mais en affirmant, sûr de lui, que le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, marchera bientôt.
Nul besoin de sortir d’une faculté de médecine pour savoir qu’un pronostic est donné après un diagnostic. Djamel Ould Abbès n’a pas ausculté le chef de l’Etat que l’on sache. Il n’a donc pas pu poser le moindre diagnostic concernant la maladie d’Abdelaziz Bouteflika. Quelle mouche alors l’a piqué pour qu’il ose s’aventurer dans un domaine qui ne relève nullement de ses prérogatives ?
Djamel Ould Abbès pouvait agir le plus normalement du monde en se consacrant pleinement et strictement à sa tâche de SG du FLN, mais lui voulait faire mieux. Il voulait plaire. Et pour plaire tout en se montrant reconnaissant envers celui qui l’avait bombardé à 82 ans à la tête du FLN, Djamel Ould Abbès a agi en laudateur, comme d’habitude.
Pour ceux qui l’ont oublié, c’est Djamel Ould Abbès qui avait parlé en premier d’un troisième mandat, au mépris d’une constitution qui ne le permettait pas. C’est lui encore qui avait parlé d’un quatrième mandat, en dépit de l’impotence du chef de l’Etat, et pour boucler la boucle il a récemment parlé d’un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika.
Décidemment, Djamel Ould Abbès a tout d’une bougie qui se consume pour éclairer les nuits des autres. Il vit et travaille pour le bien d’autrui, sans jamais penser que le ridicule pourrait le rattraper.
En vieux briscard de la médecine algérienne, le docteur Djamel Ould Abbès aurait dû tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de se lancer sur un terrain aussi risqué. "Abdelaziz Bouteflika marchera bientôt", avait-il pronostiqué.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, mais le chef de l’Etat continue d’inaugurer "ses" réalisations avachi dans un fauteuil roulant, confirmant si besoin est que le pronostic du docteur Djamel Ould Abbès est un faux qui restera dans les annales de la politique algérienne.
Ahcène Bettahar
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merci
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