"Les Mille et une nuits" en langue kabyle
"Les mille et une nuits", cet ouvrage fascinant d'origine perse est si connu que la Bible, le Coran et la Thora. Même ceux qui ne l'ont jamais lu ont sûrement entendu au moins une fois dans leurs vies l'histoire d'Ali Baba et les quarante voleurs, celle d'Aladin et sa lampe merveilleuse, Sinbad le marin et beaucoup d'autres récits adaptés au cinéma, en bandes dessinées, en contes audio…
Le nom de Shéhérazade est aussi célèbre que ceux des stars à travers l'histoire. Cette féministe avant le féminisme s'est proposée épouse au sultan Shahryar qui suite à l'infidélité de sa femme exécute chaque matin celle qu'il épouse la veille pour ne plus être trompé.
Par son intelligence et sa maîtrise de l'art narratif, Shéhérazade a pu mettre fin à l'exécution des femmes du royaume de ce tyran en lui racontant chaque nuit une histoire dont la suite est reportée au lendemain. Le sultan ne peut se résoudre alors à tuer la jeune femme ; il reporte l'exécution, de jour en jour afin de connaître la suite du récit commencé la veille. La narration a duré mille et deux nuits, période durant laquelle, Shéhérazade est devenue mère et a pu gagner la confiance de son époux qui a fini par renoncer à son exécution.
Ce chef-d'œuvre traduit dans plusieurs langues vient d'enrichir la bibliothèque amazigh par ses récits si proches des contes que la société berbère récitait durant les langues nuits hivernales autour du feu du "Kanoun". Selon le quotidien arabophone Ennahar, c'est Amar Khaber qui a fait ce travail d'adaptation vers le kabyle sous le titre : "Agim n wudan d yid". Le premier tome de ce livre de 314 pages est édité par l'édition Dar El Amal de Tizi Ouzou. Selon la même source, ce travail d'adaptation a juste rapporté les contes sans la poésie que contient l'ouvrage original.
Nous ne pouvons pas bien évidemment porter des critiques sur un ouvrage que nous n'avons pas entre les mains, mais ce genre de poésie ancrée dans les récits, nous le trouvons aussi dans nos contes kabyles et nous trouvons que c'est très difficile de les raconter sans ces poèmes. Nous pensons en particulier au conte "Le grain magique".
Dans tous les cas, le travail fait par Amar Khaber est à saluer et à encourager, car l'adaptation et la traduction sont des éléments essentiels pour le développement de toute culture et littérature afin de s'ouvrir sur le monde et d'épouser les valeurs universelles. Et le seul coup de main que nous pouvons donner et pour l'écrivain et pour la culture amazighs c'est d'acquérir et de lire toutes publications éditées en cette langue.
Rachid Mouaci
Source : ترجمة السّلسلة القصصية ألف ليلة وليلة إلى الأمازيغية
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merci bien
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