Les islamistes en ordre de bataille pour les législatives
Dans la perspective des prochaines élections législatives, les micro-partis islamistes multiplient réunion et consultation pour se fondre et constituer des listes communes afin de rafler la mise.
On les savait en embuscade ces dernières années, les voilà sortis du bois. Les islamistes se préparent sans crier gare aux élections. Objectif ? Obtenir le maximum de sièges à l’APN, de fil en aiguille constituer un puissant groupe parlementaire à même d’influer sur les débats. Et au-delà, bâtir une force politique avec laquelle le pouvoir sera amené à composer. Les conseils consultatifs d’Ennahda, du FJD, du MSP ainsi que celui du Mouvement de la construction nationale devront entériner incessamment les décisions de listes communes pour les élections législatives du printemps. Un partie de ces formations politiques ont flirter un temps avec le courant démocrate dans le cadre de la fameuse la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), mais la lune de miel n'a pas duré longtemps. Les vieux réflexes revenant au galop, les islamistes ont pris le large.
Il faut souligner que les différents partis islamistes ont largement composé, ces dernières années, avec le pouvoir, notamment avec l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au palais présidentiel d’El Mouradia. Si Ennahda et El Islah, originels, ont connu de mystérieux mouvement de putschs contre leur fondateur Abdellah Djabellah, les autres mouvements ont su naviguer et composer avec le système en place pour garder un pied dans la société et un autre dans les institutions comme l’APN ou les ministères.
Ces double jeu, voire répartition des tâches des différents partis a permis de tout temps au mouvance islamiste une certaine visibilité politique. Bougara Soltani, Abderrazak Mokri, Abdelmadjid Menasra, Mohamed Douibi, ou Mustapha Belmahdi, partagent la même vision de la république. Celle qui permet de faire de grosses affaires et de distiller la religion à tous les étages des institutions. Reste l’électron libre Abdellah Djaballah, qui va, à la faveur des nouvelles consultations, retrouver son "bien", Ennahda.
Dans un raout dont seuls les islamistes ont le secret, le Front pour la justice et le développement (FJD) d'Abdallah Djaballah et le mouvement Ennahda créé par le même Djaballah, durant les années 1990, et présidé actuellement par Mohamed Douibi, se sont réconciliés, en décembre dernier à Alger pour n'en faire qu'un. Devant les participants, l'inénarable Djaballah a eu ces mots très symboliques : "Nous sommes des enfants de la même école et nous avons les mêmes objectifs, que ce soit dans la vie ou dans l'au-delà". C'est dit clairement.
Ce qui promet quelques surprises pour les législatives à venir.
Sofiane Ayache
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merci
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