L’ONU, se réformer ou disparaître !
Deux évènements d’une grande importance se sont déroulés cette semaine. Et ces deux événements intéressent l’ONU, organisation censée défendre la paix dans le monde. Hélas son bilan est passablement négatif dans une région victime de la guerre et de l’injustice depuis la création de cette organisation internationale.
Le 26 décembre 2016, le Conseil de sécurité a voté une résolution exigeant d’Israël l’arrêt de la colonisation (vol) des terres palestiniennes. Résolution certes importante car le protecteur d’Israël, les USA n’ont pas exercé leur droit de véto. Mais depuis la création de cet Etat pratiquement aucune des résolutions de l’ONU n’a été mise en application par un Etat arrogant content d’avoir un siège dans la "communauté internationale" mais qui ne rate aucune occasion de l’insulter. Il n’y a qu’à voir la réaction du premier ministre de cet Etat qui dit à la face du monde qu’il ne respectera pas la dite résolution.
Le deuxième évènement vient d’avoir lieu 29 décembre 2016 où pour la première fois depuis la guerre en Syrie en 2011, l’ONU est mise sur la touche. En effet la Syrie et l’opposition syrienne avec l’appui de la Russie et de la Turquie viennent d’annoncer un cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui minuit. L’ONU écartée ! Et que dire des puissances qui ont joué aux cow-boys en finançant et en armant les oppositions en Syrie ? Comme le dit l’adage populaire, l’ONU et ces puissances ont récolté un grand camouflet, en quelque sorte en semant le vent ils ont récolté la tempête qui les a mis hors jeu. Ça va être dur pour eux d’avaler le poison de la défaite. Attendons-nous à ce qu’ils réagissent. Mais comme les forces qu’ils soutenaient viennent de signer le cessez-le feu, ils vont lâcher leurs bataillons médiatiques pour diminuer l’impact de l’évènement. Ces médias sont habitués à tirer des plans sur la comète comme ils l’ont fait lors de l’intervention de la Russie en septembre 2015. Ils avaient prédit le bourbier à l’armée russe et aujourd’hui Poutine vient d’annoncer le retrait d’une partie de ses troupes en Syrie. Ils avaient spéculé sur l’extension de la guerre après la chute d’Alep et voilà que les protégés ‘’modérés’’ de la Turquie et le ‘’fameux’’ Conseil National Syrien (CNS) de l’opposition à l’étranger viennent de signer un accord en trois points pour la cessation des combats. Je fais état de ces deux évènements pour dire que l’ONU a intérêt à se réformer si elle ne veut pas connaître le sort de la société des nations (SDN 1920/1946) qui a été balayée en raison de son impuissance entre les deux guerre mondiales. Les organisations rattachées à l’ONU, l’UNICEF, la FAO, l’UNESCO etc font du travail. Cependant il ne faut pas perdre de vue que la raison d’être de l’ONU est la préservation de la paix, donc un objectif éminemment politique. Son échec en Palestine et en Syrie entre autres l’oblige à revoir son fonctionnement. Depuis déjà un certain temps les ‘’petits pays’’ demandent des réformes pour qu’ils aient droit au chapitre. Il faut espérer que la Palestine et la Syrie leur fourniront des arguments pour arriver à leur objectif.
Pour revenir au cessez-le feu décrété en Syrie aujourd’hui, j’avais décrit dans l’article du 26 décembre ‘’Alep : Adieu veau vache cochon ou les rêves perdus’’ les conséquences possibles à la suite de la libération d’Alep. Certes le chemin pour arriver à une paix durable est semé d’embuches mais à l’évidence les protagonistes (les Syriens) ont compris qu’ils ont plus a gagné avec la paix qu’à continuer à s’entretuer. Quant aux puissances, la Russie et la Turquie qui garantissent ce cessez-le feu, chacune d’elle pense atteindre par ce biais son objectif. La Russie fait la démonstration de sa force et son habilité à l’utiliser. Elle envoie un double message, les menaces (les sanctions de l’Europe et les USA) ont fait choux blanc et son engagement auprès de ses alliés sont solides.
Quant à la Turquie, elle est acculée dans ses contradictions avec son allié américain et l’Union européenne. Elle est aussi ébranlée par la reprise des combats des Kurdes avec lesquels elle avait calmé le jeu depuis l’arrestation d’Abdullah Ocalan, le dirigeant du PKK il y a une quinzaine d’années. Elle décide aussi de mettre de l’huile dans les rouages de ses relations avec Assad. Enfin, elle pense régler sa bavure avec la Russie pour calmer la rage de ce pays qui n’a pas digéré la destruction d’un avion de combat de son armée. Tous ces revirements ont une cause principale, éviter à tout prix la constitution d’une entité autonome kurde aux frontières turques. Erdogan a compris que ses amis occidentaux n’ont ni l’envie ni la capacité à l’aider pour éviter pareille catastrophe. Seuls les forces sur place ont la possibilité de lui venir en aide…
Il est urgent de nous pencher sur les problèmes internationaux qui permettent aux lecteurs de faire le lien entre les évènements du monde et la situation dans notre pays. On l’a vu hier avec la guerre en Afghanistan d’où "nos" islamistes sont revenus pour mettre en pratique leurs ‘’connaissances’’. On le voit aujourd’hui avec le prix du pétrole fixé à Londres et qui se traduit du jour au lendemain sur le quotidien de la société. On le voit aussi avec la Libye qui devient la "nouvelle terre de la Hijra" à la suite de la déroute des intégristes en Syrie et en Irak. Bref, l’on sait depuis toujours qu’il y a un lien dialectique entre les affaires étrangères et la politique intérieure. Ceux qui l’oublient le paient cher généralement. Et les exemples ne manquent pas par les temps qui courent.
Ali Akika, cinéaste
Commentaires (5) | Réagir ?
merci
L'ONU et toutes ses instances du conseil de sécurité en passant le FMI ne font et n'apportent que du bien pour les Occidentaux et les USA et le monde arabe et musulman n'en fait que payer les prix de la perte totale de la Phalestine jusqu'à la destruction de l'Irak; de l'Afghanistan et la Libye par les fautes exactement de cette ONu sous dictat et dont personne ne reconnait ses recommandations ni n'exécute ses traités d'où elle ne représente que des individus qui siègent et condamnent les petits pays sous sa couverture et tous ceux qui l'ont reconnus n'en payent que les frais de leur naiveté par contre ceux qui s'en passent de toutes ses décisions ils gagnent du terrain dans tout à commencer par la sécurité et l'exemple d'Israel et de la Corée du Nord sont les grands exemples. Donc où sont les arabes et les musulmans dans cet espace.......... certainement dans le néant.
CE N'EST PAS LA FAUTE A L'ONU SI TES FRERES ARABES S S'ENTRETUENT ENTRE EUX, EN IRAK, EN SYRIE EN AFGHANISTAN, AU LIBAN, AU YEMEN CEST PLUTOT TES COUSINS DU DAESH QUI SEMME LA MORT SUR LEUR OUMA