Saint Augustin et les Barbares, les effets de l'acculturation
L'une des figures iconoclastes du monde berbère antique, détonne par l'ampleur de la méprise envers la population paysanne. A fortiori, l'acculturation qu'il a assumé, lui fait subir à postériori les affres de la collaboration aux yeux de l'écrivain Kateb Yacine.
Dans un entretien pathétique qu'il a accordé à Tassit Yacine, (1) il traite saint Augustin et ses admirateurs algériens, de tous les noms. Nous reproduisons in extenso en bas de page une partie de l'entretien, lorsqu'il dit ressentir un crachat quand saint-Augustin est présenté comme un Algérien. L'intérêt de la reproduction de ces quelques lignes sert, après tout, à démontrer l'effet dévastateur du radicalisme katébien même si son génie déborde sa fulgurante pensée. Des fois, il s'emporte dans des considérations dithyrambiques qui lui occasionnnent énormément d'hostilités comme par exemple la prestation sur la religion musulmane qui est largement diffusée et reprise par les réseaux sociaux. Il n'empêche que des fois, son esprit pétille d'idées étincellentes lorsqu'il dénonce l'appellation Al Djazair donnée à l'actuelle Algérie. La critique littérale qu'il fait du mot Al Djazair, île en arabe, doit être amplifiée, pour dégager l'Afrique du Nord de la représentation géographique décentrée (2).
Il reste que la lecture politique qu'il fait de la relation entre l'Eglise d'Afrique et les donatistes est un raccourci de la question théologique vecue à l'époque. En effet, rien n'est moins sûr de considérer les circoncellions comme l'unique représentant des Berbères qui pour la plupart étaient paiens. L'interprétation quoique abusive faite par Kateb Yacine de l'histoire antique de l'Algérie doit être circoncrite dans le contexte historique des événements. André Mandouze refute catégoriqument l'idée de faire des donatistes, les porte-parole des populations défavorisées des campagnes...(3). Et de surcroît, il n'est pas vérifié que les donatistes étaient bien implantés dans les campagnes, et ce qui semble se confirmer A. Mandouze en étant porte-voix de saint Augustin. Et à postériori, K. Yacine a raison de considérer que l'algérianisation de saint Augustin, sert uniquement d'opération de charme envers l'Occident (4). Par contre, il en est autrement lorsqu'il s'agit pour les Algériens de s'approprier toute leur histoire et de faire connaître au plus grand nombre, les oeuvres d'Apulée, Tertullien, Cyprien et Synésios, etc., au même titre que les universaux musulmams tels que le trio composé d'Ibn Tufaïl, Ibn Bajja et Ibn Rochd, sans oublier bien entendu, Ibn Khaldoun. Dans ce cadre, saint Augustin a une place de choix pour l'étude du christianisme africain. Mis à part les diatribes de K. Yacine, il est plus commode de se représenter l'acculturation comme phénomène majeur qui a touché de plein fouet l'ensemble de la population nord-africaine depuis les premières présences étrangères en Afrique du Nord. Nous effleurons uniquement, la question de la diglossie des locuteurs nord-africains pour nous pencher sur l'usage du mot barbare par saint Augustin et l'idée qu'il se fait de son environnant social. Par ailleurs, nous n'aborderons pas la question théologico-philosophique des "derniers temps" tels qu'il les a vecus au moment de l'invasion vandale ou des "temps derniers" contenus dans "La cité de Dieu". (5)
A l'appui de l'article de N. Tlili (6) le mot barbare est utilisé à bon escient pour désigner tous ceux qui n'intégrent pas la Numidie romano-chrétienne et aussi ceux qui contestent le pouvoir de l'Eglise. Ce dernier recourt seulement trois occurences pour faire témoigner saint Augustin de la façon suivante (7): "Augustine denounced the barbarism of his donatist oponnents who, zealous and stubbon had attacked catholic", aussi, "Besides, during a dual with emeritus, a donatist bishop of Caesarea, he castigated the dual violence of the circoncellions', et de même "in his treatise on the Catechism, Augustine denounces the linguisitc barbarism committed by somme catholic priests while offocialing the mass." En l'occurence, il est fastidieux de répertorier dans ses oeuvres toutes le fois où il emploie le mot barbare.
Il est indéniable que la révolte des autochtones contre Rome et le différend théologique qui l'opposait aux donatistes ont influencé fortement son vocabulaire. D'autant que l'immense arrière-pays selon P. Brown,(8) ressemblait peu à l'Afrique romaine que connaissait saint Augustin. D'autre part, la situation sociolinguistique de l'époque a attiré l'intention des linguistiques et des historiens qui ont formellement reconnu que saint Augustin ne connaissait ni le punique ni le berbère. W. Marçais passe en revue les différentes situations linguistiques qu'a eu à affronter l'évêque d'Hippone. Il traduit en acte l'absence du punique dans le langage augustien lorsqu'il recourt à une comparaison avec l'hebreu, langue qu'il ne connaissait pas non plus. Au final, W. Marçais tranche la question de la connaissance des langues par saint Augustin de la manière suivante: "Mais, il ne savait pas l'hébreu, et cela ne l'a pas empêché de faire la comparaison. Quant au libyque, les choses sont plus nettes et pourtant W. Marçais tranche avec hésitation le problème ethnolinguistique vécu par saint Augustin. Par le biais du punique, il met en demeure l'acculturation de la population et l'orientalisation des origines lorsqu'ils évoque la réponse des paysans qui se considérent toujours en punique de "Cananéens" (9).
Ainsi, il se dessine un monde à trois cercles ethnolinguistiques, le romano-latin, le punique et le libyque, du plus rapproché de la koiné au plus barbare. Ces cercles ethnologuistiques sont vraisemblablement traversés par le bi ou le trilinguisme, situation non élucidée par le discours augustinien. M. Simon (10) reprend à sa manière le problème en évoquant la traduction par saint Augustin d'un proverbe punique parce que les auditeurs ne connaissaient pas tous la langue de Carthage. Il finit par admettre, en se référant à l'évêque de Fussala qui lui connaissait le punique pour se faire entendre de ses fidèles, une différentiation linguistique entre la campagne et la ville. Il traduit la réalité linguistique de l'époque de la façon suivante: "Il parait normal par conséquent d'admettre que si certaines régions sont restées à peu près exclusivement berbérophones, si dans certains autres, en particulier dans les villes, l'on parlait à la fois latin et punique, d'autres ont pu combiner l'usage du libyque et du punique, voire même du latin." C'est vraisemblablement cette réalité sociale étendue en profondeur à la vie des paysans, par l'usage de trois langues (latin, punique et libyque) qui reflète le mieux la restriction de l'univers de saint Augustin. La langue parlée fait écho à la limite cognitive hors de l'Eglise qu'avait saint Augustin de son environnement.
Notons par ailleurs que M. Coltelloni-Trannoy(11) ne mentionne en aucune façon ni Apulée qui excellait dans la langue grecque ni "même par la traduction", l'usage qu'en faisait saint Augustin. En, effet l'utilisation du grec en Afrique du Nord remonte au roi Massinissa, férule de l'héllénisme. Par contre, la présence grecque en Afrique du Nord remonte au moins aux premiers échanges libyco-grecs qui s'échellonnent depuis le deuxième millénaire A.J.-C jusqu'à une date tardive du premier millénaire. D'autant que Cyrène a été un foyer important de la culture grecque. Bref, l'évocation de toutes ces langues donnent en général, un aperçu plus précis des échanges linguistiques en Méditérranée orientale qui aux dires des historiens, était à l'époque un intense foyer des échanges économiques. D'autant que commerçants utilisaient plusieurs langues de communication. Du coup, la maîtrise par les écrivains de telle ou telle langue, traduit au mieux, le phénomène de l'acculturation d'une partie de la population nord-africaine, durant toute la période antique.
Postscriptum
Le plurilinguisme de l'écrit en Algérie
Certes, dans ce qui précède, il y a beaucoup de questions qui restent en suspens. Mais on peut d'ores et déjà extraire au moins une similitude dans l'usage des langues entre le passé antique de l'Algérie et le présent. Naguère, l'écrivain algérien K. Yacine a considéré que la langue française qu'il utilise et "un butin de guerre". mais voilà que la possession et la maîtrise d'une langue créent un rapport complexe entre l'écrivain et les lecteurs. En prenant en considération le travail de K. Yacine, il semble plus simple de prendre comme exemple, le théâtre. Quoique'écrites en français, les pièces de théâtre presque toutes ont été jouées en arabe dialectal. La mise en scène traduit aux yeux de l'écrivain algérien, une profonde inspiration poplulaire. Cette empreinte katébienne demeure une marque de fidélité au nationalisme algérien. Le roman ne fait pas autre chose que de rendre à Nedjma, l'image iconique de l'Algérie.
La génération suivante représentée par Rachid Boudjedra (La répudiation) se penche sur la description de la société algérienne traditionnelle. Sur beaucoup de thèmes, ce dernier passe au crible, les entrailles sociales de l'Algérie mais hélas, dépourvu d'une vigilance politique, il ne commet aucun lèse-majeste en soutenant aveuglement le régime algérien. Il se démarque de beaucoup d'autres en s'initiant à l'écriture romanesque en arabe. Sur ce point, il est tout à fait logique de se conformer aux arabesques adoptées par Tahar Ouattar (et tant d'autres) qui s'est distingué par des causeries et un style romanesque simplifié (Al Zilzal) d'un arabe standard, proche de l'écriture journalistique.
En lieu et place de toute une génération d'écrivains kabyles, en premier, Rachid Alliche (Asfel ou le sacrifice rituel) donne à la langue berbère, transcrire en caractères latins, toute la dimension romanesque tirée de la tradition orale. La présentation que fait du récit D. Abrous, illustre à bien des égards comme elle le dit si bien, "l'introspection ponctuée d'un harcelement obsessionnel de l'Histoire."
La nouvelle génération incarnée par K. Daoud (Mersault, contre-enquête) et les autres, posent le problème de l'universalité de l'oeuvre. K. Daoud se penche sur le cas de Albert Camus, décrié par beaucoup de nationaux algériens pour sa faveur déclarée envers sa mère c'est à dire la France, la résurrection des personnages du passé met en lumière ce que l'on ne veut pas voir de la colonisation. Il se dégage, une ambivalence des personnages qui amplifie les malentendus des lecteurs. F. Colonna (Le meunier, les moines et le bandit) ne fait pas autrement en rappelant dans son roman historique, les liens qui unissent le colon et le colonisé.
En définitive et en dehors de qui ressort de la compétence des linguistiques, le plurilinguisme reflète la réalité d'une situation schizophrénique de la non reconnaissance par la fuite en avant des administrateurs de l'Etat, de la chose parlée que les linguistes maghrébins appellent glottopolitique. La langue française outrageusement dénoncée par l'impact de l'aliénation, procure pourtant à beaucoup de personnes, la satisfaction de dire les choses et d'écrire les mots que nous caractérisons par le phénomène de la parole inintérrompue connu sous le nom de la loi Zipf. La langue arabe quant à elle, crée un amalgame des genres sous forme de repoussoir du parler populaire. Cette langue sanctifiée par l'Etat et sacralisée par le Coran, reste tout autant une langue de l'élite que son apprentissage forcé a produit l'infame déculturation de la population. Osons dire qu'elle sert les défenseurs de la ploutoglossie. Pourtant à l'écoute des locuteurs maghrébins, il se crée une situation linguistique qui rappelle la lingua franca qui donne le ton à l'agencement sans transition pour les bilingues, des mots de l'arabe et de ses dérivés et du français. Toute chose égale par ailleurs, le berbère subit les mêmes pénétrations par l'emprunt à l'arabe et au français.
Y a t-il matière à dramatiser la situation du berbère comme le fait S. Chaker (Les Berbères, du mythe à la réalité politique) qui dénonce le danger de l'arabe dialectal pour la survie du berbère ou bien faut-il voir dans le plurilinguisme un état de faits, inséparable de l'expression identitaire ? Sur ce problème précis, nous inversons les rôles en majorant l'influence historiquement datable du berbère au moins sur le phéncien pour la formation du punique et de l'arabe dialectal.
Le post postscriptum
Depuis la pemière version de ces pages, nous avons enrichi notre documentation sur l'image barbare du Berbère véhiculée par un certain nombre d'écrivains. Pour le le moment, nous disposons d'un dossier qui comporte pas moins de sept références dont celle de E. Wolff citée à la note 10. D'ores et déjà, nous pouvons citer celui de F. Cheriguen, Barbaros ou Amazigh. Ethnonymes et histoire politique en Afrique du Nord, Mots no 15, Octobre 1987;
Par ailleurs, la question de la langue de l'autre chez les écrivains algériens telle qu'elle a été étudiée par K. Harchi -Je n'ai qu'une langue, ce n'est pas la mienne- mérite un approfondissement afin de pouvoir circonscrire l'exercice de la langue de soi comme phénomène de la transformation des langues de contact, le punique, l'Azer et l'arabe dialectal, etc. Par contre, il n'est pas exact de considérer l'autobiographie de K. Derrida -Le monolinguisme de l'autre- comme le bon exemple à prendre pour examiner la tension linguistique vécue par les écrivains maghrébins.
F. Hamitouche
Notes:
1- T. Yacine, Aux origines de la culture du peuple: entretien avec Kateb Yacine,Awal no 9, 1992.
- K.Y.- l'Algérie romaine. L'Algérie chrétienne, on en a parlé.
On aprésenté saint Augustin comme Algérien et moi, j'ai eu la térrible surprise, après l'indépendance, de voir des personnages officiels faire des conférences à Souk-Ahras sur saint Augustin.
T.Y- Et alors! Est-ce une surprise agréable ou désagréable?
K.Y- Moi, j'ai ressenti ça comme un crachat. Pour moi saint Augustin, c'est Massu parce qu'il a massacré des donatistes, ceux qui étaient des chrétiens sincères. Ils avaient pris position pour les insurgés et les ouvriers agricoles qui se battaient contre les latifundia, contre les colons romains, exactement comme nous contre les Français. Saint Augustin a appelé à la répression et la répression a été atroce. Ca a été un massacre.
Fêter saint Augustin, qu'est ce que cela veut dire ? Pourquoi? Parce qu'il est né en Algérie. Dans ce cas-là, Camus aussi est né en Algérie. Et beaucoup de gouverneurs généraux.
2- Lire dans les cartes, le monde des livres du 09/03/1993. Il est clairement établi, une centralité mecquoise qui décentre l'écoumène des Amazighs.
3- A. Mandouze, Le donatisme représente-t-il la résistance à Rome de l'Afrique antique, Assimilation et résistance à la culture gréco-latine, Travaux du XIè congrès international d'études classique, Madrid, 1974.
La carte reproduite par S. Lancel -Actes de la conférence de Carthage Volume IV, Editions Lecerf, Paris, 1991- atteste de la faible implantation des évechés dans la campagne des Maurétanies césarienne et tingitane. Nous ne savons pas grand-chose des cas de la tripolitaine et de la cyrénaique. Pas la moindre de la présence chrétienne au Sahara dans l'antiquité.
4- Actes du colloque international: Saint Augustin, africanisme et universalité, Alger-Annaba, 2001.Le discours de A. Bouteflika est explicite à ce sujet:"... ce rappel de son appartenance à la généalogie des Algériens d'aujourd'hui, occulté trop souvent par la dimension d'universalité de son oeuvre, permet de souligner et de mesurer l'apport de nos ancêtres, avant même, leur participation à la civilisation islamique, au progrès universel et, plus précisèment, dans la formation de la pensée occidentale.p, 44.
5- F. Châtelet, Questions-Objections, Editions Denoel, Paris, 1979. Pour lui, L'explication augustinienne de l'événement - le sac de Rome par Alaric- et pour nous- la prise d'Hippone par les Vandales-, de cet événement, revient à intégrer dans un tout le sens déjà donné. Et ce sens qui se profile, sans doute, dans le temps est, dans sa nature, extratemporel. L'accent du passé, p, 35.
6- N. Tlili, "The image of the barbarians and the barbarism in the north roman Africa", L'Africa Romana, Sassari, 2010.
7- Idem, Notes 52, 53, 54
8- P. Brown, "La vie de saint Augustin", Editions du Seuil, collection, points, Paris, 2001. Le chapitre 35 intitule: la fin l'Afrique romaine, reprend en grande partie les préocupations de saint Augustin au sujet des barbares.
9- W. Marçais, Saint Augustin et le problème de la survivance du Punique, Revue africaine, Alger, 1950, p, 272-281.
Sur ce point nous répertorions, le même style de récits des origines qu'il faut comparer avec celui des généalogistes berbères mis a l'index par Ibn Hazm, l'andalou de Courdoue. Par conséquent, il y a de quoi s'intérroger sur le leg historique d'une telle aversion antique de la généalogie qui a subsisté jusqu'aux temps de l'islam maghrébin. Pour le moment les travaux de Y. Modéran - Botr et Branès: sur les origines du dualisme berbère médiéval, Mutations d'identités en Méditerranée, moyen-âge/ époque contemporaine, ne permettent pas de démontrer la filiation narrative des deux traditions. Par contre, nous prenons pour acquis, la datation des affrontements en Andalousie, entre les clans arabo-berbères ou arabes et berbères de la fin du XIè siècle, comme possiblité d'explication de la lutte idéologique et généalogique qui allait définitivement alimenter la dichotomie entre les Arabes et les Berbères. A. Ibn Khaldoun s'en inspire allègrement pour se doter d'une généalogique himrayite sur-mesure afin de conforter son aieul Kuraib ibn Uthman ibn khaloun qui avait combattu aux côtés des Branès, les Botr.
10- M. Simon, Punique ou Berbère ? Note sur la situation linguistique dans l'Afrique romaine, Mélanges offerts à Isodore Levy, Bruxelles, 1955.p, 623. D'un avis contraire E. Wolff (Culture et barbarie chez Apulée, Figures de l'étranger autour de la Méditerranée antique, A la rencontre de l'autre, L'Harmattan, 2009. croit que saint Augustin faisait des comparaisons entre le puniquee et l'hebreu. Il ajoute:" Il connaissaint donc assez bien le punique, ce qui n'est pas étonnant puisqu'il fallait le parler (du moins le punique évolué et altéré du IVè siècle, qu'on appelle le néo-punique) pour se faire entendre dans les campagnes et les petites villes", p, 414. Il renvoie à S. Lancel, " la fin et la survie de la latinité en Afrique du Nord, Etat de questions, REL, 59, p, 272.
11- M. Coltelloni-Trannoy, L'usage du grec dans les royaumes et les provinces romaines d'Afrique, Identités et cultures dans l'Algérie antique, PUR, 2005. Nous avons été stupéfait par l'absence de toute référence à Apulée et plus particulièrement à Cyrène, important foyer de la culture grecque qui a vu naître synésios (370-413)- qui rappelons-le, peut aussi faire l'objet comme saint Augustin d'une étude sur son acculturation- alors qu'elle évoque le récit d'une réception fastueuse, quand Mssinissa accueillit Ptolémée VIII Evergère II, alors roi de Cyrène.p, 72. C'est une traduction des moeurs et coutumes protocolaires de l'époque.
Commentaires (5) | Réagir ?
Les Populations Amazigh de l'Afrique du Nord ne peuvent pas reconnecter avec leur passes historiques et culturelles et tout ce qui vas dans le meme sense, a savoir les reperes culturelles et ancestrales. Pourquoi ? ils sont colonises et n'ont aucun controle de leur avenir ou de leur choix! Ce discours sur Saint Augustin ne mene a rien car la route est balisee par des avis fais sous pression et sans expertise dans le domaine. Il faudras attendre que un pays Amazigh prenne place dans l'echiqier Nord Africain pouvoir avoir une discussion rationelle a la tele ou dans les journaux ou a l'universite pour retablir le passe, ses empreintes sur les future decisions dans tous les domaines.
Disons tout simplement que l' heure n est pas a ce genre de discours ou de recherches. Nous savons que nous sommes un peuple d'etnie Amazigh et non arabe cela est plus que suffisant pour pactiver le combat qui nous avons commencé et qui doit prendre place sur tout lerterritoire de l'Afrique du Nord (Thamazgha) avant que les arabes nous fassent avaler notre extrait de naissance pour ne pas dire nos gènes imazighene
Décidément Saint Augustin, critiqué de toute part....
Comme disait François Mauriac, au plus fort de la guerre d'Algérie, en ironisant : « Saint Augustin, ce bougnoule…» pour rappeler aux français l'immense apport de « l'Afrique indigène » à la civilisation latine et catholique. Et dans le cas de Kateb Yacine, disons : « Saint Augustin, ce harki…» qui a vendu ses « frères indigènes » à l'occupant romain.
J'ai un immense respect et une admiration pour Kateb Yacine, mais je suis pas d'accord de la manière où il a critiqué cet enfant de l'antique Algérie : la Numidie qui a enfanté Saint Augustin et qui fait partie de notre patrimoine historique deux fois millénaire.
Je peux comprendre un peu Kateb Yacine aux idées révolutionnaires dont il se reconnait dans la révolte des ces Circoncellions, ces indigènes berbères, ouvriers agricoles itinérants écrasés par le colonialisme de l'État romain qui les méprise et les massacre au moment de leur révolte. Saint Augustin acceptait mal l'impunité de ces révoltés dont ils bénéficient de fait, en raison de l'incapacité de l'administration romaine de les réprimer, il les dénonce en optant pour la violence contre eux. D'où la critique de Kateb Yacine.
Je recommande un livre que j'ai déjà lu, de Ahmed Akkache, Les guerres paysannes de Numidie. SNED 1973 où il fait le parallèle de ces guerres de paysanneries avec la guerre d'indépendance 1954-1952, dont voici un petit extrait de la préface du livre :
« La lecture de " Les guerres paysannes de Numidie ", nous apprend que la résistance à la domination étrangère, menée par des paysans est une constante, voire une tradition, dans notre histoire nationale. Cette résistance remonte à des siècles, au temps des impérialismes carthaginois et romain et elle s’est toujours basée sur trois revendications sociales et politiques fondamentales : la liberté, c'est-à-dire l’indépendance territoriale, la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme, et la récupération puis la redistribution des terres agricoles. Ce sont là les revendications d’une société égalitaire, solidaire. Notre guerre de libération nationale contre le colonialisme a elle aussi porté ces trois revendications. Est-ce un hasard ? Aucunement. Notre guerre de libération nationale a également été menée essentiellement par des soldats issus d’un milieu rural, issus de la paysannerie dépossédée de ses terres par le colonialisme français. Nos moudjahidines étaient des ruraux dans leur écrasante majorité, et les populations qui ont soutenu l’effort de la lutte étaient en grande partie celles des villages, des dechras, des douars. En cela Ahmed Akkache nous offre dans son livre une leçon magistrale en philosophie de l’histoire. »
Saint Augustin, un « bougnoule » pour les européens et « harki » pour les siens.
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