Sans réformes structurelles, le retour au FMI se précise vers 2019/2020
Le risque comme je l’ai analysé dans maintes contribution est de se retrouver au vu dernières statistiques officielles, incluant pas seulement les biens mais les services et les transferts légaux de capitaux avec un déficit de la balance des paiements de 30 milliards de dollars fin 2016 et donc un puisement dans les réserves de change.
L'Algérie entre le baudet de fonctionnement et d'équipement ne peut continuer à dépenser sur la base d'un cours de 86/88 dollars en 2016 contre 115 dollars entre 2014/2015 alors que le cours fluctuera entre 45/60 dollars le baril entre 2017/2018. Loin des discours euphoriques déconnectés des réalités, l’Algérie a besoin d’un discours de vérité, de plus de rigueur budgétaire conciliant efficacité économique et justice sociale, et surtout d’actions concrètes pour surmonter la crise multidimensionnelle actuelle, en mobilisant tous ses enfants sans exclusive.
1.- Les résultats globaux obtenus en matière des réalisations des échanges extérieurs de l’Algérie pour la période de l’année 2014 font ressortir un excédent de la balance commerciale de 4,63 milliards de dollars US, soit une diminution de 53,49% par rapport à celui enregistré durant l’année 2013. Pour la situation de la balance commerciale en 2015, nous avons une récession de 39,91% par rapport à 2014. Les résultats globaux obtenus en matière des réalisations des échanges extérieurs de l’Algérie pour la période de l’année 2015 font ressortir un déficit de la balance commerciale de 13,71 milliards de dollars contre un excédent de 4,31 milliards de dollars durant l’année 2014.
En termes de couverture des importations par les exportations, nous avons un taux de 73% en 2015 contre 107% enregistré en 2014 avec des exportations hydrocarbures de l’ordre de .94,54. Sur les onze premiers mois de 2016, le déficit commercial de l'Algérie a atteint 17,2 milliards de dollars (mds usd, contre un déficit de 15,39 mds usd à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 11,76%. Les exportations se sont établies à 25,58 mds usd durant les onze premiers mois 2016 contre 32,06 mds usd sur la même période de 2015, soit un recul de 6,48 mds usd -20,22%. Les exportations des hydrocarbures, ont représenté 93,97% du total des exportations, avec un montant de 24,03 mds usd contre 30,3 mds usd à la même période de 2015, en baisse de 6,26 mds usd (-20,66%). Quant aux exportations hors hydrocarbures (6,03% du montant global des exportations), elles ont diminué à 1,54 milliard usd contre 1,76 milliard usd (-12,7%°. Les importations, en valeur se sont établies à 42,78 mds usd contre 47,45 mds usd durant la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 4,67 mds usd (-9,85%). 34%).
2.- En référence aux moyennes mensuelles internationales boursières , moyennes des cotations quotidiennes du Brent daté en clôture à Londres., les moyennes annuelles étant les moyennes des moyennes mensuelles, nous avons eu 79,44 dollars le baril en 2010, 111,22 dollars en 2011, 111,66 en 2012, 108,68 dollars en 2013, 99,02 dollars en 2014, 52,35 dollars en 2015 et 42,65 dollars en 2016, le FMI prévoyant une fourchette de 50/60 dollars en 2017, sous réserve du respect des décisions récentes des pays OPEP et non OPEP, surtout de la Russie, ces derniers représentant 67% de la production commercialisée mondiale. La structure positive ou négative balance des paiements de l’Algérie, seul document valable, incluant le les importations de services ce qu’omet la balance commerciale, dépendra encore pour de longues année du cours des hydrocarbures ne devant plus vivre sur l’illusion de la mentalité rentière. C’est fini un cours de 80/90/100 dollars devant éviter de raisonner sur le modèle énergétique linéaire du passé., devant assister à d’importantes mutations énergétiques mondiales entre 2020/2030 reposant sur un MIX énergétique. L’Algérie a fonctionné selon le FMI entre 2010/2015 entre le budget de fonctionnement et d’équipement environ 115/120 dollars et en 2016 entre 86/88 dollars. Comme je l’annonçais dans plusieurs contributions nationales et internationales, devant toujours distinguer dans la dépense, la partie devises et la partie dinars, au vu des données des 11 premiers mois 2016, ou avec les dérivées plus de 97/98% des exportations proviennent des hydrocarbures, le déficit de la balance commerciale risque de s’orienter vers 20 milliards de dollars. Mais l’on doit inclure les services, en référence à la balance des paiements, seuls document financier significatif, qui ont varié entre 10/12 milliards de dollars entre 2010/2015 et inclure également les transferts légaux de capitaux variant entre 4/6 milliards de dollars/an, le déficit global, malgré toutes les restrictions à l’importation, mesures conjoncturelles, qui ont contribué au processus inflationniste, tournera fin 2016 autour de 30 milliards de dollars.
3.- Face à cette situation économique, une rencontre a eu lieu la mi décembre 2016 Algérie/Afrique rencontre où j’ai assumée la modération de l’atelier "intégration régionale de l’Afrique" à l’invitation non du FCE mais du MAE, rencontre initiée au départ par le Ministère de l’Industrie et le FCE, le Ministère des affaires étrangères (MAE) , ayant pris le train en marche, ayant pour but d’encourager les exportations hors hydrocarbures en Afrique Or, dans la structure des exportations algériennes, les hydrocarbures continuent à représenter l’essentiel des ventes à l’étranger. La question posée est la suivante : quels produits exportera l’Algérie ? Il a été déclaré que bon nombre d’accords ont été signés : l’opinion publique est en droit de savoir le montant de ces accords, et non des promesses sans lendemain, projet par projet et les retombées en balance devises et technologiques sur l’Algérie.
Selon l’avis de la majorité des observateurs tant nationaux qu’internationaux, sans réformes structurelles il sera impossible de dynamiser les exportations hors hydrocarbures horizon 2019/2020. Les réformes structurelles douloureuses à court terme mais porteuses d’espoir pour la population algérienne à moyen et long terme afin d’éviter la marginalisation de l’Algérie au sein de l’économie mondiale impliquent une moralité sans faille de ceux qui dirigent la Cité et un dialogue productif.
Loin des discours euphoriques déconnectés des réalités, l’Algérie a besoin de profondes réformes structurelles qui déplacement forcément des segments de pouvoir assis sur la rente, d’où des résistances en dénaturant les réformes nécessaires, d’un discours de vérité et de tolérance et surtout d’actions concrètes pour surmonter la crise multidimensionnelle actuelle, en mobilisant tous ses enfants, tenant compte de leurs différentes sensibilités.
L’Algérie a le choix : ou continuer dans la voie actuelle et aller directement vers le FMI horizon 2019/2020 avec des incidences politiques, socio-économiques et géostratégiques au niveau de la région, ou faire les réformes structurelles, devant profiter de cette aisance financière relative de court terme (entre 112/115 milliards de dollars de réserves de change fin 2016), pour amortir les chocs sociaux.
Dr Abderrahmane Mebtoul,
Professeur des universités, expert international
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merci pour l'info