La Journée internationale de lutte contre la corruption boudée par le gouvernement
Cette journée internationale est manifestement boudée par le gouvernement et la société civile interdite de célébration, dénonce l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) dans le communiqué suivant.
1. L’Assemblée générales des Nations Unies en 2004– dans le prolongement de l’adoption en 2003 de la Convention contre la corruption -, avait décidé de faire de chaque "9 décembre" une "Journée" contre ce fléau.
2. Pour rappel, l’Algérie avait ratifié en avril 2004 cette importante Convention, ratification suivie de la promulgation de la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, mais 10 longues années plus tard, même très insuffisante, cette loi est restée lettre morte.
3. Les gens pensent souvent qu'ils sont à la merci de la corruption et que celle-ci n’est qu’un "mode de vie". Cependant, toutes les sociétés, tous les secteurs et tous les citoyens bénéficieraient de rompre la chaîne de la corruption dans leur vie quotidienne.
4. Le gouvernement algérien a tout faux en matière de lutte contre la corruption : pas de volonté politique, mauvaises lois, représailles systématiques contre les dénonciateurs de la corruption et les donneurs d’alerte, répression contre les corrompus à la tête du "client", etc.
5. Même la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, pourtant décidée par les Nations unies, est boudée par les pouvoirs publics, et la société civile – dont l’AACC -, est toujours empêchée de la célébrer !
6. Du côté de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) : c’est le silence total ! La nouvelle équipe qui le dirige et qui a prêté serment le 22 septembre dernier n’a plus donné signe de vie depuis, et rien n’indique que le 9 décembre sera marqué par une quelconque activité. Le site Internet de l’ONPLC (onplc.org.dz), à 48h de l’évènement , est muet à ce sujet.
7. L’AACC est - aujourd’hui, plus que jamais-, convaincue que la lutte contre la corruption est avant tout politique. Information, transparence, contrôle, réforme, participation populaire, citoyenneté sont les maîtres mots d'une avancée nécessaire qui se déclinerait en libertés à conquérir, en responsabilités à prendre, en ouvertures du pouvoir à d'autres secteurs de la société. Il faudrait pratiquer des brèches dans le mur bétonné du silence, redéfinir la loi pour ramener les institutions près du peuple, casser les monopoles politiques, militaires et économiques pour donner à cette société la possibilité de se battre pour elle même et de devenir une société de citoyens et enfin, déstructurer les réseaux de la corruption, mais la justice est complètement inféodée au pouvoir. Une des alternatives au phénomène de corruption se trouve dans la protection des dénonciateurs, la bonne gouvernance et la démocratie participative.
Pour l’AACC, Djilali Hadjadj, porte parole
Commentaires (3) | Réagir ?
MERCI
merci