Issad Rebrab : "Il nous faut des hommes qui prennent des décisions très rapidement"
Dans un entretien-fleuve accordé à Jeune Afrique de cette semaine, Issad Rebrab, patron de Cevital, revient longuement sur ses projets en Algérie et à l’international.
C’est un Issad Rebrab à l’assaut de l’Amérique du sud qui se dévoile ici. Echaudé par les nombreux blocages en Algérie, le patron de Cevital est allé donc prospecter ailleurs. Au Paraguay, le patron Cevital est intéressé par le secteur de la viande. Au Brésil, c’est la sidérurgie. "Pour un dollar symbolique, les Brésiliens ont ainsi accepté de nous céder 1000 ha pour la réalisation d’un projet dans le minerai de fer pour lequel Cevital possède un marché aussi bien en Europe qu’en Algérie. Sauf que, nuance Rebrab, ce projet sidérurgique nécessite un investissement de 1,5 milliard de dollars, et que Cevital ne peut pas le financer dans la mesure où la loi nous interdit de sortir de l’argent, le président brésilien nous a donc recommandé auprès de la Banque nationale d’investissement qui encourage les investissements étrangers pour nous accompagner dans ce projet." En Italie, il a racheté les aciéries Lucchini. Il affirme que "nous avons bénéficié du savoir-faire dans les aciers spéciaux de ce deuxième sidérurgiste en Italie, qui fabrique notamment les rails de chemins de fer", souligne-t-il. En France, il a acquis Oxxo et Brandt. "Notre objectif était de redonner vie à ces sociétés pour maintenir les emplois en France. Ajoutons : "Nous bénéficions des marques que nous avions rachetées et du réseau de distribution au niveau mondial".
Sidérurgie, agroalimentaire, grande distribution, automobile, presse, aucun secteur économique ne semble échapper à l’investissement Cevital. Pour autant, Rebrab ne veut pas s’arrêter. "Nous avons encore beaucoup d’ambitions autour du pipelines".
Malgré les blocages, le groupe continue d’investir en Algérie. Il annonce le lancement d’une usine laminoir à Oran qui démarrera sa production en 2017. "Il y aura aussi le grand projet de Brandt à Sétif, qui emploiera 7500 salariés", précise Issad Rebrab. Troisième grand projet : l’unité de trituration de graines oléagineuses de Bejaia qui va faire passer l’Algérie du stade d’importateur à celui d’exportateur".
La crise qui frappe à la porte de l’Algérie n’échappe pas à Cevital. Et ne le laisse pas indifférent. Il estime que "n’importe quel économiste vous dira combien il est suicidaire pour un pays que son économie repose sur un seul produit". Issad Rebrab rappelle l’urgence de la diversification de notre économie. Faisant une projection sur 2030, il s’interroge dans Jeune Afrique : "Comment va-t-on s’en sortir si notre économie continue à dépendre des hydrocarbures ? C’est intenable. Ce ne sont pas les idées qui manquent mais l’absence de décision". Il assène cette déclaration très à propos : "Il nous faut des hommes qui prennent des décisions très très rapidement".
Sur le médias, Issad Rebrab explique qu’il a voulu aidé les actionnaires d’El Khabar en voulant racheter des parts du groupe. "Plus tard, les choses ont été mal interprétées. La justice a pris sa décision, je la respecte. A la lumière de cette affaire qui a créé une véritable crise de confiance, le patron de Cevital est manifestement passé à autre chose. "Les médias ne sont pas une priorité de Cevital. Ce n’est pas ma tasse de thé".
Le groupe Cevital c’est 4 milliards de chiffres d’affaires et une croissance de 30%, annonce-t-il. "Il est le deuxième contributeur en fiscalité après Sonatrach", précise enfin Issad Rebrab.
Yacine K.
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