Personne ou presque n'attendait si haut le très conservateur François Fillon. Il étrille Nicolas Sarkozy et dépasse de loin Alain Juppé. Ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans, il a dû ravaler sa colère et subir les saillies de l'ancien président jusqu'à 2012. Mais Fillon qui risque de devenir le candidat de la droite à la présidentielle est surtout connu pour ses positions très conservatrices et une lecture de l'histoire de France très orgueilleuse.

Porté par une frange de la droite libérale très catholique, l'ancien maire de la petite ville de Sablé-sur-Sarthe (ouest de la France) ne veut pas entendre par exemple de la repentance concernant la colonisation. Mieux encore il estimait en août dernier à partir de son fief sarthois que "la colonisation de l'Afrique est un partage de culture française" ! Si l'on suit le raisonnement de ce candidat, les enfumades, les massacres de villages entiers en Algérie, les tortures les plus inhumaines, les disparitions et les centaines de milliers de morts sont à mettre sur le compte de la volonté de la France d'apporter "aux sauvages" la civilisation !!!

Sur un plateau d'une émission politique en octobre, il déclarait : "Je ne changerai pas d'avis. L'histoire de France, c'est l'histoire de France, elle correspond à des époques, à des mœurs, elle s'inscrit dans une histoire de l'humanité", a-t-il dit, tout en reconnaissant que "bien sûr que l'esclavage est un crime, bien sûr que la colonisation aujourd'hui, avec les critères qui sont les nôtres, est un crime".

François Fillon c'est aussi un programme de réformes très libérales : abrogation de la durée légale du travail (avec un plafond de 48 heures hebdomadaires sans augmentation de salaire), âge de la retraite repoussé à 65 ans, dégressivité de l’assurance-chômage (limitée à 75 % du salaire au lieu de 90%), etc. Autant dire que c'est un programme qui aurait fait pâlir Margaret Thatcher !

Conservateur et attaché à cette France très attachée au catholicisme, François Fillon est aussi contre le mariage pour tous ou l'avortement.

Dimanche prochain, les électeurs de la primaire décideront s'il sera leur candidat à la présidentielle française d'avril 2017.

L.M.A.

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