Tchad : arrestation et répression d'une marche de l'opposition

Le président Déby ne tolère pas l'opposition.
Le président Déby ne tolère pas l'opposition.

Plusieurs opposants ont été interpellés jeudi à N'Djamena où le régime du président tchadien d'Idriss Déby Itno a interdit un meeting de l'opposition et désamorcé sa motion de censure à l'Assemblée, sur fond de profonde crise sociale.

Il y aurait une trentaine de personnes arrêtées et internées au centre de coordination de la police judiciaire, a indiqué par mail à l'AFP le chef de l'opposition Saleh Kebzabo, qui mentionne notamment l'arrestation du chef d'un parti, Mahamat Bechir Barh.

Les incidents ont éclaté en fin d'après-midi quand les opposants ont voulu marcher vers le stade Abena après avoir tenu une réunion publique au siège du parti de M. Kebzabo, l'UNDR. Ils s'étaient repliés dans ce local faute de pouvoir tenir meeting dans le stade, entièrement quadrillé par les forces de l'ordre, avec des policiers et des gendarmes à l'intérieur. Après 15 minutes, des forces de l'ordre nous ont attaqué avec des jets de gaz lacrymogènes dans la rue, puis le cortège s'est dispersé, a témoigné M. Kebzabo, précisant que ces gaz lacrymogènes avaient aussi visé une voiture à bord de laquelle se trouvaient trois de ses enfants.

Après nous, ils ont attaqué le siège de l'UNDR à coups de gaz et brutalisé la sentinelle, accuse le leader de l'opposition. Le ministre de la Sécurité publique avait prévenu dès mercredi que le meeting de l'opposition était interdit.

M. Kebzabo a indiqué qu'il envisageait de saisir la Cour suprême contre l'interdiction de la manifestation, mais les magistrats sont en grève, a-t-il relevé. Ces magistrats sont en grève pour protester contre la baisse des indemnités des fonctionnaires. La veille de l'investiture du président Déby le 8 août pour un cinquième mandat, un jeune homme avait été tué lors d'un rassemblement maintenu par l'opposition malgré son interdiction par les autorités.

Jeudi matin, à l'Assemblée nationale, l'examen d'une motion de censure a été reporté sine die faute de quorum de députés présents, a constaté un correspondant de l'AFP. Les élus de la majorité ne sont en effet pas venus en séance à l'appel du président. Il y avait 110 absences sur 184 députés, a précisé à l'AFP M. Kebzabo, également député. Les députés d'opposition voulaient sanctionner le gouvernement du Premier ministre Albert Pahimi Padacké pour sa gestion de la grave crise que traverse le pays victime de la chute des cours du pétrole. Le vote devait se faire à bulletin secret.

Le gouvernement a annoncé 16 mesures d'économie en septembre. Des voix se lèvent contre ces mesures d'austérité au sein même de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, rapportait en octobre un média tchadien en ligne, TchadConvergence.

L'opposition dénonce tout autant la situation sociale que le régime de fer d'Idriss Déby, dont elle qualifie la réélection en avril de hold-up électoral. Premier allié de la France dans la région contre les jihadistes, M. Déby avait été réélu dès le premier tour avec près de 60% des voix devant M. Kebzabo crédité d'un peu plus de 12% des suffrages.

AFP

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adil ahmed

merci pour les informations

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adil ahmed

merci