Djemaâ Djoghlal, une grande Auressienne, vient de nous quitter
Grande figure du féminisme algérien et symbole incontournable du militantisme culturel dans l’Aurès, Djemaâ Djoghlal s’est éteinte ce matin dans un hôpital parisien.
C'est une grande conscience du pays des Aurès qui vient de s'éteindre en exil. Une femme de coeur et d'esprit. Djemaâ Djoghlal avait l'estime de sa génération et des suivantes.
Native de Khenchela et cousine du chahid Abbas Laghrour, Djemaâ Djoghlal a quitté l’Algérie à l’âge de 5 ans pour rejoindre son père en France où il était un militant très actif au sein du FLN.
Sociologue de formation, Djemaâ Djoghlal a beaucoup écrit dans la presse nationale sur le patrimoine culturel chaoui et amazigh en général, elle a également publié d'importantes contributions sur l’histoire de la guerre d’indépendance dans l'Aurès-Némemcha.
Avec Ammar Negadi, autre grande figure du militantisme amazigh, elle a entrepris un travail colossal de collecte d’archives sur l’histoire et la culture chaouie . Après sa mort, Ammar Negadi lui a légué un fonds de 3500 livres, et avec le sien, composé de 2000 titres, Djamaâ Djoghlal n’a pas pu réaliser le rêve de Negadi à savoir la création d’une bibliothèque dans l’Aurès.
Djemaâ Djoghlal, se sachant malade, a consacré les cinq dernières années de sa vie pour se battre contre la bureaucratie algérienne afin de pouvoir faire parvenir son fonds de livres et documents historiques à l’université de Batna et de Khenchela.
Femme de conviction, Djemaâ Djoghlal a toujours défendu ses idées sans aucune concession, sa disparition est une grande perte pour l’Aurès et pour l’Algérie.
Le corps de la défunte sera inhumé chez elle à Khenchela dans les prochains jours.
Jugurtha Hanachi
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