La culture est un ciment pour la société
Sans doute, on a plus que jamais besoin de la culture en Algérie pour enrayer cette inexorable montée du pessimisme chez nos jeunes.
Dans une société en crise comme la nôtre, celle-ci sert de lien, de ciment et de lieu où l'espoir, le rêve, la créativité et l'imaginaire sont largement permis.
Par le biais de la culture, on peut facilement casser les tabous qui restreignent la liberté d'expression de nos citoyens, démonter leurs préjugés, inventer des approches sociétales et éducatives généreuses, inviter les autres à la connaissance, au partage et aux échanges fructueux dans la convivialité, élever l'éducation citoyenne au summum des principes fédérateurs qui régissent les liens entre les individus et encourager le vivre-ensemble de façon à ce que la paix sociale soit la finalité de tout un chacun. Ce qui est à même de dessiner des pistes nouvelles pour l'avenir et de huiler les ressorts d'une aventure collaborative inédite à large échelle.
Sous d'autres cieux, nombreux sont les artistes, les créateurs, les intermittents du spectacle, les bénévoles, les mécènes et les amateurs des beaux arts en général qui s'investissent au quotidien, sacrifiant même leurs propres moyens dans le noble et unique objectif de préserver le patrimoine culturel de leurs pays. Ils n'ambitionnent rien de moins que de réinventer le monde dans lequel vivent leurs compatriotes afin de le rendre moins pesant, supportable et plus agréable.
A leurs yeux, la culture ne devrait, en aucun cas, être un terrain vague, asséché et laissé en jachère mais des pépinières, des kermesses, des boîtes d'idées et surtout un vivier où se forgent les talents, les compétences, les génies, etc. Ainsi réussissent-ils de construire des canaux de communication susceptibles de les mettre en contact avec leur jeunesse. Le secret d'une telle communion réside aussi dans l'importance qu'accordent les autorités et, en particulier, les médias au fait culturel. Ceux-ci en font un tremplin pour sonder les fluctuations, les états d'âme et les ressentis de leur opinion publique.
De même, les poètes, les écrivains et les créateurs ne sont guère là pour épater la galerie mais pour rentrer et sortir dans des va-et-vient incessants dans le cœur de leur milieu social afin de mieux le décortiquer, le décrypter, le décider, l'analyser..., le comprendre. Ils sont comme ces torches qui diffusent partout de la lumière afin de montrer aux autres le chemin à suivre vers l'idéal commun. Ils essaient, en plus d'offrir volontairement leur art aux masses, de porter la voix de ceux qui n'en ont pas ou en ont vraiment besoin.
L'art est un antidestin, dirait André Malraux. En ce sens qu'il est une réinterprétation positive des choses pour le meilleur des mondes possibles. Songeons, par exemple, aux œuvres courageuses des dramaturges espagnols comme García Lorca et de l'Algérien Kateb Yacine. Ces derniers auraient fait du théâtre "une université populaire ambulante" à la disposition de la société. Ils sont partis parcourir les rues, les villages et les villes pour enseigner les bonnes valeurs de l'amour et de la fraternité, recherchant tout ce qui unit leurs deux peuples dans leurs diversités. Deux génies littéraires qui ont ramé, dans une dynamique transactionnelle alliant travail, productivité et créativité, pour dénicher toutes les pépites cachées dans leurs gisements juvéniles respectifs.
Kamal Guerroua
Commentaires (1) | Réagir ?
yacine kateb est un prix nobel de littérature oublier par l'institution suédoise,
un jour justice lui sera rendue,