Cette défaite est chouette ! De la réalité, elle interdit la fuite à la population muette qui ne voit plus la chute de la patrie détruite et qui danse au son de la flûte chaque fois que l'on marque un but.

Pour cette défaite, nous devrions faire la fête, car elle nous permettra de voir net et de ne plus prendre la queue pour la tête et de voir tous les dangers qui nous guettent et ne pas se contenter des miettes. Elle nous instruira à applaudir les têtes érudites, les artistes et les poètes à la place des fausses vedettes.

Ma patrie n'a pas besoin de la victoire du ballon rond, mais d'avancer sur le chemin long qui orne de galons les étudiants qui ont du talent et les hommes si hauts que les monts et construire des ponts entre les humains quels soient habillés de costumes ou de haillons sans regarder leurs noms. Avant de devenir moutons, mon peuple était glorieux. Il espérait étudier les plaines, les volcans, les océans, les monts et les vallons. Sa victoire, il ne la voyait guère dans le ballon.

"One, two, three l'Algérie a perdu" est-ce la première défaite que nous avons vécue ?
L'espoir, les premiers l'ont pondu et les derniers l'ont pendu. L'école est tordue, l'ignorance nous a mordus, la vie est devenue ardue. Nos meilleurs dans l'exil sont perdus et leur cri personne ne l'a entendu. L'obscurantisme, ses ailes les a étendus. Où est le droit de l'individu dans ce troupeau morfondu ?
Après ces coups de massue reçus, pour ce match, je ne suis nullement abattu de l'avoir perdu.

Jeune de ma patrie ! C'est de ton droit de crier : "One, two, three viva l'Algérie", mais une fois que tu as retrouvé ta fierté et réconcilié avec ton identité, car tu n'es pas venu de l'Arabie et si tu avais lu l'histoire non falsifiée, tu l'aurais su.

C'est de ton droit de le crier, mais le bagage à l'ignorance, il faut le plier et le sentier vers la modernité, tu dois l'emprunter. La tolérance, tu dois aussi l'épouser sans la répudier et jamais tu n'anéantis la vie d'autrui. Si ce chemin, tu le suis, tu peux compter jusqu'à three et crier : Viva l'Algérie.

Toi aussi ma sœur, lorsque tu pourras rentrer dans le stade avec ce frère qui ne te demandera pas de te taire et ne te verra pas comme un morceau de chair et être respectée tant que femme et non pas seulement comme mère et ta part de l'héritage ne sera plus un tiers, ce jour-là, tu peux être fier et crier : One, two, three viva l'Algérie.

Sinon, continuons à nous taire et à implorer le créateur de l'univers chaque fois que nous serons à terre.

Rachid Mouaci