Quelques vérités sur la réforme des retraites en Algérie
Le problème des retraites s’est posé en 1988 par l’Organisation de Coopération et de développement économique(OCDE) qui condamnait le système de financement des pensions de retraite qui consiste à les alimenter directement par les cotisations prélevées au même moment dans ce but sur la population active. Le montant global de ces cotisations ("assurance vieillesse") est réparti entre tous les pensionnés.
Ce système plus social et de solidarité entre les travailleurs est utilisé dans la plupart des pays du monde que l’OCDE condamnait est appelé retraite par répartition. En 1994, la Banque mondiale comme il fallait s’y attendre emboîta le pas à l’OCDE et préconisait l’installation de systèmes de retraites ayant pour but la privation de celles-ci et fondés sur trois piliers : le premier sur le collectif, garantissant une couverture minimale ; le second, complémentaire et obligatoire, mais géré par des groupes financiers privés ; et le troisième, facultatif et individuel, également géré par de tels groupes.
Et comme il faut s’y attendre, avec la politique de la mondialisation, le pouvoir des multinationales sous couverture du FMI et de la Banque Mondiale, tous les pays obéir aux ordres de ces puissances économiques qui dominent le monde. Depuis ce moment, dans tous les pays, une campagne est menée pour aboutir à une remise en cause des systèmes de retraites par répartition. Le FMI déclare sans ambages : «Un système de retraite par répartition peut déprimer l’épargne nationale parce qu’il crée de la sécurité dans le corps social.» Une ordonnance européenne en date du 22 mars 2001 a donné suite à deux directives de 1992 ne reconnaissant comme produits de retraite complémentaire facultatifs que ceux qui ont recours à des techniques de capitalisation. Le point de départ du raisonnement des instances internationales est l’évolution démographique induite par la baisse des taux de fécondité, l’allongement de l’espérance de vie et, de manière plus temporaire, par l’arrivée en âge de la retraite de la génération du baby-boom d’après-guerre dans les pays européens. Mais ces raisons ne concernent pas les pays fraîchement libérés comme l’Algérie. Cette évolution est désignée habituellement par l’expression «vieillissement démographique». Ces recommandations furent d’appliquer d’abord dans les pays développés d’Europe malgré les réactions violentes des syndicats qui échouèrent dans la plupart des cas car ils devaient faire face au problème grave qui a atteint leur pays et que tout le monde connaît : «les présidents et les responsables de leur pays ne sont plus libres car toutes les campagnes électorales sont aujourd’hui alimentés par des multinationales ou par des moyens douteux.» Donc ces pays qui étaient un exemple de liberté syndicale et liberté d’expression sont devenus comme tout autre pays sous-développés dans le monde dirigés par une démocratie déguisée. Et c’est par ces pays que la politique de la mondialisation des retraites a commencé pour donner l’exemple et ainsi démontré la dépendance de ces pays au FMI et à la Banque Mondiale. Ces pays développés n’ont plus aucune leçon à nous donner et l’espoir de voir l’échec de la politique de privation et mondialisation des retraites dans ces pays a échoué et démoralisé en quelques sortes les autres syndicats des autres pays. Jusqu’à ce jour aucun mouvement syndical n’a réussi à arrêter cette mondialisation bâtie sur l’exploitation de l’homme par celles-ci pour bénéficier de tous les biens et terres du monde. Le succès de la politique de privation et de mondialisation est un avant-goût de ce que deviendra le monde dans quelques années avec une dépendance mondiale à ces multinationales qui sont en train d’établir un pouvoir sans limite : celui du patron ; et cela à travers les réformes des codes du travail et des retraites engagés ou adoptés ainsi que les réformes dans la santé et l’éducation et à l’exploitation de tous les biens des pays. Aujourd’hui ces pays produisent dans certains pays tout en gardant la dépendance à la matière première ou aux ouvriers qualifiés et procèdent uniquement à l’exploitation de la main d’œuvre à moindres coûts à cause de la dévaluation de la monnaie locale. Ces multinationales ont réussi à corrompre la plupart des hauts responsables des pays qu’ils soient développés ou sous-développés, désormais le monde leur appartient un nouveau ordre de colonisation et d’esclavage moderne est né et accepté par les corrompus des systèmes qui vendent leur âme pour leur intérêt personnel en hypothéquant l’avenir des enfants de leur pays. Aujourd’hui pour arriver à une libéralisation partielle comme en Algérie ou complète les grandes institutions mondiales que sont la Banque mondiale et le FMI obligent les pays développés et les pays sous-développés à entreprendre des réformes dans leurs systèmes de santé, de retraites et d’éducation.
Nous pouvons constater que l’exemple des retraites est particulier car partout dans le monde les gouvernants ont refusé de faire marche arrière malgré toutes les grèves et protestations souvent violentes ce qui montre la puissance de ces organisations et leur prise sur les états. Depuis plus de dix ans, partout dans le monde de profondes réformes identiques ont été engagées dans les pays en mettant en cause mêmes les systèmes qui fonctionnaient normalement ou bien. Ces réformes sont engagées au nom de l’équilibre financier des régimes de retraites par exemple qui soi-disant menacé par l’évolution démographique, par la faillite des caisses de retraite, par le départ massif des travailleurs en retraite, par la diminution du taux de mortalité ou par l’allongement du vieillissement.
Quelle est la vérité en Algérie ?
D’abord lorsqu’on parle de cessation de payement dans la caisse de retraite, ceci pour la plupart des salariés diront que c’est impossible car ayant cotisé pendant 32 ans notre part est de 80% sur la retraite et est assuré vu que la caisse de retraite est alimentée à au moins 3% de la masse salariale sans parler des autres fonds et qu’on n’a pas 100% des travailleurs qui sortent en retraite chaque année.
Maintenant le problème qui se pose est : où va l’argent de la CNR et comment est-il utilisé et par qui car aucun contrôle n’est fait la preuve nous ait donné dans l’affaire Khalifa où plus de 12 milliards de dinars ont été déposés dans une banque privée qui a fait faillite par la suite. Tous les retraités ont été désabusés lorsqu’ils apprirent que seuls 8 milliards des 12 ont été récupérés et que 4 milliards sont partis en fumée. Ces travailleurs ont aussi été encore plus scandalisés, lorsqu’ils surent que plusieurs milliards ont été placés dans cette même banque privée par la CNAS et que l’un des responsables de ce placement questionnés sur cette question a refusé de répondre et dira la fameuse phrase qui a fait enrager tous les travailleurs : "j’assume".
L’autre vérité dont on ne parle pas c’est le nombre de travailleurs recrutés avec contrat ou sans contrat non déclarés et qui ne cotisent pas et que l’état n’essaie pas de revoir.
Tout cela pour dire, l’Algérie n’est pas concernée par cette mondialisation des retraites car nous allons vers la privation de ces caisses comme le prévoient les organisations mondiales depuis 1988. Le dépôt de notre argent sans notre consentement dans des banques privées comme cela fut avec la banque Khalifa sans que les responsables ne fussent inquiétés au contraire ils sont à chaque fois félicités ou appelés à casser tout mouvement de revendications. Nous pensons que nous ne sommes pas concernés de la faillite de la CNR si faillite il y a. La transparence dans la gérance de ces caisses n’existe pas et il peut y avoir eu d’autres placements dans d’autres banques sans qu’on soit tenu au courant. Rien n’est clair. Ils dilapident l’argent du peuple et accusent les vrais nationalistes de tout. Nous sommes propres, notre défaut c’est de défendre notre pays et de dénoncer les incompétents et les traites à la révolution du peuple. Cette année plus de 150 000 travailleurs ont été poussés à prendre leur retraite en 2017 de peur d’être privés de la retraite anticipée au même moment le recrutement va être gelé ce qui nous laisse dire que le gouvernement suit à la lettre les directives du FMI et de la Banque Mondiale qui va vers le recrutement à l’aide des CDD car les 150 000 retraités verront leur postes budgétaires gelés. Cela nous montre le rapport entre la réforme de la retraite par le retrait des acquis, le projet du code du travail, la ruée des départs en retraite et le projet des multinationales qui demandent à tous les pays de diminuer le nombres de fonctionnaires pour les remplacer par des CDD . Les chiffres peuvent montrer que d’ici 2020 on aura environ 500 000 départs en retraite, tous remplacés par des CDD qui seront esclaves des multinationales et des patrons pour cela il suffit d’étudier le projet du code du travail et les articles sur les droits et devoirs des CDD. Ceci veut dire qu’on tourne le dos aux principes de notre révolution. Mais l’histoire retiendra qu’on a expliqué et dit non à ces réformes imposés et importés.
Nous refusons à obéir aux organisations mondiales qui veulent nous affamer, nous diviser et se partager nos biens. Mais l’Algérie a ses hommes aussi bien au pouvoir qu’au sein du peuple et des travailleurs pour dire non aux réformes de la mondialisation et des multinationales.
Nous avons le sous-sol, la terre, la mer, la jeunesse et les hommes qu’ils soient dans le pays ou à l’étranger et que tout le monde nous envie alors disant non à ces organisations colonisatrices par leur méthodes économiques. L’Algérie est un pays solidaire et indivisible ; nous pouvons nous passer de ces sociétés et ne compter que sur nous-mêmes. Les convoitises étrangères sur notre pays sont présentes de jour en jour devant nous et utilisent mêmes nos enfants alors messieurs les responsables soyez fiers dites leur non et retirer les nouvelles lois sur les retraites et sur le code du travail. Il est anormal qu’au 21 ème siècle nous importons tout alors que nos voisins importent peu de matières premières qu’ils produisent dans leur pays arrêtons de faire que du montage car là aussi c’est le but recherché par le FMI et la Banque Mondiale. Notre pays est visé car aucune crise ne peut le toucher si chacun était à sa place et que tous nos moyens naturels et humains sont utilisés.
Le 1er novembre 2016 est l’occasion, car la nouvelle colonisation mondiale a commencé donc combattons-là ensemble avant qu’il ne soit trop tard et n’hypothéquons pas l’avenir des futures générations.
Bachir Hakem, professeur de mathématiques au lycée Colonel- Lotfi d’Oran
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