La dissidence s’amplifie au RCD : Sadi mis à mal
Cinq jours après leur première déclaration, les quatre membres du conseil national du RCD suspendus – et désormais exclus – ont récidivé hier avec une déclaration encore plus virulente, plus frontale, pour réagir d’abord à la décision d’exclusion qui a été entérinée cette semaine, et ensuite à la riposte du bureau régional du parti qui les accusait sommairement de «faire le jeu du pouvoir.»
Les quatre signataires déclarent, d’emblée, ne reconnaitre aucune décision «qui ne soit pas conforme aux fondements statutaires du parti ou à l’éthique démocratique». Cela dit, les contestataires veulent sortir le débat de son cadre organique pour le replacer sur le terrain politique. Ils accusent la direction, et nommément le Dr Sadi, d’étouffer tout débat interne sur les questions essentielles relatives à la vie du parti. «N’en déplaise à Saïd Sadi et ses acolytes, écrivent-ils, nous sommes et demeurons militants du RCD, et nous continuerons à revendiquer un fonctionnement démocratique dans les instances internes du Rassemblement dont la pierre angulaire sera l’alternance démocratique, y compris à la tête du parti ainsi qu’une plus grande transparence dans la gestion des finances de notre formation. Deux exigences légitimes qui semblent effrayer au plus haut point les responsables actuels du parti», peut-on encore lire dans la déclaration.
Les signataires se disent déterminés à continuer leur combat «jusqu’à la mise hors d’état de nuire de tous les Mugabe qui polluent le champ politique national.» En référence au leader africain, symbole de longévité au pouvoir, cité en exemple par Saïd Sadi lui-même pour dénigrer le président algérien. Plus menaçants, les quatre «irréductibles» réitèrent leur volonté de publier un «livre blanc» sur les «vint années de dérives despotiques» au sein du RCD, qu’ils envisagent même de transmettre «le moment venu» à l’opinion nationale et aux instances internationales.
Jusqu’où peut aller cette dissidence ? C’est toute la question que les observateurs de la scène politique locale se posent. A quatre mois des élections présidentielles, cette sortie fracassante des «renégats» ne peut qu’embarrasser une direction qui n’a pas encore tranché sur la question de sa participation aux élections, qu’elle «ne raterait pas pour tout l’or du mode», clamaient les mêmes opposants dans une précédente sortie.
Chasse aux «plus anciens»
Le parti de Saïd Sadi a été toujours en bute à des tiraillements internes, tus depuis plusieurs mois, mais qui ont vite été exacerbés par l’éviction de l’ex-vice président du parti, Djamel Fardjallah, de son poste de secrétaire national, scellant ainsi une disgrâce annoncée depuis les dernières élections locales de novembre 2007. Le mauvais score obtenu par le parti dans la wilaya de Béjaïa, comparé à celui obtenu dans l’autre wilaya fief, n’expliquait pourtant pas tout.
Des purges au RCD, il y en toujours. Ce n’est pas la première fois que le dirigisme qui caractérise le fonctionnement du RCD se voit contesté, directement ou indirectement, par des membres de la direction – toute la vie du parti ayant été rythmée par des ruptures difficiles, de Mokrane Aït-Larbi à Ferhat M’henni, à Amara Benyounès –, mais la crise qui couve actuellement au sein du parti risque de lui être fatale, pour au moins deux raisons. D’abord, le bloc des contestataires d’aujourd’hui est vraiment tout ce qui reste comme compétences politiques au niveau de la wilaya de Béjaïa, fief du Rassemblement. L’éviction inexpliquée et contestée de Djamel Fardjallah du secrétariat national avait été interprétée comme une volonté d’accentuer l’emprise d’un «clan d’arrivistes», conduite par de jeunes novices, sur les destinées du parti. Au lieu de convoquer un congrès extraordinaire, pour contenir toute contestation et agir dans le souci de ressouder les rangs, comme le revendique toujours le groupe des dissidents, et d’imaginer une issue à la grave impasse dans laquelle il se trouve depuis au moins quatre ans, avec notamment les multiples déboires qu’a connues le parti en Kabylie, suite aux événements du printemps 2001, la direction actuelle s’enfonce dans sa politique des purges, à l’ancienne.
Dopés par le large soutien dont ils jouissent parmi les élus, les militants et les sympathisants, les quatre membres exclus du RCD comptent surtout sur la presse pour donner écho à leurs initiatives. Car, d’après nos sources, d’autres actions de contestation vont suivre d’ici, notamment, les élections présidentielles d’avril prochain.
25-11-2008
Mussa. A - Nouvelle République
Commentaires (74) | Réagir ?
Toujours des démissions au sein du RCD... on s'est habitué à ça, depuis l'éviction de Mokrane Ait Larbi, une fois qu'il est au RCD, il est un bon militant sincére, une fois dehors... c'est un agent du DRS... par principe, je soutiens amplement les 04 membres du conseil national pour leur vision différents des choses au sein du RCD au moins ils ont le mérite de dire haut et fort ce qu'ils veulent et ce que veulent tout bas les militants du RCD... monsieur le président Sadi, arretez de faire du mal ànotre cher parti... RCD
ils sont tous traités aux psychotropes, saadi les a elbobinés qu'ils croient tout ce qu'il raconte.... une seule question :pendant la greve de l'école en kabylie en 1995, ses enfants et ceux des cadres du rcd ou ils ont continué leurs etudes pendant que les enfants kabyles chomaient?une autre question:pourquoi les gens de valeur ont quitté le rcd?il reste que le malade ait hamouda....