L’accord sur le gel de la production s’éloigne avant la réunion de l’OPEP à Alger
Le ministre saoudien du Pétrole a déclaré mardi ne pas s'attendre à un accord sur un gel des niveaux de production lors de la réunion informelle organisée mercredi à Alger entre membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), présents dans la capitale algérienne pour le Forum international de l'énergie auquel participe la Russie.
L'Opep est incapable de parler d'une seule voix. La polémique s'installe et les débats se corsent avant même le début de la réunion informelle de l'Opep à Alger. Tous les efforts faits par Noureddine Bouterfa avant cette réunion sont douchés par l'égocentrisme de certains pays producteurs. Le ministre de l'Energie a sillonné plusieurs capitales pour tenter de ramener le consensus entre les membres influents du cartel. Mais la tâche semble compromise.
En premier, l'Iran qui revient sur le marché mondiale après la levée des sanctions américaines, ne veut pas entendre parler d'un gel de sa production. Les autorités de Téhéran répètent à l'envi qu'elles veulent retrouver le niveau de production d'avant les sanctions, 4 millions de barils par jour, pour redevenir le numéro deux de l'Opep.
Fidèle à sa logique, mardi, l'Iran a de nouveau réitéré son refus de geler sa production. Une posture très politique, qui met en difficulté son éternel rival, l'Arabie saoudite : le premier producteur de l'Opep souhaitait au contraire arracher un consensus à Alger pour rassurer les marchés et soutenir la reprise des cours.
L'Arabie saoudite est décidément piégée par sa propre stratégie pétrolière : depuis deux ans elle a mené une guerre des prix pour garder sa part de marché, ce qui lui a fait perdre des dizaines de milliards de dollars de revenus, pour, au final, ne pénaliser que très provisoirement les productions concurrentes plus coûteuses. Comme un aveu d'échec avant même la réunion d'Alger, Riyad annonce ce mardi que les salaires des fonctionnaires saoudiens seront baissés de 20%, une façon de préparer les marchés pétroliers à une période prolongée de prix bas.
Sofiane Ayache/RFI
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