Le pouvoir en harmonie avec les forces de la régression
Quand on invite l’association des Oulémas à se prononcer favorablement pour les réformes scolaires, c’est clair comme l’eau de roche, le message est destiné beaucoup plus à la mouvance politico-islamiste, une façon comme une autre pour les rassurer.
Rien d’étonnant de la part d’un pouvoir qui s’est toujours acoquiné avec cette mouvance et qu’il tient à préserver même si nous sommes toutes et tous contre. Le fait d’avoir laissé la ministre de l’Éducation batailler toute seule sur un terrain miner par des réactionnaires de tout bord et en particulier les islamo conservateurs, est indirectement un aveu de collusion avec cette mouvance que nos dirigeants ne veulent pas contrevenir.
Si réellement le pouvoir est convaincu de ses réformes et qu’il joue le franc jeu quant à leur application, c’est tout le gouvernement qui serait mobilisé derrière la ministre de l’Éducation et surtout quand ça touche un secteur aussi sensible que l’école.
S’il n’y avait pas une arrière-pensée politique, on ne chercherait pas à convaincre les fanatiques et les opposants aux réformes, mais à se rapprocher aux mouvements qui revendiquent les changements et le progrès, seuls garants pour le développement du pays.
Avec ce pouvoir ambivalent et en mal de légitimité, il y a risque qu’il fasse avorter ses propres réformes.
Saïd Guenifi, cinéaste
Commentaires (1) | Réagir ?
Evidemment, les hommes au pouvoir en Algérie étant des ignares, nés ignares, vivant comme des ignares, entourés d'ignares sycophantes, ils se méfient de ceux qui ont des connaissances et ils veulent les contrôler autant que possible. Le pouvoir algérien dit qu'il veut promouvoir le savoir mais dans les faits il encourage l'ignorance. Il a la trouille du changement. Et pour cause ! le changement ne pourrait être qu'à ses détriments !