Des forces spéciales occidentales et les Emirats arabes unis au côté du général Haftar

Le général Haftar prend le contrôle d'une partie des terminaux pétroliers.
Le général Haftar prend le contrôle d'une partie des terminaux pétroliers.

Les forces du général Haftar se sont emparées mardi du dernier des quatre terminaux du Croissant pétrolier, le cabinet d'union soutenu par l'ONU perdant ainsi le contrôle de ces installations cruciales pour l'économie du pays.

Le scénario libyen se complique. Le GNA reconnu par l'ONU d'un côté, l'Armée nationale libyenne (ANL) de l'autre, et entre les deux gouvernements qui s'affrontent, il y a l'organisation Etat islamique.

Outre la menace djihadiste, la principale raison qui irrite l'ONU est la question du contrôle du pétrole. Et pour cause, la Libye dispose de 48 milliards de barils, soit les plus importantes réserves pétrolières connue d’Afrique. Néanmoins sa production de brut a été fivisée par cinq, passant d’environ 1,5 million de barils par jour en 2010 à 300 000 en 2016.

Et les derniers développements ne sont pas pour faciliter la donne. L'arc de terminaux par où transite environ la moitié du brut libyen exporté est désormais entre les mains du général Haftar. "Les forces du général Khalifa Haftar, chef de l'armée liée au gouvernement non reconnu basé dans l'Est, se sont emparées du terminal de Brega sans combats (...) et grâce aux habitants et notables de Brega", a indiqué à l'AFP l'officier Moftah al-Magrif, un responsable des gardes des installations pétrolières pro-Haftar.

"Nous contrôlons désormais la totalité de la région du Croissant pétrolier", a-t-il dit. L'avancée fulgurante des hommes de Haftar n'est pas du goût du gouvernement de Serraj qui l'a d'ailleurs dénoncée dimanche. Faiez Serraj se voit presque couper les vivres avec cette offensive. Isolé, le gouvernement Serraj ne s'avance pas pour le moment sur l'implication des forces spéciales étrangères dans cette attaque. En effet, selon Middle Est Eye, des avions des Emirats arabes unis. participent à l'offensive du général Haftar. Pas seulement, des forces spéciales américaines, françaises, britanniques font partie d'une coalition qui soutient et encadre les brigades du général Haftar, selon le même journal.

Il y a quelques mois, des manifestants ont dénoncé la présence de forces spéciales françaises sur le sol libyen. Et Faiez Serraj, le chef du gouvernement, a lui aussi pointé cette "immixion".

Le pétrole : l'enjeu d'une guerre interlibyenne

Le Croissant pétrolier s'étend le long d'une baie en forme de croissant entre les localités de Marsa el-Brega et Ben Jawad, dans le nord-est du pays et regroupe les principaux ports pétroliers. Outre Ras Lanouf et al-Sedra, il comprend le terminal de Zueitina, fermé et celui de Marsa el-Brega qui fonctionne sporadiquement.

L'Armée nationale libyenne (ANL) que dirige le général Haftar refuse de reconnaître le gouvernement d'union (GNA) basé à Tripoli. Elle soutient l'autre gouvernement replié à Tobrouk et non reconnu par l'Onu. Aussi étrange que cela puisse paraître, même non reconnue par l'ONU, l'ANL bénéficie du soutien militaire occidental et de l'Emirat du Qatar. Elle contrôle des régions dans l'est du pays.

Depuis dimanche, l'ANL de Haftar mène une offensive sur le Croissant pétrolier, situé entre Benghazi (1.000 km à l'est de Tripoli) et Syrte (450 km à l'est de la capitale). Avant de prendre le contrôle du terminal de Brega, elles s'étaient emparées ces deux derniers jours du port de Zueitina et des terminaux d'Al-Sedra et de Ras Lanouf, les deux plus importants du pays.

Ces sites étaient sécurisés par les Gardes des installations pétrolières, une milice de l'Est qui avait prêté allégeance cet été au GNA. Il faut rappeler que le général Haftar mène depuis plusieurs mois "sa" guerre contre les groupes djihadistes, séparément des soldats du gouvernement de M. Serraj.

Dans un communiqué condamnant l'offensive, l'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler a appelé lundi une nouvelle fois les Libyens à reconnaître le gouvernement d'union comme le seul exécutif du pays. Sans succès.

Les Etats-Unis et les principaux pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) lui ont emboîté le pas dans un communiqué commun appelant au retrait immédiat et sans conditions de toutes les forces armées qui se trouvent dans le Croissant pétrolier et à un cessez-le-feu immédiat.

Autour de Syrte, l'organisation Etat islamique est réduite à se défendre dans un quartier estimé à un minable km2, selon plusieurs agences de presse. Pour autant rien n'est gagné pour l'heure.

L.M. A./AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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lila laoubi

merci bien pour le site

wanissa