France/présidentielle : François Fillon rappelle à Sarkozy ses déboires judiciaires
L'ancien premier ministre François Fillon a mis en doute dimanche la légitimité de la candidature de Nicolas Sarkozy, sans jamais citer le nom de l'ancien chef de l'Etat, dans une violente charge devant ses partisans rassemblés dans son fief de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe).
Les couteaux sont tirés à droite pour la primaire. L'élection promet d'être violente. Celui qui fut pendant cinq ans le Premier ministre de Nicolas Sarkozy n'arrive qu'en quatrième position dans les intentions de vote à la primaire de la droite et du centre, loin derrière Alain Juppé, l'ex-chef de l'Etat et Bruno Le Maire.
Devant 3.000 personnes et 60 parlementaires, il a clairement fait allusion aux affaires judiciaires mettant en cause l'ancien président, mis en examen dans le dossier du financement de sa campagne de 2012 et un trafic d'influence présumé.
"Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs", a dit le député de Paris. "Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable. Qui imagine un instant le général de Gaulle mis en examen ?"
"Le président de la République ne devrait pas être un Président de faits divers, prenant la parole à tort et à travers, usurpant la direction du gouvernement, multipliant les petites promesses démagogiques et occupant les rubriques mondaines", a ajouté l'ancien maire de Sablé-sur-Sarthe.
François Fillon, qui parlait en présence de l'ex-président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, du président du Sénat Gérard Larcher et de celui du conseil régional des Pays de la Loire Bruno Retailleau, a aussi raillé le déplacement médiatisé de Nicolas Sarkozy le 15 août à la messe du Lavandou (Var).
"Ce n'est pas en se précipitant à la messe (...) après avoir convoqué les photographes ou en courant au Vatican pour tenter de regagner quelques voix chez les catholiques (...) que l'on se montre à la hauteur de ce rendez-vous de l'Histoire", a-t-il asséné. "La politique ne peut pas se résumer à la ruse."
"On ne peut pas faire référence en permanence aux racines chrétiennes de la France pour justifier des comportements et des actes qui sont des insultes à l'esprit-même de ces racines."
"La roue a tourné"
François Fillon, que Nicolas Sarkozy, à l'Elysée, avait un jour rabaissé au rang de "collaborateur", a suggéré qu'il avait pensé se présenter à la présidentielle de 2012 ("J'avais la conviction que je pouvais battre François Hollande") mais renoncé par discipline et loyauté envers l'ex-chef de l'Etat.
"Depuis, la roue a tournée et me voici avec ma liberté et avec ma volonté de vaincre (...) Je suis candidat à l'élection présidentielle parce que je ne veux pas que mon pays soit livré aux démagogues qui ne peuvent que le conduire au désastre."
"La France n'a pas besoin d'une restauration", a insisté l'ancien Premier ministre, pour qui les Français méritent mieux qu'un duel entre un "président battu", Nicolas Sarkozy, et un président "dont ils ne veulent plus", François Hollande.
Evacuant du même coup l'hypothèse d'une victoire d'Alain Juppé à la primaire des 20 et 27 novembre, il a ajouté qu'il n'était pas là, pour sa part, "pour faire rêver". "Je ne suis pas un bonimenteur, je ne suis pas un opportuniste sans convictions, je ne suis pas un interprète d'un scénario écrit par des instituts de sondages", a-t-il dit.
Il a exposé les grandes lignes de son programme. Il entend par exemple "imposer aux musulmans de France les règles communes qu'ont acceptées (...) les chrétiens et les juifs". Là encore, il a mis en doute, sur ce thème mis en exergue par Nicolas Sarkozy, la sincérité de l'ancien président, dont il a rappelé les liens avec des monarchies du Golfe, dont le Qatar.
"Comment croire à la sincérité de ceux qui nous promettent des mesures énergiques contre l'intégrisme mais qui ne remettent pas en cause leurs relations étroites avec des régimes qui en sont plus que les complices ?" a-t-il demandé.
Il s'est par ailleurs dit opposé à la création d'un "Guantanamo à la française" pour placer en détention les personnes soupçonnées de radicalisation. "Je ne participe pas au concours Lépine des solutions les plus stupides et les plus imbéciles censées lutter contre le terrorisme", a raillé François Fillon. "Enfermer des dizaines de milliers de suspects sans contrôle et sans jugement ne réduira pas le risque d'attentat mais l'aggravera."
Avec Reuters
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merci pour les informations
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