Répression en RD Congo : le président Kabila manoeuvre pour imposer un 3e mandat
Trente-deux personnes ont été arrêtées en marge de la journée ville morte décrétée par une partie de l'opposition en République démocratique du Congo (RDC), ont rapporté les Nations unies mercredi à Kinshasa.
"Hier [mardi] nous avons enregistré 32 cas d'arrestations par la police et l'Agence nationale de renseignement (ANR)", a déclaré à l'AFP José-Maria Aranaz, directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH).
Ces arrestations ont eu lieu dans la capitale Kinshasa et à Mbuji-Mayi, dans le centre, a-t-il précisé, ajoutant que 11 personnes restent encore en détention à Mbuji-Mayi, les autres ayant été libérées.
Ceux qui sont restés en détention sont ceux qui avaient jeté des pierres, opéré des casses, érigé des barrières, a expliqué à l'AFP Alphonse Ngoy Kasanji, gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, dont Mbuji-Mayi est le chef-lieu. Selon M. Ngoy Kasanji, ces personnes ont été déférées au parquet.
Certaines des personnes interpellées ont été accusées d'avoir affiché des comportements contraires à une manifestation pacifique mais il y a eu aussi des cas d'arrestations arbitraires, a dit M. Aranaz.
Mardi, le Rassemblement, coalition réunie autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, avait appelé à une journée ville morte pour récuser le facilitateur désigné par l'Union africaine (UA) pour un dialogue politique national en RDC, l'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo.
Ce mot d'ordre a été partiellement suivi à Kinshasa et ignoré dans d'autres grandes villes du pays, alors que M. Kodjo lançait les travaux préparatoires du dialogue national dans la capitale. Convoqué fin novembre 2015 par le président congolais Joseph Kabila, ce dialogue est censé conduire à la tenue d'élections apaisées en RDC.
L'opposition dans son ensemble avait d'abord boudé ce dialogue avant de donner son accord moyennant des préalables, notamment la libération de prisonniers politiques et d'opinion. Mardi, une partie de l'opposition a pris part au lancement des travaux préparatoires du dialogue.
Le climat politique est tendu en RDC à mesure qu'approche la fin du mandat de M. Kabila, le 20 décembre. M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition soupçonne le chef de l'État de manoeuvrer pour s'accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année. La tenue de ce scrutin dans les temps est aujourd'hui hautement improbable.
AFP
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