Nicolas Sarkozy officialise sa candidature à la primaire de droite pour la présidentielle
Nicolas Sarkozy annonce dans un livre à paraître mercredi sa candidature à la primaire de la droite et du centre, à laquelle il entend imprimer son tempo pour tenter d'éclipser au plus vite le favori des sondages, Alain Juppé.
Ce qui était un secret de Polichinelle est maintenant officiel. Désormais officiellement engagé dans la bataille pour l'élection présidentielle de 2017, l'ancien chef de l'Etat quitte la présidence du parti Les Républicains (LR), comme le veulent les statuts de la principale formation de droite.
"La France exige qu'on lui donne tout. J'ai senti que j'avais la force pour mener ce combat à un moment si tourmenté de notre histoire", écrit-il dans un extrait de "Tout pour la France" publié lundi sur son compte Twitter.
"En conséquence je participerai à la primaire de la droite et du centre. J'en respecterai chacune des règles. C'est pourquoi, à compter de ce jour, je quitte la présidence des Républicains", peut-on lire dans les premières pages de cet ouvrage publié par les éditions Plon.
Le prédécesseur de François Hollande, âgé de 61 ans, avait annoncé après sa défaite de 2012 qu'il quittait la politique. Mais il a vite oublié cette promesse. Sa candidature, qui n'était plus depuis longtemps un mystère, clôt théoriquement la liste des prétendants à la primaire de la droite et du centre, au nombre de 13.
Le principal rival de Nicolas Sarkozy pour l'investiture est l'ancien Premier ministre Alain Juppé, 71 ans, inamovible favori des sondages depuis l'annonce de sa candidature, en août 2014.
Les sondages prédisent majoritairement un second tour Juppé-Sarkozy pour la primaire des 20 et 27 novembre prochains, une consultation sans précédent pour la droite française. Le désormais ex-président de LR a commencé à rattraper son retard sur le maire de Bordeaux et veut accélérer le calendrier, sur lequel figure déjà un meeting jeudi à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône.
Ralliements opportunistes
"Face à un mec de gauche de 72 ans, je ne peux pas perdre à la primaire", déclarait Nicolas Sarkozy en juin au Figaro, à propos d'Alain Juppé. Ses anciens soutiens refont surface et sortent un par un du bois. Ces derniers jours, il a continué d'engranger les soutiens, y compris de personnalités qui avaient pris leurs distances, comme le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, et le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Christian Estrosi.
Dernier ralliement en date, celui de Christian Jacob, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, venu de l'écurie de Jean-François Copé, autre rival de Nicolas Sarkozy.
Soucieux d'apparaître comme le candidat naturel de son camp, l'ex-président se compose ainsi un entourage hétérogène, où se mêlent tenants de la droite sociale et partisans d'une approche sécuritaire et identitaire.
Depuis son retour en politique en septembre 2014, puis son élection à la présidence de l'ex-UMP en novembre de cette année-là, il n'a cessé de faire campagne sans le dire, au grand dam de ses concurrents, qui l'ont accusé de mélange des genres.
En janvier 2016, Nicolas Sarkozy affiche clairement ses ambitions élyséennes dans un livre en forme de mea culpa, "La France pour la vie". Désormais, la compétition est bel et bien lancée et, même si elles s'y attendent, les autres "écuries" vont devoir faire face au rouleau compresseur sarkozyste.
L'ex-chef de l'Etat assure n'avoir "aucun compte à régler avec François Hollande", qu'il ne cesse cependant d'attaquer.
Épée de Damoclès judiciaire
Porté par l'après-référendum britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et par le débat sur la sécurité en France après les attentats de cet été à Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray, il a marqué des points dans son camp en renouant avec l'image du dirigeant "énergique" et "pragmatique" que vantent ses partisans.
Par contraste, Alain Juppé, pénalisé par une tournée de dix jours en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, a paru spectateur des événements. Nicolas Sarkozy, explique un proche, veut "recueillir les dividendes des deux années passées à remettre sa famille en ordre de marche".
Rétif initialement à la perspective d'une primaire, il s'est attaché à reconquérir les sympathisants de droite et à conforter le noyau dur de ses fidèles, qui feront selon lui la différence au premier tour. Sans exclure les électeurs du Front national, auprès desquels il a multiplié les messages de compréhension.
"Si on veut des primaires, on ne peut en exclure des millions de gens qui croient dans nos idées au seul motif que, une ou plusieurs fois dans le passé, ils ont exprimé un vote pour un candidat du Front national", plaide-t-il.
Reste une épée de Damoclès : des affaires judiciaires qui pèsent toujours sur ses projets, en particulier le dossier Bygmalion concernant le financement de sa campagne de 2012 et une mise en examen pour trafic d'influence. L’homme traine de nombreuses casseroles et son passif est encore lourd.
Avec Reuters
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merci pour les informations
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