Où sont les réformes de notre école ... notre université ?

L'Université d'Alger a été éclaboussé par de nombreux scandales de fraudes.
L'Université d'Alger a été éclaboussé par de nombreux scandales de fraudes.

Peut-on appeler "politique de recherche scientifique" ce grand repoussoir bureaucratique qui fait que, chaque année, des milliers d'étudiants, d'enseignants et de chercheurs toutes catégories confondues fuient leur pays sans aucun espoir de retour pour profiter à une machine économique et des établissements scientifiques étrangers n'ayant dépensé, ne serait-ce qu'un centime, pour les former pendant leurs cursus ?

Peut-on parler encore aujourd'hui d'université ou d'école en Algérie -celle-là que le défunt président Boudiaf aurait déjà qualifiée il y a plus 20 ans de «sinistrée»- lorsque rien ne marche correctement à l'intérieur ? N'est-il pas trop déplacé de nous contredire matin et soir, en évoquant diverses stratégies pour attirer nos compétences en exil bien qu'on sache que la marginalisation du génie, le copier-coller, le plagiat, les thèses de complaisance, etc., font office d'abécédaire initiatique pour la promotion dans le logiciel mental de nos cadres universitaires? Et que, parfois malheureusement, des bourses, des stages et des formations chèrement rémunérés à l'étranger sont octroyés sur la base de faux critères n'ayant rien à voir avec le mérite ou les acquis scientifiques de leurs bénéficiaires? Sans oublier la dégradation générale des conditions d'enseignement. Et puis, un diplôme algérien a-t-il des débouchés ? Possède-t-il réellement de la valeur sur le marché du travail ? Ou il n'est qu'un simple document administratif pour "faire valoir ce que de droit" en cas de chômage ? On ne sera jamais au bout de nos peines s'il l'on commence à énumérer les tares de nos universités.

Et qui dit université dit école. Certes, Mme Benghebrit n'y est pas pour grand-chose. Mais ayant hérité d'un système éducatif poussif qui nécessite de profondes réformes, elle tend en quelque sorte à en perpétuer les dérives au lieu de les éviter. La criante absence de dialogue social et intersyndical lors de la dernière grogne des enseignants contractuels le prouve amplement. Or si notre système politique a donné «un blanc-seing» pour la médiocratie, c'est à elle, qui s'est pourtant déclarée à plusieurs reprises prête à moderniser l'école algérienne, de redresser la barre dans un secteur sensible considéré, sous d'autres cieux, comme la colonne vertébrale de la nation.

Bref, il est urgent de faire quelque chose pour parer à la vacuité des programmes scolaires et universitaires, la défaillance d'encadrement des enseignants, l'inefficacité de l'évaluation, le manque de laboratoires de recherches et l'ébriété morale des consciences (corruption, trafic de diplômes, passe-droits, laisser-aller, etc). Des défauts qui ne sont que la partie immergée de l'iceberg. Si on ne s'empresse pas à les dénoncer, c'est qu'on ne veut pas affronter la réalité, nous contentant de décrypter avec myopie ce qui arrive à nos "temples du savoir" en décrépitude! De là à pérorer sur le classement mondial de nos universités, il y a loin de la coupe aux lèvres. A la base, le refus de moderniser nos structures scientifiques et de donner plus d'autonomie à la pédagogie au détriment de l'administratif a dévalorisé le contenu des formations universitaires dispensées.

Kamal Guerroua

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Le Matin d'Algérie

Bref, il est urgent de faire quelque chose pour parer à la vacuité des programmes scolaires et universitaires, la défaillance d'encadrement des enseignants

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rob adda

les bestiaux ne progressent pas, c'est les êtres humains qui progressent........

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