El-Hachemi Cherif à Oran malgré les interdits !

Hachemi Cherif dans les Aurès.
Hachemi Cherif dans les Aurès.

Le moment d’hommage à El-Hachemi Cherif a bel et bien eu lieu ce jeudi 11/08. Certes pas comme nous en envisagions le déroulement, mails il s’est tenu en dépit du contexte politico-administratif fort déplorable qui a prévalu.

Ce fut un moment d’évocation et d’échanges dans la rue, devant la salle que l’APC (que nous remercions) a mise à notre disposition. Mais que nous ne pouvions utiliser en raison du honteux et illégal triple refus politique de l’institution wilayale : refus qu'El-Hachemi Cherif soit publiquement évoqué de quelque manière que ce soit, refus d’autoriser une activité publique du MDS et refus d’autoriser 3 citoyens d’initier une activité publique locale telle que le permet la règlementation en vigueur.

Ce moment dura deux heures environ. Devant la salle puis dans un café mitoyen. En petits groupes constitués d’une vingtaine de concitoyens, de deux journalistes et d’amis du RCD et du MDS qui ont pu faire le déplacement et que nous remercions vivement ici pour la solidarité qu’ils nous ont exprimée et pour leur apport dans les échanges tant à propos d’El-Hachemi Cherif qu’au sujet de la situation dans laquelle ils se menaient.

Ce furent des échanges qui méritent que nous vous en donnions au moins cet aperçu en trois points nodaux :

1. Nombre de présents, déplorant le délaissement par les amis et camarades d’El-Hachemi du projet de lui dédier une Fondation, ont plaidé pour l’effort à organiser pour le faire sortir de l’oubli dans lequel il est enseveli, notamment en multipliant les initiatives pour faire connaître ses diverses réalisations et autres contributions aux luttes où il s’est impliqué.

2. Tous les présents ont décrié le triple refus de l’institution wilayale de permettre l’utilisation d’une salle publique pour que ce moment d’hommage soit plus digne de la valeur et des mérites d’El-Hachemi. Ils ont considéré que sa manifestation de la sorte leur permet de mieux mesurer et toucher du doigt le degré de régression que le Système qui régente notre pays impose à la société et à ses institutions ainsi que le degré de renforcement de son caractère discrétionnaire mis au service des forces obscurantistes dont terroristes et de “l’argent mal acquis”. Car, ont-ils estimé, ce refus n’aurait pas eu lieu si une autre personnalité de ces milieux devait être honorée ou si une telle rencontre avait été organisée par un Madani Merzeg ou équivalent. Ce refus n’aurait pas eu lieu si ces institutions n’étaient pas mises en situation de piétiner elles-mêmes les réglementations en vigueur. Ni leurs fonctionnaires obligés (à moins que ce ne soit de l'excès de zèle de leur part ?) d’agir (comme dans le cas de cet hommage) sans mesurer la gravité de leurs actes. D’abord en refusant la demande d’autorisation déposée par le MDS qui serait, selon leurs dires irrespectueux des lois, «un parti certes agréé mais non autorisé à activer hors de ses locaux», ensuite en refusant cette demande déposée par 3 citoyens, au motif saugrenu que «le Ministère n’avait émis aucune réponse» – comme si la wilaya était dépossédée de ses prérogatives en la matière !

3. Certains présents enfin, non informés de notre situation réelle ici à Oran, regrettèrent que nous n’ayons pas pensé organiser cette activité-hommage "plus simplement dans [notre] local". Comme si nous n’en étions pas dépossédés depuis que le corps de notre camarade Kerroumi y a été trouvé, assassiné, en 2011, comme si les autorités judiciaires tardent à nous le rendre depuis le constat, durant le semestre passé, de la violation de la "scène de crime" qu’il constituait et comme si, dans notre quête pour un local de substitution, l’institution wilayale a refusé ne serait-ce que de nous accorder une audience !

Ce fut-là, à sa façon, un moment de combat. Dans la continuité de celui d’El Hachemi et de tous les patriotes, communistes ou pas, qui ont donné leur vie pour ce pays. Un combat entre autres pour la préservation de la mémoire démocratique et progressiste de notre société et pour la liberté d’expression démocratique et de libre organisation des citoyens œuvrant pour le projet de l’Algérie démocratique et sociale.

Ce fut donc là un Jeudi-hommage dont – pour paraphraser le poème "Soleil de Novembre" de 1963 de l’illustre fille des Aurès qu’est la regrettée Anna Greki – "Le soleil … avait sa voix de crieur public" !

Le MDS-Oran

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