70e anniversaire de la mort de Ali Laïmèche : Tizi Rached se souvient
Tizi-Rached, commune limitrophe de Tizi-Ouzou, s’apprête à commémorer le 70e anniversaire de la mort de l’un de ses valeureux berbéro-nationalistes algériens, Laïmèche Ali. Personnage hors du commun.
Epousant la cause nationale, il débuta sa lutte politique à l’âge de 17 ans en adhérant au P.P.A. (Parti du Peuple algérien), un parti prônant l’indépendance du pays. Doué d’une intelligence exceptionnelle, de capacités rationnelles d’organisation, de bravoure, du bon sens de l’honneur, enfin il était le concentré de qualités que requière la conviction d’un vrai militant nationaliste. Il mettra tous ses attributs au service de la préparation de la libération nationale de son pays.
Etant lycéen en 1942, il était à la tête du groupe communément appelé "Groupe berbéro-nationaliste algérien" un cercle d’intellectuels composé principalement d'Amar Ould Hamouda, Omar Oussedik, Hocine Aït Ahmed, Said Chibane, Sadek Hedjrès, Mohand Idir Aït Amrane, Mbarek Aït Menguellet. En relation étroite avec Bennaï Ouali chef de liaison avec la Kabylie déjà insurrectionnelle, Il ne cessait d’œuvrer pour faire valoir l’authenticité de l’histoire algérienne, voire nord-africaine, ainsi que la reconnaissance de la culture et de la langue amazighes, dans le mouvement national. Il fera de l’identité un préalable à la réussite de la révolution. Il scellera l’amazighité comme fondement de son crédo de lutte à travers son concept de l’Algérie algérienne. Sa proposition de projet politique pour une Algérie future sera en opposition à celle arabo-islamique prônée par Messali Hadj alors à la tête du P.P.A.-MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratique) qu’il dirigeait en despote.
Tout le long de son intense combat qui n’aura hélas duré que 4 ans, il réussira à mettre en adéquation parfaite la préparation de la lutte armée, par le biais du lancement du scoutisme kabyle à Tizi-Rached, et une conscientisation politique des jeunes et des moins jeunes combattants par le truchement de chants révolutionnaires (Kker a mmis u mazigh, ssalam ay idurar n tmurt-nnegh, ay ilmezyen kkret fell-awen, a yemma, mmi-s, ghur-i yiwen umeddakwel, nebwid tafat s wudem, nekwni s yelmezyen n Lezzayer, …).
Laimèche Ali nous quittera, un mardi 6 août 1946 à At Zellal, pour certains suite à un empoisonnement par l’eau d’une source qu’il aura bue, pour d’autres d’une typhoïde. Une mort qui reste élucider. Il laissera derrière lui un projet politique inachevé qui sera poursuivi par ses compagnons et bien plus tard par Agraw Imazighen (Académie berbère). Tout ce travail aura posé les jalons politiques qui donneront naissance en 1980 au printemps berbère suivi du printemps noir en 2001.
Les 04, 05 et 06 août 2016, les Tizi-Rachédéennes et Tizi-Rachédéens s’ébranleront à faire de ce rendez-vous une réussite à la hauteur du héros pour qui ils rendent hommage, chaque année !
Madjid Boumekla
Commentaires (4) | Réagir ?
MERCI
Tout le long de son intense combat qui n’aura hélas duré que 4 ans, il réussira à mettre en adéquation parfaite la préparation de la lutte armée, par le biais du lancement du scoutisme kabyle à Tizi-Rached, et une conscientisation politique des jeunes et des moins jeunes combattants par le truchement de chants révolutionnaires (Kker a mmis u mazigh, ssalam ay idurar n tmurt-nnegh, ay ilmezyen kkret fell-awen, a yemma, mmi-s, ghur-i yiwen umeddakwel, nebwid tafat s wudem, nekwni s yelmezyen n Lezzayer, …).