Panama papers : nouvelles révélations sur le tandem Farid Bedjaoui et Chakib Khelil

Bedjaoui-Khelil : la paire du scandale Panama papers en Algérie.
Bedjaoui-Khelil : la paire du scandale Panama papers en Algérie.

Encore une fois les noms des tristement célèbres Chakib Khelil et Farid Bedjaoui reviennent dans ces révélations concernant des contrats en Algérie.

Les noms de centaines de sociétés minières, gazières et pétrolières soulevant des inquiétudes sur l'utilisation des paradis fiscaux pour exploiter les ressources du continent, figurent sur les fuites d’un nouveau fichier du bureau d’avocats panaméen Mossack Fonseca. Douze des 17 entreprises visées par une enquête menée par les autorités italiennes en relation avec un contrat d’un montant de 10 milliards de dollars ont été créés par Mossack Fonseca, y compris une entreprise décrite comme étant un "carrefour des flux financiers illicites".

Dans ce marigot de trafics de haut vol, l’Algérie tient une bonne place. "Des deals secrets privent l’Afrique de milliards de dollars de revenus", souligne l’ICIJ,

Corruption et blanchiment d'argent

Le nom de Farid Bedjaoui revient en force dans ces nouvelles révélations transcontinentales, l’homme qui gère ce réseau de sociétés algériennes offshores, dirige toutes les opérations par le biais du cabinet d’avocat panaméen. Les limiers de la justice italiennes reprochent à Bejaoui d'avoir touché de la Saipem 205 millions de dollars par l'intermédiaire de la compagnie Pearl Partners Ltd. domiciliée à Hongkong. Pas seulement, Farid Bedjaoui a au passage arrosé pas mal de responsables algériens dont les noms n'ont pas été, pour le moment, révélés.

Il est important de souligner que selon le tribunal fédéral suisse, suite à une sollicitation par l'Algérie pour une aide judiciaire le 14 janvier 2015, "le rôle joué par Farid Bedjaoui dans le shéma corruptif (...) aurait été imposé à Saipem par le ministre Khelil (...)", lit-on dans l'édition de mardi du quotidien Le Monde. Le tribunal suisse poursuit : "Les magistrats algériens ont identifié des versements qui ont profité à Najat Arafat, épouse de Chakib Khelil"

C’est que Farid Bedjaoui ne négociait pas n’importe où. Il menait grand train. C’est à bord de son yacht, ou dans la cour de l'Hôtel Bulgari à Milan, un palais rénové du XVIIIe siècle niché entre les jardins botaniques et le théâtre La Scala que le golden boy Bedjaoui négocie ses contrats, révèle le rapport de l'ICIJ. Sur une période de cinq ans, Bedjaoui a claqué plus de 100.000 dollars émanant de l’argent du pétrole et du gaz algériens dans les suites d'hôtel de luxe.

Farid Bedjaoui recevait des responsables et des cadres du gouvernement algérien, et ceux de la firme Saipem, le géant italien de l'énergie dans des suites d’un luxe extravagant. Au menu des discussions, à en croire des témoins entendues plus tard par les procureurs italiens : la conclusion de transactions de pots-de-vin, avoisinant le montant de 275 millions. Le payement de ces modiques dessous de table ont permis à la compagnie italienne d’acquérir des marchés de plus de 10 milliards de dollar, dans le cadre d’un projet de construction de pipelines de pétrole et de gaz dans le désert nord-africain sur les rives de la Méditerranée.

Les procureurs italiens affirment une nouvelle fois que, pour une facilitation de transfert de fonds générés par la corruption entre les pays, Farid Bedjaoui a mis en place un système de sociétés offshore qui lui a garanti bien évidemment l’anonymat et la protection contre d’éventuelles opérations de contrôle. Les limiers ont identifié douze des 17 entreprises fictives liées au nom de Bedjaoui, toutes créées par le cabinet Mossack Fonseca, le cabinet d'avocats panaméen, qui est au centre du scandale de Panama papers. Ces révélations ont été rendues possibles grâce à l’examen des dossiers internes du cabinet d'avocats par le Consortium international des journalistes d'investigation et d'autres médias partenaires.

Les enquêteurs italiens présentent une de ces sociétés, en l’occurrence Minkle Consultants S.A., comme un "carrefour des flux financiers illicites" qui canalise des millions de dollars, émanant de sous-traitants à un éventail de destinataires dont les identités sont encore en cours de recherche. Les enquêteurs accusent Farid Bedjaoui d’avoir eu recours à une de ces compagnies montée de toutes pièces par le cabinet d'avocats pour reverser 15 millions de dollars à des associés et aux membres de la famille de l’ex-ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil.

"Monsieur 3%"

Cela étant, la justice italienne a engagé des poursuites contre Farid Bedjaoui, pour des faits liés notamment à des affaires de gonflement de contrats au profit de responsables algériens, bénéficiant personnellement d’une part de ces contrats. Ce qui lui a d’ailleurs valu le surnom de "Monsieur 3 %", cette procédure à son encontre a été engagée, après la découverte par la police, lors d'un raid d’un rapport griffonné dans le service administratif du Bulgari Hôtel.

Avec la justice italienne aux trousses, Farid Bedjaoui, le neveu de l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, vit actuellement, selon quelques informations, dans une communauté fermée de Beverly Hills à Dubaï. Il n'a jamais souhaité répondre aux demandes répétées de l’ICIJ, l’invitant à se prononcer sur les éléments contenus dans les révélations dénommée "Panama papers", et l’impliquant nommément dans des affaires de corruption.

Lors de précédents contacts avec les médias, ses avocats ont nié en bloc toutes les accusations sur son implication dans tout acte répréhensible, insistant qu’en tant que diplômé dans le management, il n'a jamais exercé une quelconque influence sur l’élite politique, militaire ou le monde des affaires en Algérie pour coordonner un système de corruption de 275,000,000 de dollars.

Ce qu’il faut surtout retenir de l’ampleur de ces affaires, qui se sont déroulées entre 2004 et 2013, l'Algérie était le pays de la deuxième plus grande réserve pétrolière en Afrique. Mais qui a perdu une moyenne de 1,5 milliard de dollars par année à travers l'évasion fiscale, la corruption, les pots de vins et la criminalité.

Le groupe de recherche (Global Financial Integrity, estime qu’au moins 50 milliards de dollars s’évaporent chaque année à travers le continent noire en raison essentiellement des flux d'argent illicite, l’Algérie en est un exemple phare dans ce domaine.

De Londres : S.B. avec L.M.A.

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Commentaires (10) | Réagir ?

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adil ahmed

merci pour les informations

wanissa

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chawki fali

merci pour l'iformation

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