Un Algérien condamné à M'sila pour le meurtre d'une policière française
La justice algérienne a condamné lundi à 20 ans de prison ferme Fayçal Faïd, frère du braqueur - multirécidiviste Redouane Faïd, pour le meurtre en 2010 en France de la policière municipale Aurélie Fouquet, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Fayçal Faïd a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Aurélie Fouquet le 20 mai 2010 à Villiers-sur-Marne, près de Paris, a déclaré à l'AFP Me Ahmed Bencharef, avocat de la cour de M'sila, au sud d'Alger, devant laquelle l'accusé a comparu en appel.
Le parquet avait requis la perpétuité à l'encontre de ce Franco-Algérien d'une quarantaine d'années, déjà emprisonné dans le cadre d'une affaire de stupéfiants.
Pour la première fois dans l'histoire judiciaire algérienne, un témoin a été auditionné par visioconférence depuis l'étranger. Intervenant depuis Nanterre, près de Paris, il a identifié l'accusé comme étant l'homme ayant tiré sur la policière.
Cette décision est une extrême satisfaction pour les parents d'Aurélie Fouquet, venus pour obtenir justice. Elle met un terme à six ans de quête, a déclaré à l'AFP Me Laurent-Franck Liénard, avocat de la famille Fouquet, de retour d'Algérie.
La coopération franco-algérienne dans ce dossier a été exemplaire. Tout le monde a fait en sorte que Fayçal Faïd soit jugé, dans de bonnes conditions. C'est un sans-faute, a souligné l'avocat.
Jeune policière municipale, Aurélie Fouquet, 26 ans, avait été tuée à l'issue d'une course-poursuite, après le braquage raté d'un fourgon blindé. Repéré par des policiers, le groupe des braqueurs s'était lancé dans une course folle sur l'autoroute, tirant sur les forces de l'ordre et blessant des automobilistes. À Villiers-sur-Marne, ils avaient mitraillé une voiture de police municipale qui arrivait, tuant Aurélie Fouquet et blessant son coéquipier, avant de prendre la fuite.
Fayçal Faïd s'était enfui en Algérie le 21 mai 2010. Il y avait été arrêté le 5 juin 2012, dans la région de M'sila, à la suite de la diffusion par Interpol d'un mandat d'arrêt international. Il avait été acquitté en première instance du meurtre de la policière française.
En avril dernier, la cour d'assises de Paris a condamné huit hommes à des peines allant de un à 30 ans de prison pour ce braquage raté meurtrier. Considéré comme le cerveau de ce qui devait être une attaque très violente de fourgon blindé, Redouane Faïd, le frère de Fayçal, avait écopé de 18 ans.
Durant ce procès fleuve d'un mois et demi, Redouane Faïd, braqueur multirécidiviste et médiatique, avait martelé n'avoir rien à voir avec cette affaire, assurant qu'il était bel et bien repenti, avec la verve qui avait contribué à lui faire une place de choix dans les médias.
Comme son frère, Fayçal Faïd a refusé de s'expliquer. Il a contesté la légitimité du tribunal de M'sila, récusé ses avocats. Mais à l'audience, un témoin l'a regardé, l'a reconnu, formellement. Les parents d'Aurélie attendaient ce moment depuis longtemps, a déclaré Me Liénard.
L'absence de Fayçal Faïd avait pesé lors du procès de Paris, où il avait déjà été désigné comme un des tireurs. Cette affaire sera rejugée en appel en France, à une date non encore fixée.
AFP
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