3. Une réorganisation territoriale s'impose
Cette réorganisation gouvernementale doit être synchronisée avec une réorganisation territoriale ainsi que les structures de la présidence de la république, étant entendu pour éviter de mauvaises interprétations, le rôle important des partis politiques représentatifs ainsi que l’implication de la société civile, l’Algérie ayant besoin en ces moments difficiles de rassembler tous ses enfants tenant compte de leurs différentes sensibilités, et non de se diviser sur des sujets secondaires.
En effet, s’impose une autre organisation locale, notamment du rôle des Walis par la création de pôles socioéconomiques régionaux, régionalisation économique à ne pas confondre avec le régionalisme néfaste. Je préconise la création d’une fonction de super-wali (gouverneur) par grandes régions homogènes représentant l’Etat central en tant que régulateur et non gestionnaire, poste politique secondé par des Walis délégués avec le profil de manager (économistes, ingénieurs, juristes, évitant de puiser toujours dans l’Ecole nationale d’administration). Les directions de wilaya qui sont budgétivores devront être regroupées en adéquation avec ceux des ministères. Comme j’ai eu à le souligner récemment, la structure qui me semble la plus appropriée pour créer le dynamisme régional, ce sont les chambres de commerce régionales (regroupant plusieurs wilayas homogènes). L’action du Forum des chefs d’entreprises, qui n’est pas un parti politique ainsi que toutes les organisations patronales, en souhaitant une unification patronale, doit s’inscrire dans ce cadre, à l’instar de tous les pays développés et émergents, si l’on veut aboutir à des résultats concrets s’adaptant à la mondialisation. Cette structure régionale regrouperaient l’Etat, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche. Au niveau de la présidence, institution suprême pour les décisions stratégiques, du fait que tant les Ministres que les Walis confrontés à la dure réalité quotidienne n’ont pas le temps de réfléchir à terme et de tracer des objectifs stratégiques, la nouvelle Constitution ayant tranché pour un régime semi-présidentiel, le cabinet de la présidence devrait se doter de grands départements stratégiques homogènes selon la structure gouvernementale , chargé selon les orientations du président de la république et en étroite collaboration avec l’organe de planification, de définir les axes stratégiques du pays, le gouvernement étant chargé de l’exécution. C’est qu’avec l’effritement du système d’information, avec des données contradictoires d’un ministère à un autre, s’impose un institution de la planification et de la prospective, structure indépendante, pluridisciplinaire, composée des meilleures compétences, afin d’éviter la manipulation des données à des fins politiques, relevant du premier ministre ou du président de la République, les plus grands planificateurs – entendu management stratégique – étant les firmes internationales.
Conclusion :
En bref, évitons tant l’autosatisfaction destructrice que la sinistrose, beaucoup de réalisations mais devant impérativement revoir l’actuelle politique socio-économique et l’organisation tant gouvernementale que territoriale qui a atteint ses limites, actuellement hiérarchisée source de gaspillage et inefficiente, alors que le monde s’oriente vers des organisations en réseaux souples. L’expérience vénézuélienne, doit faire réfléchir nos gouvernants d’autant plus que l’Algérie, a d’importantes potentialités de sortie de crise, devant impérativement grâce à un sursaut national éviter ce scénario catastrophe et le retour au FMI horizon 2018/2019. Il y va de la sécurité nationale. L’Algérie doit et peut se projeter sur l’avenir avec confiance. J’en suis convaincu, contrairement aux visions totalement négatives, sous réserve d’une autre vision stratégique, conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale,sans populisme, la symbiose entre gouvernance locale et centrale.
Professeur des Universités, Expert International Dr Abderrahmane Mebtoul
NB-Interview du professeur Abderrahmane Mebtoul sur la proposition de la réorganisation gouvernementale et territoriale (que j’ai déjà formulée lors de la crise de 2008 –voir El Watan-Quotidien d’Oran- Liberté- L’expression dz –le Soir d’Algérie- El Khabar- google.com ) au quotidien Chorouk le 09 juillet 2016 et récemment sur les sites internationaux et nationaux dont maghrebemergent-algerie1- algeriepatriote et matindz
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Commentaires (1) | Réagir ?
Beaucoup de préconisations pour créer encore et encore des super-voleurs affidés à votre président (non élu) mais jamais de préconisations à votre président (ali baba) pour le retour à la souveraineté des urnes, condition sine qua none d'un renouveau de ce territoire non encore identifié.