Affaire El Khabar/Ministère de la Communication: le verdict sera prononcé le 13 juillet
Le verdict du procès instruit par le ministre de la Communication, Hamid Grine, dans l'affaire de cession d'actifs du groupe El Khabar au profit de Ness-Prod (filiale Cevital) sera prononcé le 13 juillet 2016, a annoncé lundi le président de la séance le juge Mohamed Dahmane.
Le représentant du parquet a indiqué, pour sa part, qu'il va déposer sa requête écrite (mémoire) avant la date arrêtée pour l'annonce du jugement.
Avant l'annonce de la date du verdict et à l'ouverture la séance, le juge a invité le représentant du collectif d'El Khabar, Me Lotfi Saïdani, pour remettre la demande de déconstitution "individuelle" des avocats.
La quarantaine d'avocats du groupe El Khabar/ Ness Prod ont expliqué lors d'une conférence de presse qu'il était incensé de continuer à plaider dans une affaire "politique par excellence", parlant même d'"arnaque judiciaire" et se refusant de cautionner "une injustice qu'on sent arriver". Le groupe d'avocats a sérié aussi les nombreuses irrégularités qui ont émaillé la procédure.
L'avocat du ministère de la communication, Me Bitam Nadjib, a souligné, dans une brève plaidoirie, que "si le retrait des avocats était un droit, il faudrait qu'il soit justifié", estimant que "le retrait n'a aucune incidence sur le jugement du tribunal".
Et de crâner avec assurance : "Pour notre part et en tant que défense du ministère de la Communication, nous avons présenté des documents solides qui ont prouvé les propos de M. Issad Rebrab sur la chaine France 24 selon lesquels, il détenait Liberté et El Khabar. Nous avons des documents attestant que la même personne morale est propriétaire du journal Liberté (99%) et nous avons le contrat de Ness-prod prouvant que cette société appartient à cette personne".
Pour rappel, Hamid Grine a introduit un référé auprès de ce tribunal sur la conformité du rachat du groupe de presse El Khabar par le groupe agroalimentaire Cevital en se basant sur les dispositions de l'article 25 du Code de l'information.
Cet article stipule qu'"une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu'une seule publication périodique d'information générale de même périodicité éditée en Algérie". Cependant tous les observateurs ainsi que le collège d'avocats soulignent qu'au-delà de la confusion entretenue sciennement sur les notions juridiques de personne morale et physique, l'argument du cumul de médias ne tient pas la route, puisque d'autres hommes d'affaires, proches du pouvoir, détiennent plusieurs médias sans que le ministre de la Communication ne trouve à redire.
Yacine K./APS
Commentaires (1) | Réagir ?
On connait déjà le verdict à l'avance par une justice qui ne nous a jamais rendu notre fierté d'Algériens en tranchant en toute équité et en toute indépendance. C'est une justice inféodée au pouvoir et qui ne roule que pour son clan.