Elie Wiesel, survivant de la Shoah, est mort
L'écrivain et philosophe américain Elie Wiesel, rescapé de la Shoah et lauréat du prix Nobel de la Paix, est décédé à l'âge de 87 ans, annonce samedi le mémorial de Yad Vashem sur Twitter.
Né en Roumanie, il a été déporté à 15 ans dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, ce qu'il racontera dans "La Nuit". Installé aux Etats-Unis, où il a mené une carrière universitaire, il a obtenu la nationalité américaine en 1968.
En 1986, le comité Nobel a salué en lui "l'un des plus importants leaders et guides spirituels à l'époque où la violence, la répression et le racisme continuent à dominer le monde".
En France, où il a suivi ses études de journalisme à la Sorbonne, Elie Wiesel a été décoré en 1984 de la Légion d'honneur, avant d'être fait Grand-officier en 1990, puis Grand-croix en 2001.
"Jamais je n’oublierai cette nuit"
Elie Wiesel, auteur de plusieurs dizaines de livres écrits en français, n'a jamais renoncé à son combat pour la justice et la vérité sur l'extermination des juifs pendant le Seconde Guerre mondiale. Reçu en 1985 à la Maison blanche, il avait tenté de dissuader le président Ronald Reagan d'aller déposer une couronne de fleurs dans un cimetière allemand où se trouvent les sépultures de plusieurs SS célèbres.
Proche de Barack Obama, il n'a pas non plus hésité à contester sa politique à l'égard d'Israël et s'est prononcé en faveur de la colonisation de Jérusalem-Est. Devant le Congrès américain en 2015, il avait par ailleurs mis en garde contre les dangers du programme nucléaire iranien aux côtés de Benjamin Netanyahu.
Le président américain a salué la mémoire "d'une des grandes voix morales de notre temps et, à bien des égards, la conscience du monde".
"Sa vie, et la force de son exemple, nous poussent à être meilleurs", a poursuivi Barack Obama dans un communiqué. "Face au mal, nous devons faire appel à notre capacité à faire le bien. Face à la haine, nous devons aimer."
Après la fin de la guerre, Elie Wiesel a attendu dix ans pour se lancer dans la rédaction de "La Nuit", premier volume d'une trilogie dont les deux autres volets sont intitulés "L'Aube" et "Le Jour".
"Jamais je n'oublierai cette nuit, la première nuit de camp, qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouillée. Jamais je n'oublierai cette fumée", y écrit-il.
"Jamais je n'oublierai les petits visages des enfants dont j'avais vu les corps se transformer en volutes sous un azur muet. Jamais je n'oublierai ces flammes qui consumèrent pour toujours ma foi. Jamais je n'oublierai ce silence nocturne qui m'a privé pour l'éternité du désir de vivre".
Reuters
Commentaires (6) | Réagir ?
merci
Elie Wiesel s’est fait un nom en traînant des vieillards de 99 ans au seuil de la mort, assis sur des chaises-roulantes, hérissés de tubes médicaux, la bave leur coulant le long du menton et dégoulinant sur leurs genoux. Des cadavres à peine ambulants. Je le compare à un vieux fellah de chez nous dont le fils de dix ans a été massacré par des chiens-loups lâchés par l’armée, dont des harkis, kabyles comme lui s’il vous plait. Quinze plus tard, quelqu’un est allé le voir et lui a juré qu’il avait vu à Alger l’un des harkis qui avaient lâché les chiens-loups sur son fils et qu’il était sûr de pouvoir le retrouver. Le vieux fellah a soupiré et lui a répondu : « Pourquoi venir me raconter ça ? Je pourrais aller le tuer, bon, ça va me ramener mon fils ? Sur place, oui, je l’aurais tué, mais trop de temps a passé. Je préfère me convaincre que tu te trompes pour ne pas me torturer l’esprit. » Cet homme n’était pas du tout connu comme une mauviette pourtant, et d’ailleurs personne ne l’a contredit.
Imaginez alors 65 ou 70 ans après la guerre, ramener des hommes quasiment déjà morts comme l’a fait Elie Wiesel, pour les torturer leurs derniers jours sur terre. Après ce laps de temps, cette vie toute entière, ce n’est plus du même homme qu’il s’agit. Ces hommes ont pu avoir changé si complétement que c’étaient véritablement d’autres hommes dans la même peau. La guerre fait faire des choses aux hommes qu’ils ne feraient pas en temps de paix et vice-versa. A mon avis, Wiesel était lui aussi un criminel de guerre... ou de paix, c’est selon.
Voyez Lepen, tout le monde en Algérie sait qu’il a commis des crimes de guerre, mais les algériens perdent-ils le sommeil en y pensant ? Il n’en vaut pas Lepen... euh, la peine !
"dont des harkis, kabyles comme lui s’il vous plait" Aucune parallele, mon pote. Pourquoi ne pas essayer de voire les choses sous un autre angle? A force de condamner l'homme, vous faites pire! l'injustice est peché, et rendre justice n'est pas un crime. L'Homme DOIT y penser a chaque moment de sa vie. La roue tourney, et nul n'est exempt de la cour de justice.
Pas de confusion inutile, svp, avec simon wiesenthal
, le chasseur de nazis et il a raison!
Quant à Elie wiesel, ce grand humaniste que la providence bénisse son âme!
Mea culpa ! En effet, j’ai confondu ces deux bonhommes. Mais l’autre n’avait pas raison comme tu dis. Il aurait raison si les cadavres ambulants qu’il arrache de leurs chaises-roulantes avaient encore un potentiel quelconque de nuire à qui que ce soit, mais ce n’est pas le cas. Ses motifs sont de la pure vengeance. A sa place, le pire que je pourrais faire serait de retrouver ces bonhommes et leur cracher à la figure, pas plus car ils sont déjà plus morts que vivants.