Le gouvernement a-t-il les moyens d'imposer un Aïd El Fitr sans pénuries ? (1)
L’Aïd est là ! Et le même scénario va se reproduire : la moitié sinon plus, des 33 276 commerçants réquisitionnés dans le cadre du programme des permanences visant à assurer un approvisionnement en produits alimentaires et services de large consommation seront défaillants !
Aïd El Fitr : les commerçants écouteront ils le ministre ? (Première partie)
Il faut dire que les fêtes algériennes dans la capitale et la majorité des grandes villes d’Algérie sont toujours synonymes de disette et de privations, en raison du diktat des commerçants qui font fi de l’intérêt général et de la réglementation qui les oblige à ouvrir leur commerce pendant ces journées précises.
Le ministre du Commerce ne manquera certainement pas d’affirmer, qu’il «durcira» les sanctions contre les commerçants réfractaires qui ne respecteront pas «l’obligation de permanence», tout comme son prédécesseur qui avait déjà averti «nous serons intraitables avec ceux qui ne suivront pas les consignes d’ouverture de leurs commerces pendant l’aïd !».
Le résultat, les Algériens l’auront constaté à leurs dépens pendant les fêtes religieuses : villes mortes, boulangeries, restaurants et cafés fermés, absence de fruits et de légumes, indisponibilité des médicaments et des transports, notamment. Pourtant la loi est claire : en cas de fermeture non réglementée du commerce concerné, c’est la fermeture des locaux pendant un mois assortie d’une amende.
En vertu de ce texte réglementaire qui définit les conditions d’exercice de l’activité commerciale , les commerçants sont donc tenus :
- de respecter les conditions de permanence durant les jours fériés pour assurer un approvisionnement régulier des citoyens, en marchandises et produits de large consommation.
- de se conformer aux listes des permanences qui sont arrêtées et qui doivent en principe être affichées au niveau des places publiques, de chaque commune, pour mettre le citoyen au courant des commerces de permanence le jour de l’aïd.
Tout cela, en fait, participe de la théorie dès lors que la réalité sur le terrain est autre ! Et le ministre du commerce aura beau «bomber le torse», les boulangeries, restaurants, cafés et épiceries spécialisées en alimentation générale fermeront boutique ; «en raison de l’indisponibilité des employés», affirment les gérants de ces commerces : «personne ne va nous obliger à travailler le jour de l’aïd et nous empêcher, ainsi, de passer les fêtes avec nos familles !».
Certaines pharmacies baissent, également, leurs rideaux, mais faut-il le dire, pour une toute autre raison liée à «l’absence de sécurité», disent les gérants des officines.
De ce qu’il précède, il manque un effort d’exploration concernant les causes profondes de cette situation qui se répète, bon an mal an, à chaque fête religieuse.
Le ministère du commerce, principal responsable du non-respect de l’obligation d’ouverture des commerces et de la permanence dont il a lui-même fixé les règles, ne réussit, toujours pas, à s’extraire de la méthode Coué : «l’Etat va sévir, on sera sans pitié avec les contrevenants…». Tous les ministres du commerce, de l’indépendance à ce jour, ont dit vouloir prendre en charge ces fermetures récurrentes des commerces à la veille de chaque fête religieuse. Pour y laisser, en définitive, la preuve de leur inefficacité et de leur perte de crédibilité !
Qui dit Aïd, pense par extension à l’essence et la hantise de la pénurie de carburant, qui peut être observée dès ce week-end au niveau des stations qui seront prises d’assaut ! Et les propos rassurants des responsables de Naftal, encore moins la disponibilité des produits à la pompe ne rassurent les automobilistes qui s’entêteront «à prendre la file», nonobstant la chaleur caniculaire ! Il faut dire aussi que beaucoup d’entre eux ont été échaudé par la dernière crise des carburants, et de ce fait, ils sont insensibles aux appels à la retenue !
Parler de pain à l’approche de l’Aïd, c’est aussi évoquer sa rareté pendant et après les fêtes. Certains en stockent à volonté, pour jeter presque tout, par la suite. Les rares boulangeries ouvertes le jour de l’aïd, seront prises d’assaut ; il faut se lever à 4h du matin pour espérer en avoir ! Quant aux sachets de lait, à moins de pister les camions de transport, mieux vaut ne pas en parler, ou plutôt si, il faut évoquer la teneur du lait qui est proposé à la commercialisation, de l’eau blanche à en croire un rapport d’analyse. Et dire que des producteurs jettent le lait crû faute de pouvoir le stocker ou le vendre ! L’Etat, pendant ce temps-là, consacre 200 millions de $ à importer de la poudre de lait !
C’est ça, en fait, l’Aïd en Algérie ! Et dans ce méli-mélo sont pointés du doigt tous ces ouvriers besogneux de l’intérieur du pays, dont on ne remarque la présence ou l’absence, c’est selon, que pendant les fêtes. Un ministre avait proposé de former «massivement» dans les filières telles la boulangerie, la coiffure et la restauration entre autres, pour palier au déficit et à l’absence de toutes ces «petites mains». L’idée n’est pas mauvaise au demeurant, à condition d’associer les banques aux projets des «apprenants» pour les aider à démarrer leur entreprise, une fois le diplôme acquis.
Il faut dire aussi que l’essentiel de la population ouvrière pour ce qui est d’Alger, par exemple, vient des autres régions du pays, de l’Est et de la Kabylie. Et même les familles qui sont originaires de ces wilayas, préfèrent passer l’Aïd, loin de la capitale.
Alger, tout comme Oran, Annaba ou encore Constantine ont une composante sociologique différente des autres grandes métropoles. C’est ce brassage qui fait que ces villes se vident de leurs habitants, à l’occasion des jours fériés et présentent l’image de villes désertes. Des villes où les rares taxis sont pris d’assaut. Quant aux tarifs, mieux vaut ne pas en parler. Globalement, si le transport inter-wilaya fonctionne, peu ou prou, durant les fêtes religieuses, les bus privés qui assurent les liaisons urbaines restent au garage. Pas de recours possible des usagers en l’absence de contrôle sur le terrain !
Sans forcer le trait, c’est la triste situation qui va prévaloir l’aïd ! Le consommateur de manière générale, ne défend pas ses droits, dit-on, et les commerçants se disent «chez eux» et ne respectent pas les clients. L’Etat ne fait rien ou presque, pour faire respecter les règles et les lois. Chacun y va de sa lecture de la notion de service public, notion tellement galvaudée qu’elle a perdue tout son sens. On se renvoie la balle : le ministère du commerce, accusant tantôt celui de l’agriculture, ou même les collectivités locales, et à tout ce beau monde de pointer du doigt les consommateurs «incapables, selon eux, de discipliner leur boulimie et de stopper leur frénésie d’achat».
CHERIF Ali
Commentaires (1) | Réagir ?
La photo qui accompagne l'article est sûrment une photo prise au moyen orient, ou en asie mineure pakistan, arabie..... !
L'algerié algerienne amazigh arabophone, amazighophone, francophone et kabylophone..... a t elle dans vos esprits et dans les faits, définitivement muté en une ALGERIE NON ALGERIENNE AMAZIGH MAIS ARABOMUSULMANE?!!
Nous comprenons, dés lors, pourquoi, les occidentaux CONSIDERENT TEL QUEL ce grand pays amazigh multilangues qu 'etait ORIGINELLEMENT l algerie, en allant jusqu'à mettre SOUVENT, désormais, LA MUSIQUE DE IDIR chanteur kabyle dans des documentaires qui traitent du yemen, de l'arabie, du qatar..... !
La haine de soi, la haine d être juste naturellement DES ALGERIEALGERIENS n'annoncera dans le futur que reniement de soi et un état de déliquescence propre à tout cet imposteur monde DIT "ARABE" DANS LEQUEL des "salops" irresponsables depuis 1962 ont morbidement fagocyté NOTRE PATRIE NOTRE ALGERIE ALGERIENNE!
Quelle honte.... !