Le processus d’éclatement du Royaume-Uni enclenché, des Londoniens veulent l’Indépendance
Le Royaume-Uni est très profondément divisé après l’annonce des résultats sur le Brexit, qui s’est conclu par une légère victoire du camp du leave, l’unité de la nation est donc plus que jamais mise à rude épreuve.
Les Londoniens qui avaient massivement voté en faveur du maintien demandent la proclamation de l’independence de la capitale du reste du pays, pour pouvoir conserver le statut de membre de l’Union européenne. Plus de 100.000 personnes ont signé une pétition, appelant le maire de Londres, Saddiq Khan à proclamer l’indépendance de la ville la plus cosmopolite de la planète. Ces initiatives spontanées partent d'un constat simple: alors que le Royaume-Uni a voté à 51,9% pour un Brexit, les Londoniens se sont prononcés à 60% pour un maintien dans l'UE.
Le maire de la capitale fraîchement élu a dans la foulée réagi, dans un communiqué rendu public Vendredi, Saddiq Khan réclame que Londres soit associée aux négociations de sortie de l’UE et "reste un membre du marché unique ". La mobilisation des Britanniques pro-Européen ne s’arrêtent par-là, une autre pétition en ligne circule depuis vendredi, sur un site gouvernemental, réclamant l’organisation d’un deuxième referendum, sur le Brexit, a recueilli les signatures de 2 millions 600.000 signatures en l’espace de 24 heures et qui pourrait frôler dans les heures qui viennent les 4 millions de signataires. A preuve le site en question, est complètement saturé, les internautes continuent à se bousculer, essayant par tous les moyens d’y accéder. Les Britanniques pro-Européens ne comptent pas baisser les bras, ils envisagent d’explorer toutes les voies en vues de faire basculer la situation, et contraindre les autorités à revoir leur copie, et procéder à l’annulation du vote qui risque de faire exploser tout le pays. L’effervescence a gagné même la rue, 400 militants pro-UE ont défilé vendredi soir, à travers la capitale pour protester contre le Brexit. "On a peur, tous ces gens formidables ici ont peur", dénonçait l'une des manifestantes.
Il est clair que le choc subit par une grande majorité de Britanniques, au lendemain de l'annonce de la victoire du Brexit avec 51,9% en faveur des europhobes est insupportable, Sur les réseaux sociaux, les jeunes, qui ont aussi massivement voté pour le maintien, expriment leur colère contre leurs aînés. NotInMyName (Pas en mon nom) est devenu un hashtag récurrent sur Twitter. "Ce vote ne représente pas la jeune génération qui devra vivre avec les conséquences d’une décision absurde", lit-on dans un twitte poste sur cette espace.
L’autre rebondissement spectaculaire enregistre ces dernières 24 heures, dans le camp du maintien, est celui de la Première ministre Nicola Sturgeon qui a annoncé que son gouvernement cherchait à ouvrir des "discussions immédiates" avec Bruxelles pour "protéger sa place dans l'UE". L'Écosse a massivement voté (62%) pour rester dans l'UE. Sturgeon a justement confirmé à l'issue d'une réunion extraordinaire que son gouvernement préparait les bases légales d'un deuxième référendum sur l'indépendance de la région.
En tout état de cause, les choses s’accélèrent, le Premier ministre britannique David Cameron, l’artisan de ce désastre, sera jugé par l’histoire. Il sera indéniablement désigné comme l’homme des sales besognes. Il devrait retrouver mardi prochain, ses pairs lors d'un sommet européen à Bruxelles qui s'annonce très délicat pour lui, alors que le commissaire européen britannique Jonathan Hill, un pro-européen convaincu, a annoncé sa démission samedi, en signe de mécontentement de l’issue du Referendum sur le Brexit.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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merci
merci pour l'info