Mehdi Benaïssa, directeur de KBC et un producteur incarcérés
La directeur de la télévision privée algérienne KBC et le producteur de Nass stah, une émission satirique diffusée par cette chaîne, ont été placés vendredi en détention préventive, a déclaré à l'AFP un membre du groupe El-Khabar dont fait partie KBC.
"Dans cette affaire, la gendarmerie enquête sur les conditions de réalisation de l'émission satirique Ness Stah qui traite sur le mode de la dérision des problèmes que vivent les Algériens", a indiqué à l'AFP Cherif Rezki, directeur du quotidien El-Khabar, membre du groupe du même nom. Les enquêteurs tentent de déterminer si le contenu de cette émission est conforme à une autorisation de tournage délivrée par la ministère de la Culture.
L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé dans un communiqué une "atteinte au journalisme indépendant", appelant "les autorités à ne pas entraver le travail" de la chaîne KBC.
Le directeur de la chaîne KBC Mehdi Benaïssa et le producteur de l'émission satirique Ness Stah, Riad Harchouf, interpellés jeudi, sont accusés de "fausse déclaration et complicité d'abus de fonction", a déclaré à l'AFP leur avocat Me Khaled Bergheul.
Une directrice centrale au ministère de la Culture a également été placée en détention préventive dans cette affaire tandis que le directeur général du groupe El-Khabar, Zahir Smati, et sa comptable sont cités comme témoins, selon M. Rezki.
Aucune information n'a pu être obtenue vendredi auprès de la justice algérienne. La défense a trois jours pour faire appel devant la chambre d'accusation. "Nous allons faire appel", a déclaré Me Bergheul en précisant que ses clients devront passer "au moins 10 jours en détention, le temps que la chambre d'accusation se prononce" sur leur recours.
Cette nouvelle affaire intervient alors que la justice algérienne, saisie par le gouvernement, a suspendu le 15 juin le rachat pour 40 millions d'euros du groupe de presse El-Khabar par le milliardaire Issad Rebrab.
M. Rebrab, déjà propriétaire du quotidien francophone Liberté, veut racheter le groupe El-Khabar qui a la réputation d'être opposé au président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999.
Le groupe comprend l'un des principaux quotidiens algériens (du même nom, un des plus forts tirages du pays), la chaîne de télévision KBC, une imprimerie et une société de diffusion. Une décision sur le fond sur le rachat d'El-Khabar devrait être rendue "au plus tard le 15 juillet", selon l'avocat du gouvernement Nadjim Bitam.
AFP
Commentaires (1) | Réagir ?
Le courage de l'équipe Kbc est tellement fort qu'il ne serait pas étonnant que les comédiens l'émission satirique continueront à travailler même derrière les barreaux ! Peut-être que là on serait obligé de les libérer de crainte que les spectateurs prisonniers se lanceront à leur tour dans la satire !