Talaie El Houriyet pourfend les dernières mesures de Bouteflika
Communiqué du Bureau Politique de Talaie El Houriyet
Le Bureau Politique de Talaie El Houriyet a tenu sa réunion mensuelle ordinaire le 4 juin courant au siège du parti sous la présidence de M. Ali Benflis, Président du parti
Le Bureau Politique a entamé ses travaux par la récitation de la Fatiha et l’observation d’une minute de silence à la mémoire de M. Mohamed Abdelaziz, Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique et Secrétaire Général du Front Polisario. Le Bureau Politique a également adressé ses condoléances et a exprimé sa solidarité et sa sympathie au peuple sahraoui frère, au Gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique, au Front Polisario ainsi qu’à la famille du disparu. Le Bureau Politique a, enfin, saisi cette pénible occasion pour renouveler au peuple sahraoui le soutien de Talaie El Houriyet à sa juste cause ayant pour objectifs légitimes le parachèvement de la décolonisation de son territoire et l’exercice de ses droits inaliénables à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la légalité internationale pertinente.
Après avoir entendu un rapport sur les activités du Président du parti, le Bureau Politique a relevé avec une grande satisfaction les excellentes conditions dans lesquelles se sont tenues les rencontres régionales du parti à Kherrata, à l’occasion de la commémoration du 8 mai 1945, à Khenchela et à Tamanrasset. Le Bureau Politique a relevé que ces rencontres régionales ont apporté, une nouvelle fois, la démonstration de la solide implantation de Talaie El Houriyet et de la diffusion de leur message politique à travers l’ensemble du territoire national.
Le Bureau Politique s’est félicité de la célébration de la Journée nationale de l’Etudiant, le 19 mai 2016. Il a salué la teneur du message du Président du parti prononcé à cette occasion et qu’il a consacré au thème de la responsabilité sociale des élites et en particulier celle de l’étudiante et de l’étudiant dont la place est à l’avant-garde de la modernisation politique, économique et sociale de notre pays.
En relation avec la situation générale prévalant dans le pays, le Bureau Politique a relevé avec une extrême préoccupation la persistance de l’impasse politique, économique et sociale à laquelle le pays est confronté.
Le Bureau Politique a noté avec le même degré de préoccupation les retombées toujours plus préjudiciables pour le pays de la vacance du pouvoir qui constitue la principale source de l’exacerbation des tensions et des conflits entre les forces extra- constitutionnelles ayant pris en otage le centre de la décision nationale. Dans le même sens, le Bureau Politique a estimé que cette même vacance du pouvoir est la cause directe de l’incapacité dans laquelle se trouvent les institutions républicaines, notamment le Gouvernement et le Parlement, ainsi que l’ensemble de l’administration publique d’assumer pleinement leurs prérogatives constitutionnelles à un moment où le pays fait face aux menaces et aux défis les plus périlleux pour la pérennité de l’Etat national, pour la cohésion de la Nation et pour la stabilité et la prospérité de la société.
Le Bureau Politique a constaté que le pays demeure toujours dépourvu d’une véritable stratégie cohérente, globale et praticable destinée à amortir les chocs induits par le retournement de la conjoncture énergétique mondiale. Le Bureau Politique a également constaté les limites et l’échec de l’approche strictement comptable adoptée par les pouvoirs publics réduisant indûment cette crise à un simple problème de soutenabilité budgétaire et de financement de l’économie alors que cette dernière souffre, fondamentalement, de dysfonctionnements structurels éludés ou occultés.
Le Bureau Politique a exprimé sa profonde inquiétude quant au caractère erroné et inadapté de cette démarche qui est de nature à précipiter la déstabilisation sociale du pays en entretenant la remontée de la spirale du chômage et de la dégradation du pouvoir d’achat et en faisant supporter l’intégralité des ajustements financiers aux couches les plus défavorisées et les plus vulnérables de la société.
Le Bureau Politique a relevé avec un profond sentiment d’indignation qu’au moment même où ces couches les plus vulnérables et les plus défavorisées de la société sont soumises aux mesures d’austérité les plus extrêmes, la corruption et la grande criminalité financière continuent à sévir et à s’étendre au moyen de la banalisation, de l’impunité et de la tolérance des pouvoirs publics.
Face à l’escalade irréfrénée que connaît la grande criminalité financière, le Bureau politique a déploré le silence du Gouvernement ainsi que l’inaction manifeste de la Justice et des organes de prévention et de répression de cette forme de criminalité qui bafoue l’autorité de l’Etat et sape les fondements de l’éthique publique. Le Bureau Politique a renouvelé sa conviction que la propagation de la corruption et de la grande criminalité financière est avant tout le révélateur le plus éclatant de l’inexistence d’un Etat de droit dans notre pays.
Le Bureau Politique a réaffirmé sa conviction que c’est par l’avènement de l’Etat de droit et d’autorités légitimes à la conduite de toutes les institutions républicaines que le fléau de la corruption et de la grande criminalité sera le mieux prévenu, combattu et éradiqué de notre société.
Au plan sécuritaire, le Bureau Politique a constaté avec préoccupation la fréquence des opérations terroristes dont font état les services de la communication sécuritaire de l’Armée Nationale Populaire qui révèle l’ampleur inquiétante des activités terroristes neutralisées et des armements sophistiqués saisis. Le Bureau Politique a conclu à l’impérieuse nécessité de la vigilance et de la mobilisation de nos concitoyennes et de nos concitoyens face à la menace terroriste qui demeure toujours présente dans notre pays et dont la gravité ne saurait être sous-estimée.
Le Bureau Politique a renouvelé son hommage aux forces armées et à l’ensemble des forces de sécurité de la Nation pour le sens élevé du devoir qui les anime et les sacrifices qu’ils consentent dans la préservation de la sécurité intérieure du pays et la protection de ses frontières menacées par la dégradation de l’environnement sécuritaire régional. Dans ce contexte, le Bureau Politique a réaffirmé sa conviction qu’un consensus national autour des missions constitutionnelles de l’Armée Nationale Populaire constitue le meilleur rempart contre les menées interne et externe du fléau du terrorisme.
Dans l’attente de leur parution, le Bureau Politique a entendu une communication sur les deux projets de lois organiques portant respectivement sur la création d’une Haute Instance indépendante de surveillance des élections et sur le régime électoral tels que présentés par le communiqué du Conseil des Ministres.
S’agissant du projet de loi organique portant création d’une Haute Instance de surveillance des élections, le Bureau Politique :
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a profondément regretté que le régime politique en place ait persisté à confiner le rôle de cette instance à la seule surveillance des élections en l’excluant totalement de leur préparation et de leur organisation alors même que c’est à ces deux niveaux que se met en place la véritable logistique de la fraude.
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a considéré que la seule surveillance des élections est incapable de mettre fin au système de la fraude et ne sera jamais en mesure de corriger ou d’éliminer les faits accomplis de la fraude qui prennent racine dans la préparation et l’organisation des élections qui sont laissées à la seule discrétion d’un appareil politico- administratif dont les capacités de manipulation des processus électoraux restent inchangés et intacts.
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a estimé que l’autonomie administrative et financière de cette Instance ne saurait en aucune manière constituer un critère ou une garantie de son indépendance dès lors que toute sa composition humaine fait l’objet d’une nomination de la part de l’institution présidentielle.
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a constaté que pour moitié, la composition humaine de cette instance est composée de magistrats alors même qu’il est de notoriété publique que le système judiciaire est un appareil dépendant et aux ordres du pouvoir politique.
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A constaté aussi, que pour l’autre moitié, cette instance est composée prétendument de compétences indépendantes issues de la société civile, alors même qu’il est avéré que les seules organisations de la société civile sont celles qui gravitent dans la proximité immédiate du régime politique en place.
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a réaffirmé sa conviction qu’aussi longtemps que la préparation et l’organisation des élections resteront le monopole exclusif de l’appareil politico- administratif en place, une instance telle que celle envisagée ne sera jamais en mesure de bannir la fraude d’un système politique qui sait qu’il n’a pas d’avenir sans elle.
S’agissant du projet de loi organique sur le régime électoral, le bureau Politique a relevé que celui-ci introduit une prime à la fraude pour ses bénéficiaires et une double peine pour ses victimes.
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Une prime à la fraude en ce que les bénéficiaires des quotas électoraux octroyés par l’appareil politico- administratif sont exonérés de l’obligation de collecte de signature pour le dépôt des candidatures.
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Une double peine en ce que les victimes de la fraude, en plus d’avoir fait l’objet d’un traitement pénalisant de la part du même appareil politico- administratif se voient contraints à cette collecte de signatures à l’appui de leur candidature.
Le Bureau Politique a procédé à un échange de vues sur les deux projets de lois portant sur l’obligation de réserve des Officiers Généraux et des Officiers Supérieurs à la retraite. Dans ce contexte, le Bureau Politique a relevé que les mesures envisagées équivalent, pour cette catégorie des personnels militaires, à une privation à vie des droits civiques et politiques. Le Bureau Politique a tenu à rappeler que de telles mesures constituent des sanctions pénales infamantes que seules peuvent prononcer des instances judiciaires pour des délits ou crimes d’une extrême gravité.
Le Bureau Politique a pris connaissance avec consternation de la fraude qui a gravement entaché le déroulement des examens du Baccalauréat qui a pénalisé les candidats, semé le trouble, l’inquiétude et l’angoisse au sein de leurs familles et projeté une image lamentable du sérieux et de la crédibilité qui devraient caractériser l’Etat et ses institutions.
Le Bureau Politique a estimé que le cours gravement faussé des examens du Baccalauréat résume à lui seul le niveau jamais égalé de déliquescence de l’Etat et d’atteinte à son autorité.
Le Bureau Politique a entendu un rapport sur la poursuite des assemblées électives des bureaux communaux du parti. Le bureau politique a dénoncé les obstacles administratifs et politiques auxquels sont confrontées la programmation et l’organisation de ces assemblées électives. Le bureau politique a estimé que ces obstacles s’inscrivent dans le cadre d’un abus de pouvoir manifeste et d’une violation sans équivoque des droits d’une formation politique dont le régime politique en place veut circonscrire l’implantation et contenir la diffusion de son message politique.
Le Bureau Politique, a, enfin, entendu un rapport sur la réunion du Pôle des Forces du Changement. Le Bureau Politique a salué la présence et le dynamisme sur le terrain politique des partis, des personnalités nationales et des organisations de la société civile dans les rangs de l’opposition à un moment d’aggravation de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays. Le Bureau Politique a appelé au renforcement des liens au sein de l’opposition nationale et à la consolidation de son action politique commune afin de la maintenir à la hauteur des défis et des enjeux de la phase extrêmement délicate que traverse notre pays et dont l’issue ne saurait résider ailleurs que dans un changement démocratique ordonné, graduel et apaisé.
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