L’Algérie au bord de l’éclatement, selon le magazine "Foreign Affairs"

"Foreign Affairs" doute des capacités d'Abdelaziz Bouteflika à diriger l'Algérie
"Foreign Affairs" doute des capacités d'Abdelaziz Bouteflika à diriger l'Algérie

Washington perd semble-t-il patience avec le pouvoir d’Alger, dont le statu quo sempiternel imposé à tout un pays, par le clan aux commandes des affaires.

Les signes ne trompent pas. La paralysie imposée par les Bouteflika depuis plusieurs années à tout un pays devient de plus en plus encombrant, dans les relations de l’Algérie avec ses partenaires internationaux. Ce constat imparable est établi par le magazine "Foreign Affairs" (Affaires étrangères), un media de référence connu par sa proximité avec le Département d’Etat américain. Dans un dossier consacré cette semaine a l’Algérie, le magazine s’est penché sur les incertitudes qui planent sur la scène politique en Algérie ; l’équipe rédactionnelle de cette organe spécialisé dans les questions de politique étrangère, ne cache plus sa perplexité sur le flou qui entoure la politique étrangère de l’Algérie. Le département algérien en charge de ce volet dirigé par deux têtes, Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel est fait rarissime dans les annales du fonctionnement des institutions politiques et diplomatique à travers l’histoire. Le magasine décrit cette situation comme étant une réelle contrainte pour la diplomatie américaine chargée des graves problèmes qui secouent la région.

Pas seulement. "Foreign Affairs" s’interroge aussi sur la proximité contrenature de l’administration algérienne avec le président Syrien Bachar Al-Assad. Une situation qui irrite a plus d’un titre la maison Blanche et toutes les grandes capitales occidentales. La dernière visite d'Abdelkader Messahel à Damas a plongé plus d'un observation dans la consternation. Que fait Alger à Damas? Quel rôle peut bien jouer la diplomatie algériennne dans le dossier syrien sachant qu'elle n'a aucune prise sur la décision ni sur les belligérants. Ce voyage a été une grave caution au dictateur syrien.

L’Algérie qui navigue depuis plusieurs années à contre-courant de la volonté de la communauté internationale, et les grands centres de décisions chargés du suivi des questions d’ordres internationales constitue désormais une entrave à l’accélération des efforts internationaux, à gérer notamment la déferlante de l’organisation terroriste Daech dans la région, observe le magazine américain. Le désordre engendré par le maintien d’Assad a la tête de la Syrie, et les répercussions politiques notamment régionale d’une telle situation ne laisse pas indifférent. En tous cas, la direction politique aux commandes en Algérie n’est pas en mesure d’avoir une appréciation équilibrée des enjeux sur le plan régional et international, en raison de l’opacité qui entoure le fonctionnement des institutions, de ce grand pays de l’Afrique du Nord, analyse "Foreign Affairs". La dualité de la diplomatie algérienne est compliquée par l’absence manifeste du président. De fil en aiguille, cette vacance du pouvoir qui a trop duré, estime-t-on, laisse effectivement la voie libre à l’improvisation et à l’infantilisme d’une clique qui agit dans les coulisses, plaçant les intérêts restreints du groupe qui gravite autour du sérail en tête des priorités de l’action politique, au détriment des intérêts suprêmes du pays.

L’Algérie vit depuis plusieurs années un anachronisme flagrant sur le plan politique : un chef d'Etat très malade, un gouvernement incompétent et dépourvu de pouvoir de décision et une diplomatie à double face. Le pays est, à en croire "Foreign Affairs", confronté à des challenges multiples et réels, il s’agit de défis colossaux sur le plan internes et externes. Le média numéro 1 aux Etats-Unis, spécialisé dans la politique étrangère, évoque entre autre les effets désastreux de l’effondrement du prix du brut, sur une économie centrée essentiellement sur la rente pétrolière, ce manque à gagner pour les caisses de l’Etat risque, précise en substance "Foreign Affairs", d’accélérer la descente aux enfers, d’un pays en panne d’idées, dans l’incapacité de répondre aux multiples demandes d’une population jeune. A savoir : l’emploi, le logement, la mise en place d’une stratégie claire de lutte contre la corruption et la bureaucratie, une somme de phénomènes à l’origine de tous les blocages.

Le pouvoir d’Alger qui a en effet ressenti le danger d’un embrasement généralisé, au lendemain des soulèvements des peuples de certains pays arabes en 2011, a vite trouvé l’astuce pour éviter le sort de certains régimes dans de la région, notamment le scénario de la Tunisie et de la Libye. Le régime a choisi de se barricader à travers le recours au surarmement, des forces de sécurité, et la dissolution de la plus redoutable instance sécuritaire du pays, en l’occurrence le Département du renseignement et de la sécurité, en le remplaçant par une nouvelle structure baptisée celle-ci, Direction des services de sécurités (DSS), placée sous le contrôle directe du président de la République, et dirigée par un ancien haut gradé du DRS, le général-major Athmane Tartag. Cette dissolution-résurrection est manœuvre que le pouvoir a tenté de présenter comme étant la fin de l’ère de la police politique et de la naissance d’un pouvoir civil. Cette action pour assoir l'absou pouvoir des Bouteflika est présenté comme l’essentiel des réformes entreprises dans la précipitation par le régime d’Alger, constate le magazine américaine. Des mesures visant relève "Foreign Affairs", à assurer stricto sensu la pérennité d’un régime à bout de souffle.

Mais la donne sur le terrain conclut le magazine Américain laisse croire que le pays est plus que jamais exposé au risque de l’implosion, car la situation peut dégénérer à tout moment, si des reformes profondes n’interviennent pas très rapidement, accompagnées d’une refonte totale des structures du pouvoir. Autrement dit, le lancement effective d’un processus d’ouverture en direction de la jeunesse, seul gage de stabilité pour un grand pays situé dans une région aux prises à une multitudes de défis et de menaces.

De Londres, Boudjemaa Selimia

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Commentaires (105) | Réagir ?

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staps labo

Cette responsabilité

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lila laoubi

merci pour partager cet article

wanissa

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