Les chibanis n'en peuvent plus de leurs conditions de vie dans les foyers Adoma

Les chibanis vent debout.
Les chibanis vent debout.

Une centaine de chibanis soutenus par un comité de solidarité se sont donné rendez-vous au siège départemental d’Adoma à Asnières-sur-Oise (département des Hauts de Seine, Région Île de France) pour exiger la fin des discriminations qu'ils subissent et requérir des améliorations de leurs conditions de vie longtemps négligées.

La très grande majorité de ces vénérables retraités réside dans des chambres de 7 m2 pour un loyer avoisinant les 400€. Ces chibanis, que l'on peut aussi qualifier d'invisibles de la France, sont rappelons-le, des immigrés maghrébins retraités venus travailler à la chaîne en France au début des années 1950. De par leur statut d’immigré retraité, ils se retrouvent actuellement coincés car ils ne leur est pas permis de s’absenter plus de 183 jours par an hors du territoire français. Ajouté à cela, ils subissent une situation de grande précarité à cause de l’insalubrité des foyers qui rend leur quotidien invivable.

Plus de 30 % de ces foyers Adoma sont occupés par les chibanis, ces lieux de vie sont devenus aujourd’hui inadaptés à leur âge. En effet, épuisés par une vie professionnelle physique et ardue, beaucoup de ces retraités sont malades. Loin de leurs familles, il finissent par sombrer dans la solitude et la dépression.  S’ajoutent à cela, les pratiques coercitives et autoritaires d’Adoma qui maintient ces résidents dans une situation de non-droit et de contrôle social privatif de liberté. En outre, les contrats d’occupation révèlent l’absence de tout souci du bien-être vis-à-vis des résidents et traduisent la volonté profonde d’Adoma de leur interdire toute vie privée, de contrôler tous leurs gestes et moments de vie, de pratiquer l’arbitraire, d’imposer toujours ses décisions sans concertation, d’intimider les résidents et d’agir en se considérant à la fois comme législateur et juge, et d’entraver la fonctionnement interne des foyers en empêchant surtout les résidents de s’organiser.

Nasser Lajili, membre du collectif de  Solidarité des chibanis , et élu de l’opposition municipale à Gennevilliers n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la situation de ces chibanis qui vivent seuls dans des foyers délabrés, où les ascenseurs marchent une fois sur deux, où certaines piaules tombent en ruine, loin de leurs familles restées "au pays".

La cafétéria, le seul lieu où ces "vieillards" se retrouvaient, a été démolie. Le seul endroit, ouvert pour tous, où ils rencontraient du monde a de fait disparu....Ainsi, Nasser encourage vivement ce rassemblement pour informer tous les citoyens Gennevilliers des conditions épuvantables que subissent les chibanis, mais aussi pour réclamer la refonte complète des contrats et règlements intérieurs, dans le respect des droits individuels élémentaires, l’arrêt de la politique répressive d’Adoma contre des résidents "coupables" d’avoir hébergé un proche, le droit d’accès au logement social comme tout citoyen ainsi que le retrait des antennes relais, au-dessus des foyers, qui nuisent à la santé des résidents.

En effet, un des foyers de la ville abrite jusqu’à une dizaine d’antennes relais, a-t-on constaté. Ce qui n’est absolument pas normal, sachant que les opérateurs de téléphonie peinent de plus en plus à trouver des lieux pour fixer ces antennes.

C. P.

PS : l’association ADDRA, longtemps mobilisée pour la cause des chibanis, organise une cagnotte pour continuer ses actions sociales et leur venir en aide

Le lien pour y contribuer : Solidarité avec les CHIBANIS, ces retraités immigrés

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Commentaires (3) | Réagir ?

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mhand said

je me demande pourquoi ces "chibanis", ne rentrent pas chez eux, au bled ? labas au moins, ils se retrouveront au sein de leurs familles, meme eloignee. avec leur retraite convertie en dinars, ou dirhem, selon d ou ils sont, ils pourraient vivre sans l aide de personne, et tres a l aise et dignement. en tout cas mieux qu en france.

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