Le dessinateur et caricaturiste Rachid Aït Kaci a tiré sa révérence
Rachid était un grand artiste, complet, et surtout atypique.
Rachid Ait Kaci, nous a quitté dimanche dernier.
Dessinateur et caricaturiste, Il a été publié dans plusieurs revues, dont Jeune Afrique, Le Nouvel Economiste, Libération, The New York Times, Courrier International, Sciences et Vie, En-Nahar, Qol el-Arab ou encore Play Boy.
Dessinateur, designer et affichiste de talent, Rachid avait fréquenté l’École des Beaux-Arts d’Alger, diplômé de l’Académie des Arts appliqués de Sofia en Bulgarie. Dès ses débuts, il a su imposer sa marque de fabrique.
En 1965 Rachid a fait ses débuts comme dessinateur à l’hebdomadaire Algérie-actualités, certains se souviendront de Tchipaze, sa première BD, c’était l’époque qui a vu naître des dessinateurs comme Aram, Slim, Bouslah, Hiahemzizou ou Maz.
Avec "Bas les voiles", album paru en 1984, c’est un regard sans concession qu’il jette sur le sort fait aux femmes dans le monde arabe et musulman. Mais aussi, il insuffla une nouvelle technique à la caricature et la BD, avec des couleurs pastelles ou chatoyantes, selon les sujets qu’il traite.
Il fut Primé plusieurs fois, à Montréal (1982), Bordj El-Kiffan (1986), et tant d’autres. A Saint-Just-le-Martel (festival de l’humour vache) il reçut en 1990, pour le 1er prix une superbe vache limousine de 600 kilos. Rires et plaisanteries des copains.
Mais de tous ses talents d’artiste, Rachid Aït Kaci restera pour ceux qui l’ont connu, un homme humble, sympathique, agréable, et courtois, mais aussi un aventurier dans l’âme, surnommé "l’Arabe errant", même si lui préférait celui de "l’art aberrant". Le beau Rachid était un tombeur incorrigible et un voyageur insatiable.
Déçu par la médiocrité, à Paris et à Alger, il tenta New-York où il fit un bout de chemin, réussi pourtant, mais toujours exigeant ou en quête d’un absolu ignoré, il s’exila plus de dix ans à Saint Domingue.
Comme Jacques Brel aux Marquises, Rachid semble avoir trouvé une certaine sérénité, farniente et boulot garanti (grâce aux dessins de presse et ses talents de décorateur) jusqu’à ce que la maladie s’invite.
La vie de Rachid fut tellement dense, qu’il faudrait un livre pour la restituer, contentons-nous de lui rendre hommage, et de saluer l’homme et l’artiste. Et lui demander une dernière requête : Please, peux-tu nous re-décorer un peu les lieux là-haut ? Avec tes couleurs merveilleuses, ça doit surement manquer de vie et d’humour. On te fait confiance tu sais y faire !
S. Ouidir
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