Amnesty International accable une nouvelle fois l’Algérie sur le registre des libertés
L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International relève avec une grande inquiétude, la pratique sans commune mesure de la répression en Algérie.
L'Algérie des droits de l'homme est un voeu pieux. Un message de propagande, comme le réaffirme l'ONG Amnesty International. Elle rappelle les interdictions de toute manifestation pacifique de rue. En Algérie manifester vaut la prison. De nombreux militants ont eu à se frôter à cette dure réalité pour avoir tout simplement occupé l’espace public en vue d’exprimer des revendications légitimes. Il s’agit d’atteintes graves, aux libertés individuelles et collectives, dénonce Amnesty International ce mercredi dans un communiqué rendu publique à Londres.
Tahar Belabess un activiste, depuis longtemps dans le viseur des autorités algériennes, membre du la Commission nationale de défense des chômeurs et trois autres membres de la CNDDC, ont été condamnés par la justice pour avoir pris part à "un regroupement non armé" en 2015. Il s’agit d’une manifestation de soutien à un mouvement de chômeurs, qui a eu lieu dans la capitale algérienne de l’or noire, Hassi Messaoud. Ils risquent une peine d’emprisonnement d’une année, dans un simulacre de procès qui s’ouvrira demain jeudi à Ouargla dans le sud du pays. Un procès qui interviendra dans une conjoncture dominée par une vague de répression sans précèdent dans l’histoire du pays, ciblant en particuliers tout mouvement de protestation pacifiste, à travers l’ensemble du territoire national.
Les autorités du pays recourent de plus en plus aux poursuites criminelles pour réprimer et "faire taire" les manifestants pacifiques, déplore le document. Amnesty International relève justement l’arsenal juridique répressif mise en place par la direction politique, à l’image des autorisations préalables, pour tout rassemblement, voire leur interdiction totale dans la capitale, Alger. Une capitale transformée en véritable citadelle, ou en une zone interdite à toute forme d’expression anti-pouvoir. Il en est même d es partis politiques qui sont interdits de toute réunion publique. A l'exemple du MDS qui a été empêché par la wilaya d'Alger d'organiser son congrès, en dépit d'une décision en sa faveur du conseil d'Etat.
Amnesty International considère par la voie de sa directrice adjointe chargée du département Afrique du Nord, Magdalena Mughrabi, que le renforcement des mesures répressives n’est certainement pas la réponse à la problématique du chômage, ou les difficultés éonomiques dans lesquelles le pays est confronté, exacerbé par l’effondrement des prix du brut. Le pays a besoin d’une direction éclairée, capable de procéder à un diagnostic précis des problèmes, et réfléchir à une véritable politique pour pouvoir gérer cette conjoncture extrêmement difficile. Mais malheureusement les décideurs en Algérie cherchent souvent les solutions faciles, qui consistent à mater toute tentative d’expression d’un quelconque désaccord avec la politique gouvernementale, une manière simpliste pour faire face à ces mouvements de protestations, qui sont en fin de compte, une résultante de la banqueroute de la politique générale.
Les autorités algériennes doivent mettre un terme à leur tentative, sans relâche, de faire taire les manifestants pacifiques, souligne en substance le communiqué d’Amnesty International. Ce constat sans concession est rendu public, faut-il le rappeler, à la veille du procès de quatre manifestants qui réclamaient un emploi, arrêtés à Ouargla. Ils encourent jusqu’à un an de prison, affirme par ailleurs l’organisation de défense des droits humains dont le siège central est à Londres.
De Londres, Boudjemaa Selimia
Commentaires (3) | Réagir ?
merci pour le partage
wanissa
C'est aux jeunes Algériens de se réveiller de prendre le destin de leur pays en main, c'est aux autres de venir le faire à leur place, comme BOUCHOUAREB et consort.