Ecartée de la présidence brésilienne, Dilma Rousseff appelle à "s’opposer au coup d’Etat"
Dilma Rousseff a été suspendue de ses fonctions jeudi après le feu vert donné par les sénateurs à l'ouverture d'un procès en destitution la visant. Elle est accusée d'avoir maquillé les comptes publics pour faciliter sa réélection en 2014.
La présidente brésilienne a appelé les Brésiliens à "se mobiliser" contre le "coup d'Etat" dont elle se dit victime. "J'ai peut-être commis des erreurs, mais je n'ai commis aucun crime", a-t-elle affirmé dans sa première déclaration après le vote du Sénat. "Je n'aurais jamais imaginé devoir lutter une nouvelle fois contre un coup d'Etat", a ajouté Mme Rousseff. Cette dernière, qui a survécu à la torture sous la dictature (1964-1985), a été la première femme élue à la tête du Brésil en 2010.
"Dilma, guerrière de la patrie brésilienne!", ont scandé ses ministres et ses parlementaires proches quand elle est apparue. Quelque 500 partisans massés dehors lui ont réservé un accueil semblable lorsqu'elle a fait un deuxième discours devant le palais présidentiel.
"Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement mon mandat, c'est le respect des urnes, de la souveraineté du peuple brésilien et de la Constitution", a déclaré la cheffe de l'Etat. Elle a aussi répété qu'elle était victime d'une "farce juridique et politique", et que son gouvernement avait subi "un intense sabotage" mené par son propre vice-président. "Les actes dont on m'accuse ont été pratiqués par tous mes prédécesseurs", a-t-elle relevé.
La cheffe de l'Etat sera remplacée par son vice-président le temps du procès, d'une durée maximale de 180 jours, dont l'organisation a été approuvée par 55 sénateurs sur 81. Une majorité simple de 41 sénateurs suffisait.
Au terme de ce procès en destitution, une majorité des deux tiers, soit 54 voix sur 81, sera nécessaire pour acter la mise à l'écart définitive de Mme Rousseff. Dans cette hypothèse, Michel Temer, membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), assurerait la présidence jusqu'à la fin de son mandat, le 31 décembre 2018.
AFP
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