Pourquoi Bouteflika est-il soigné par des "mains étrangères" ?
Ne dit-on pas qu'un bon capitaine est ce capitaine qui, lors d'un naufrage, est le dernier à quitter son navire ? Qu'en est-il du chef de l'Etat qui se précipite en Europe pour le moindre examen ou contrôle ?
Le voilà, encore une fois, entre des mains étrangères (ah ces mains étrangères !) pour lesquelles il ira confier, non pas l'économie algérienne, mais son corps, c'est-à-dire sa vie. En effet, un laconique communiqué de la présidence de la république nous informe de la visite du président Bouteflika pour des contrôles sanitaires à Genève, en Suisse.
Mais pourquoi ne se soigne-t-il pas au pays, sous cette république où, à entendre ses laudateurs étaler l'interminable bilan de ce président, il aurait réalisé depuis 1999, ce qu'aucun autre président n'a réussi à faire avant son règne ? Pourquoi ne fait-il pas comme le commun des Algériens et ne se rend-il pas dans un de nos hôpitaux ?
Où sont donc passées toutes ces belles, gigantesques et historiques réalisations lorsque nous découvrons que, tombant malade, cet architecte du désastre n'a pu se trouver un tout petit lit dans un hôpital algérien capable de prendre en charge sa maladie dans ce pays de un million et demi de martyrs, un nombre que l'on sérine à chaque fois qu'un besoin ou une raison populiste pointe son nez ?
Depuis quelques années, avec la baisse des coûts du pétrole, Abdelmalek Sellal, le premier ministre, Abdelmadjid Sidi Said, de l'UGTA, et d'autres ministres, ne cessent de louer la nécessité de "consommer national"! Ce patriotisme à fleur de peau, agressif, devrait inclure, dans son amour pour le pays, la préférence de se "soigner national" plutôt que de confier son corps à une médecine étrangère à plus forte raison lorsque tout le sérail loue la place de l'Algérie à l'échelle internationale et tout le progrès que Bouteflika aurait procuré au pays. Et, pire encore, lorsque le malade est le président de la république censé donner l'exemple en termes de confiance au corps médical algérien et de réussite de sa gouvernance. Mais non, les aparatchiks préfèrent se presser vers les cliniques suisse, française et allemandes pour le moindre bobo et laisser les hôpitaux algériens au peuple algérien. Hypocrisie quand tu nous tiens.
Tout récemment, Ouyahia, Sellal, le Sénat, l'UGTA dénonçaient les atteintes à la souveraineté des instituions nationales, en la personne du président Bouteflika! Et maintenant que c'est ce même président, dit-on, agressé, sali, qui n'affiche aucune confiance à l'une des institutions nationales (autrement dit nos hôpitaux) dont il est le premier garant quelle devrait être la réaction de ces gardiens du temple ? Hypocrisie quand tu nous tiens.
Serait-ce, simplement et uniquement, la photo tweetée nous montrant un homme affaibli, au demeurant vraie, qui porterait atteinte à la souveraineté nationale ? Il y a lieu, quand même, de signaler que les réactions épidermiques n'ont pas contesté la véracité de l'information, mais, la forme: pourquoi avoir montré la photo du président ! A leurs yeux, il fallait cacher la vérité aux Algériens.
Du point de vue éthique maintenant : a-t-il vraiment le droit se soigner ailleurs ? Aurait-il peur de mourir ? Si tel était le cas, les Algériens n'aurait-ils pas droit à cette peur ? Deux questions s'invitent d'elles-mêmes:
1- Ou il n'a pas confiance en la médecine algérienne, cela voudrait donc dire qu'il n'a rien fait depuis 1999 !
2- Ou la médecine va bien et cela voudrait finalement dire que Bouteflika n'aime pas son pays !
Dans les deux cas, le président, plutôt le maintien au pouvoir d'un président si malade ternit l'image de l'Algérie déjà trop malmenée. N'oublions pas qu'il n'a jamais reçu de journalistes algériens alors qu'il a toujours été disponible pour les médias d'outre-mer.
Achour Boufetta
Commentaires (10) | Réagir ?
A ma connaissance des moins connus que le Président de la république se soignent à l'étranger alors quoi d'anormal que Bouteflika se soigne comme tout le monde. Des joueurs de Foot ont été acheminés, des gents qui n'ont meme pas d'assurance, des militaires, des civils et tant d'autre alors je ne vois pas pourquoi on insiste sur les déplacements pour se soigner à l'étranger. Votre seule vision est de salir sa personne juste par vengence et rancune et dont tout musulman doit faire fi en principe.
Il a peur de rejoindre l'autre monde sans avoir inauguré son oeuvre la mosquée d'Alger, pour qu'on puisse lui donner son nom voyons, comprenez quoi.